Disc 1 | ||||||
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1. |
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Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses heros Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu Emplissant tout a coup l'univers de silence Contre les violents tourne la violence Dieu le fracas que fait un poete qu'on tue Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange Un jour de palme, un jour de feuillages au front Un jour d'epaule nue ou les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche Ah je desesperais de mes freres sauvages Je voyais, je voyais l'avenir a genoux La Bete triomphante et la pierre sur nous Et le feu des soldats porte sur nos rivages Quoi toujours ce serait par atroce marche Un partage incessant que se font de la terre Entre eux ces assassins que craignent les pantheres Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touche Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange Un jour de palme, un jour de feuillages au front Un jour d'epaule nue ou les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle Des manieres de rois et des fronts prosternes Et l'enfant de la femme inutilement ne Les bles dechiquetes toujours des sauterelles Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue Le massacre toujours justifie d'idoles Aux cadavres jetes ce manteau de paroles Le baillon pour la bouche et pour la main le clou Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange Un jour de palme, un jour de feuillages au front Un jour d'epaule nue ou les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche |
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2. |
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3. |
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4. |
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Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin, minuit, midi Dans l'enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C'etait hier que je t'ai dit Nous dormirons ensemble C'etait hier et c'est demain Je n'ai plus que toi de chemin J'ai mis mon c?ur entre tes mains Avec le tien comme il va l'amble Tout ce qu'il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J'ai referme sur toi mes bras Et tant je t'aime que j'en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble |
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5. |
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6. |
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7. |
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Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi sur les choses humaines Et j'ai vu desormais le monde a ta facon J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les etoiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne Qu'il fait jour a midi qu'un ciel peut etre bleu Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne Ou l'homme ne sait plus ce que c'est qu'etre deux Tu m'as pris par la main comme un amant heureux Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes N'est-ce pas un sanglot de la deconvenue Une corde brisee aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le reve ailleurs que dans les nues Terre terre voici ses rades inconnues Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement |
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8. |
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Tu portais dans ta voix comme un chant de Nerval
Quand tu parlais du sang jeune homme singulier Scandant la cruaute de tes vers reguliers Le rire des bouchers t'escortait dans les Halles Tu avais en ces jours ces accents de gageure Que j'entends retentir a travers les annees Poete de vingt ans d'avance assassine Et que vengeaient deja le blaspheme et l'injure Je pense a toi Desnos qui partis de Compiegne Comme un soir en dormant tu nous en fis recit Accomplir jusqu'au bout ta propre prophetie La-bas ou le destin de notre siecle saigne Debout sous un porche avec un cornet de frites Te voila par mauvais temps pres de Saint-Merry Devisageant le monde avec effronterie De ton regard pareil a celui d'Amphitrite Enorme et palpitant d'une pale buee Et le sol a ton pied comme au sein nu l'ecume Se couvre de megots de crachats de legumes Dans les pas de la pluie et des prostituees Je pense a toi Desnos qui partis de Compiegne Comme un soir en dormant tu nous en fis recit Accomplir jusqu'au bout ta propre prophetie La-bas ou le destin de notre siecle saigne Et c'est encore toi sans fin qui te promenes Berger des longs desirs et des songes brises Sous les arbres obscurs dans les Champs-Elysees Jusqu'a l'epuisement de la nuit ton domaine O la Gare de l'Est et le premier croissant Le cafe noir qu'on prend pres du percolateur Les journaux frais les boulevards pleins de senteur Les bouches du metro qui captent les passants Je pense a toi Desnos qui partis de Compiegne Comme un soir en dormant tu nous en fis recit Accomplir jusqu'au bout ta propre prophetie La-bas ou le destin de notre siecle saigne La ville un peu partout garde de ton passage Une ombre de couleur a ses frontons salis Et quand le jour se leve au Sacre-C?ur pali Quand sur le Pantheon comme un equarissage Le crepuscule met ses lambeaux ecorches Quand le vent hurle aux loups dessous le Pont-au-Change Quand le soleil au Bois roule avec les oranges Quand la lune s'assied de clocher en clocher Je pense a toi Desnos qui partis de Compiegne Comme un soir en dormant tu nous en fis recit Accomplir jusqu'au bout ta propre prophetie La-bas ou le destin de notre siecle saigne |
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9. |
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10. |
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11. |
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Je reve et je me reveille
Dans une odeur de lilas De quel cote du sommeil T'ai-je ici laisse ou la Je dormais dans ta memoire Et tu m'oubliais tout bas Ou c'etait l'inverse histoire Etais-je ou tu n'etais pas Je me rendors pour t'atteindre Au pays que tu songeas Rien n'y fait que fuir et feindre Toi tu l'as quitte deja Dans la vie ou dans le songe Tout a cet etrange eclat Du parfum qui se prolonge Et d'un chant qui s'envola O claire nuit jour obscur Mon absente entre mes bras Et rien d'autre en moi ne dure Que ce que tu murmuras |
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12. |
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Aimer a perdre la raison
Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison Ah c'est toujours toi que l'on blesse C'est toujours ton miroir brise Mon pauvre bonheur, ma faiblesse Toi qu'on insulte et qu'on delaisse Dans toute chair martyrisee Aimer a perdre la raison Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison La faim, la fatigue et le froid Toutes les miseres du monde C'est par mon amour que j'y crois En elle je porte ma croix Et de leurs nuits ma nuit se fonde Aimer a perdre la raison Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison |