Disc 1 | ||||||
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Dors petit homme
Dors petit frere La nuit A Bahia de tous les Saints Bruisse de papier d'etain D'ombres dures et familieres La nuit Tu t'endors le long des quais Pres des futs abandonnes Poings fermes dans la poussiere Dors petit homme Dors petit frere La faim Met sa robe d'apparat C'est l'heure ou l'on voit les rats Regagner les grands navires C'est l'heure Ou des financiers au bras Les putains ouvrent leurs draps En forme de tirelire Dors petit homme Dors petit frere Parfois Tu ecoutes les indiens Parler de mal et de bien Sur leurs siecles de misere Tu vois Le diable n'est qu'un pantin Qui s'evanouit au matin Quand tu leves la paupiere Dors petit homme Dors petit frere Hier Sur les toits jaune orange L'oiseau qui te fait rever A survole la frontiere |
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9. |
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Loin, loin, il y a loin
De l'aube grise ou vos reves frissonnent Loin, loin, il y a loin A la verite des matins Loin, loin, il y a loin De la vie d'homme a laquelle on aspire Loin, loin, il y a loin A celle qui vous glisse des mains Loin, loin, entre nos mains Ils sont truques, les des que l'on nous donne Loin, loin, a coups de poing Il faut se frayer son chemin Loin, loin, j'irai plus loin Tant pis si cela doit me couter cher Loin, loin, j'irai plus loin Je paierai le prix qui convient Loin, loin, changer d'habit Changer de rue, de metier, de frontieres Loin, loin, changer d'amis Il faut savoir en payer le prix Loin, loin, changer de vie Changer d'etat, de decor, d'habitudes Loin, loin, changer de vie C'est ma liberte d'aujourd'hui |
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10. |
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On a les yeux de toutes les couleurs
Le rire aux levres et la colere au c?ur Et des milliers de chansons dans la voix Vous mes amis que je ne connais pas Je ne vous connais pas Mais je vous imagine Rien d'autre comme en moi Qu'un reve qui s'obstine Hourrah On a le front mouille de tous les ciels On a l'amour aux rythmes essentiels Des rivages d'etoiles sous nos pas Vous mes amis que je ne connais pas Je ne vous connais pas Mais je sais qui vous etes De grands poissons lilas Dansent dans votre tete Hourrah Depuis le temps qu'on joue les memes billes Que le temps passe au bras des memes filles Et qu'a la source on boit le meme vin Vous mes amis je vous connais si bien Et le temps d'un refrain Et l'espace d'un cri Et le temps d'un refrain C'est pour vous que je crie Hourrah Pour chaque fruit murit une saison C'est en ete que tombent les prisons Grenade un jour aura brise ses liens Vous mes amis que je connais si bien L'avenir l'avenir Ouvre ses jambes bleues Faudra-t-il en mourir Ou bien n'est-ce qu'un jeu Hourrah Paris s'endort a l'heure ou le matin Un autre monde est a moitie chemin En nous aidant le ciel nous aidera Vous mes amis que je ne connais pas En nous aidant le ciel nous aidera Vous mes amis que je ne connais pas Hourrah |
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11. |
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M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Qui chante au fond de moi au bruit de l'ocean M'en voudrez-vous beaucoup si la revolte gronde Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents Ma memoire chante en sourdine Potemkine Ils etaient des marins durs a la discipline Ils etaient des marins, ils etaient des guerriers Et le cœur d'un marin au grand vent se burine Ils etaient des marins sur un grand cuirasse Sur les flots je t'imagine Potemkine M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Ou celui qui a faim va etre fusille Le crime se prepare et la mer est profonde Que face aux revoltes montent les fusiliers C'est mon frere qu'on assassine Potemkine Mon frere, mon ami, mon fils, mon camarade Tu ne tireras pas sur qui souffre et se plaint Mon frere, mon ami, je te fais notre alcade Marin ne tire pas sur un autre marin Ils tournerent leurs carabines Potemkine M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Ou l'on punit ainsi qui veut donner la mort M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Ou l'on n'est pas toujours du cote du plus fort Ce soir j'aime la marine Potemkine |
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La mer sans arret
Roulait ses galets Les cheveux defaits Ils se regardaient Dans l'odeur des pins Du sable et du thym Qui baignait la plage Ils se regardaient Tous deux sans parler Comme s'ils buvaient l'eau de leurs visages Et c'etait comme si tout recommencait La meme innocence les faisait trembler Devant le merveilleux Le miraculeux Voyage de l'amour Dehors ils ont passe la nuit L'un contre l'autre ils ont dormi La mer longtemps les a berces Et quand ils se sont eveilles C'etait comme s'ils venaient au monde Dans le premier matin du monde La mer sans arret Roulait ses galets Quand ils ont couru Dans l'eau les pieds nus A l'ombre des pins Se sont pris la main Et sans se defendre Sont tombes dans l'eau Comme deux oiseaux Sous le baiser chaud de leurs bouches tendres Et c'etait comme si tout recommencait La vie, l'esperance et la liberte Avec le merveilleux Le miraculeux Voyage de l'amour |
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Ils sont nes pres de Barcelone
Ils ont grandi en Australie Ils se sont aimes a Paris Mais ils s'en vont encore d'ici Les Nomades Ils ont habite la roulotte Les quatre planches qui cahotent De Saint-Ouen aux Saintes-Maries Mais ils s'en vont encore d'ici Les Nomades Ni la couronne d'oranger Ni la cheminee de faux marbre Ne leur mettent racine au pied Ils ne sont pas comme les arbres Les Nomades Ils vont toujours de ville en plaine Il n'y a rien qui les retienne Eux c'est la route qui les mene En dimanche comme en semaine Les Nomades Ils ont eu froid comme personne Ils ont chante mieux que nous tous Mais c'est la route qui les pousse Avec des fifres a leurs trousses Les Nomades Qu'ils soient venus du fond des ages Tous les gitans, tous les tziganes Un violon leur a brise l'ame Ils en gardent parfois des larmes Les Nomades Ni la peur de mourir un jour Dans quelque ville frontaliere Sans tenir la main d'un amour Ne les arrete sur la terre Les Nomades Et quand on voit sous les platanes Passer les mulets et les anes On a beau etre des profanes On voudrait suivre la caravane Des Nomades |
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Mes amours
Vous qui me savez des votres Vous qui me savez si pauvre Si pauvre et si nu pourtant Mes amours La vie n'est qu'une chimere Si l'amour n'y vient pas faire Sa ronde d'oiseau geant Mes amours Moi qui ai cette fortune Entre mes mains desarmees Je pense a ceux qui n'ont qu'une Chanson triste pour pleurer Mes amours Mais il faut tant de chansons De poemes d'Aragon Pour sauver encore le nom De l'amour Mes amours Vous qui me savez offert Moi qui suit la bonne ferte Pour votre c?ur vagabond Mes amours La cruaute n'est qu'un leurre N'attendez pas que j'en pleure Pour partager ma chanson Mes amours Vous et moi c'est la conquete Dans ce monde devaste Le soleil a la fenetre Par dessus les cheminees Mes amours Mais il faut tant de chansons De poemes d'Aragon Pour sauver encore le nom De l'amour Mes amours Mais si vous savez m'entendre Si vous savez me comprendre Que je chante juste ou non Mes amours Voici la terre promise Quoi qu'on fasse quoi qu'on dise Le c?ur n'a qu'une chanson Mes amours Vous voici en terre douce La peur a cloue son bec Toujours coulera la source Sous le caillou le plus sec Mes amours Il y a tant de chansons De poemes d'Aragon Que l'on sauvera le nom De l'amour |
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Ils sont nes pres de Barcelone
Ils ont grandi en Australie Ils se sont aimes a Paris Mais ils s'en vont encore d'ici Les Nomades Ils ont habite la roulotte Les quatre planches qui cahotent De Saint-Ouen aux Saintes-Maries Mais ils s'en vont encore d'ici Les Nomades Ni la couronne d'oranger Ni la cheminee de faux marbre Ne leur mettent racine au pied Ils ne sont pas comme les arbres Les Nomades Ils vont toujours de ville en plaine Il n'y a rien qui les retienne Eux c'est la route qui les mene En dimanche comme en semaine Les Nomades Ils ont eu froid comme personne Ils ont chante mieux que nous tous Mais c'est la route qui les pousse Avec des fifres a leurs trousses Les Nomades Qu'ils soient venus du fond des ages Tous les gitans, tous les tziganes Un violon leur a brise l'ame Ils en gardent parfois des larmes Les Nomades Ni la peur de mourir un jour Dans quelque ville frontaliere Sans tenir la main d'un amour Ne les arrete sur la terre Les Nomades Et quand on voit sous les platanes Passer les mulets et les anes On a beau etre des profanes On voudrait suivre la caravane Des Nomades |
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Ils etaient vingt et cent, ils etaient des milliers,
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombes, Qui dechiraient la nuit de leurs ongles battants, Ils etaient des milliers, ils etaient vingt et cent. Ils se croyaient des hommes, n'etaient plus que des nombres: Depuis longtemps leurs des avaient ete jetes. Des que la main retombe il ne reste qu'une ombre, Ils ne devaient jamais plus revoir un ete La fuite monotone et sans hate du temps, Survivre encore un jour, une heure, obstinement Combien de tours de roues, d'arrets et de departs Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir. Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel, Certains priaient Jesus, Jehovah ou Vichnou, D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel, Ils voulaient simplement ne plus vivre a genoux. Ils n'arrivaient pas tous a la fin du voyage; Ceux qui sont revenus peuvent-ils etre heureux? Ils essaient d'oublier, etonnes qu'a leur age Les veines de leurs bras soient devenus si bleues. Les Allemands guettaient du haut des miradors, La lune se taisait comme vous vous taisiez, En regardant au loin, en regardant dehors, Votre chair etait tendre a leurs chiens policiers. On me dit a present que ces mots n'ont plus cours, Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour, Que le sang seche vite en entrant dans l'histoire, Et qu'il ne sert a rien de prendre une guitare. Mais qui donc est de taille a pouvoir m'arreter? L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'ete, Je twisterais les mots s'il fallait les twister, Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous etiez. Vous etiez vingt et cent, vous etiez des milliers, Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombes, Qui dechiriez la nuit de vos ongles battants, Vous etiez des milliers, vous etiez vingt et cent. |
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Les enfants terribles marchent dans les rues
Si leur ciel est vide s'ils ne savent plus Leurs mains sont avides d'etreindre demain Les enfants terribles n'epargneront rien Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Les enfants terribles ont des dents de loups Si vous en doutez prenez garde a vous Leur soif n'a d'egal que leur appetit Les enfants terribles luttent pour la vie Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Quand l'orage tonne les enfants sourient Ils sont surs d'eux-memes et durs pour autrui Mais quand l'amour vient les cueillir au nid Les enfants terribles tremblent dans la nuit Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Avec leurs grands rires avec leurs facons De toujours remettre le monde en question Ce sont eux qui font les revolutions Les enfants terribles ont toujours raison Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Les enfants Les enfants... |
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36. |
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Petite Sainte Nitouche
Tu viens sur ma bouche Chercher ton plaisir Mais tu t'effarouches Quand ma main te touche Pour te retenir Tu joues et tu ruses Ce que tu t'amuses De mon desarroi Et puis soudain grise Te voila soumise Au creux de mes bras Petite Sainte Coquette Tu veux que la fete Dure jusqu'au jour Tu fais l'innocente Pour mieux que j'invente Des jeux a l'amour Tu mords et tu griffes Et tu te rebiffes Pour t'apaiser mieux Et pour plus de charme Tu cherches une larme Au bord de tes yeux Petite Sainte Canaille Garde ta medaille Autour de ton cou Tout le reste sombre Quelque part dans l'ombre Jete n'importe ou Savoir si je t'aime C'est ton seul probleme Tu n'en sauras rien Car le jour eclate Et comme une chatte Tu t'endors si bien |
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Quatre cents enfants noirs
Dans un journal du soir Et leur pauvre sourire Ces quatre cents visages A la premiere page M'empechent de dormir Toi, tu dors pres de moi Heureuse, et je le sais Tu dors comme autrefois Moi aussi je dormais Si la nuit est venue Pourtant Paris n'est plus Qu'un effrayant silence J'attends que le jour vienne J'attends que l'on eteigne J'attends qu'un oiseau chante Qu'un oiseau chante Quatre cents enfants noirs Sans manger et sans boire Avec leurs grands yeux tristes Ces quatre cents prieres Dans un hebdomadaire Rappellent qu'ils existent Toi, tu dors malgre tout De ton sommeil heureux Tu dors et tout a coup Je suis seul avec eux Le soleil s'est leve L'arroseur est passe A Paris c'est dimanche Ceux qui veillaient s'endorment Ceux qui dormaient s'etonnent Quelque part rien ne change Rien ne change, rien ne change |
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40. |
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Verticalement
Tu n'es pas une affaire Je sais bien Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Je m'sens le plus triste Des cruciverbistes Car je suis Derriere une grille Seul ou toi ma fille Tu m'as mis Pour trouver ta definition Je n'ai pas trente-six solutions Belle comme l'amour futee comme un balai Tu es la source de tous mes mots croises Verticalement Tu n'es pas une affaire Je sais bien Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Apres les extases Tu as quelques cases Mal remplies En libertinage Tu as pour ton age Du genie En cinq lettres sur mon journal On demande au trois vertical Un mal qui peut se dissiper la nuit En pensant a toi j'ai trouve l'ennui Verticalement Tu n'es pas une affaire Je sais bien Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Pourquoi dans nos phrases Tous nos mots se croisent Pleins d'aigreur Idiots que nous sommes Puisque la nuit gomme Nos erreurs Au fond de notre carree noire M'arrive une lueur d'espoir Alors j'oublie ce qui m'obsede chez toi Qui n'as pas invente l'eau tiede crois-moi Verticalement Tu n'es pas une affaire Je sais bien Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin |
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