<B>죠르쥬 무스타키 / 베스트 BOX SET</B><BR>죠르쥬 무스타키의 최전성기 시절 레코딩을 석 장의 CD와 희귀 사진 등을 포함한 북사이즈 스페셜 박스에 담아놓은 컬렉터스 아이템! 타이틀은 정규 음반과 같은 <LE METEQUE>이지만, 수록곡 <나의 고독>, <너무 늦었어요>, <우편배달부>는 물론 <CHANSON CRI>,<ALEXANDRIE> 등 최 전성기 레코딩들을 망라한 총 63곡이 리마스터링되어 담겨 있다. .... ....
Avec ma gueule de mtqueDe juif errant, de ptre grecEt mes cheveux aux quatre ventsAvec mes yeux tout dlavsQui me donnent un air de rverMoi qui ne rve plus souventAvec mes mains de maraudeurDe musicien et de rdeurQui ont pill tant de jardinsAvec ma bouche qui a buQui a embrass et morduSans jamais assouvir sa faimAvec ma gueule de mtqueDe juif errant, de ptre grecDe voleur et de vagabondAvec ma peau qui s'est frotteAu soleil de tous les tsEt tout ce qui portait juponAvec mon cur qui a su faireSouffrir autant qu'il a souffertSans pour cela faire d'histoiresAvec mon me qui n'a plusLa moindre chance de salutPour viter le purgatoireAvec ma gueule de mtqueDe juif errant, de ptre grecEt mes cheveux aux quatre ventsJe viendrai ma douce captiveMon me sur, ma source viveJe viendrai boire tes vingt ansEt je serai prince de sangRveur ou bien adolescentComme il te plaira de choisirEt nous ferons de chaque jourToute une ternit d'amourQue nous vivrons en mourirEt nous ferons de chaque jourToute une ternit d'amourQue nous vivrons en mourir.
Je suis venu comme orphelin Riche de mes seuls yeux tranquilles Vers les hommes des grandes villes Ils ne m'ont pas trouvé malin, in, in, in, in, in, in, in, in, in, in.
À vingt ans un souffle nouveau Sous le nom d'amoureuse flamme M'a fait trouver belles les femmes Elles ne m'ont pas trouvé beau...
Bien que sans patrie et sans roi Et très brave, ne l'étant guère J'ai voulu mourir à la guerre La mort n'a pas voulu de moi...
Suis-je né trop tôt ou trop tard ? Qu'est-ce que je fais dans ce monde ? Oh ! vous tous ma peine est profonde Priez pour le pauvre Gaspard... ...Gaspard
La fille près de qui je dors, M'enroule dans ses cheveux d'or Comme une araignée dans sa toile. Moi, j'en appelle à mon étoile Qui me fera trouver le nord...
Les bateaux reposent encor Dans les eaux profonds du port, épuisés par leurs longs voyages. Moi, j'en appelle au vent du large Qui me fera quitter le bord.
La nuit que déchire l'aurore N'est plus que l'envers du décor De tous mes rêves périssables. J'en appelle au désert de sable Qui me fera trouver de l'or.
Je m'en irai l'âme et le corps Guidés par un commun accord De tous mes sens insatiables. J'en appelle à Dieu et à Diable Qui me feront trouver la mort.
La fille près de qui je dors M'enroule dans ses cheveux d'or Comme une araignée dans sa toile.
L'amour ne peut plus voyager, il a perdu son messager
C'est lui qui venait chaque jour Les bras chargés de tous mes mots d'amour C'est lui qui portait dans ses mains La fleur d'amour cueillie dans ton jardin
Il est parti, dans le ciel bleu Comme un oiseau enfin libre et heureux Et quand son âme l'a quitté Un rossignol quelque part a chanté
Je t'aime autant que je t'aimais mais je ne peu le dire désormais Il a emporté avec lui Les derniers mots que je t'avais écrit
Il n'ira plus sur les chemins Fleuris de rose et de jasmin Qui mènent jusqu'à ta maison
L'amour ne peut plus voyager Il a perdu son messager Et mon coeur est comme en prison
Il est parti l'adolescent Qui t'apportait mes joies et mes tourments L'hiver a tué le printemps Tout est fini pour nous deux maintenant
Pour avoir si souvent dormi Avec ma solitude Je m'en suis fait presqu'une amie Une douce habitude Ell' ne me quitte pas d'un pas Fidèle comme une ombre Elle m'a suivi ça et là Aux quatre coins du monde
Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude
Quand elle est au creux de mon lit Elle prend toute la place Et nous passons de longues nuits Tous les deux face à face Je ne sais vraiment pas jusqu'où Ira cette complice Faudra-t-il que j'y prenne goût Ou que je réagisse?
Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude
Par elle, j'ai autant appris Que j'ai versé de larmes Si parfois je la répudie Jamais elle ne désarme Et si je préfère l'amour D'une autre courtisane Elle sera à mon dernier jour Ma dernière compagne
Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude
Pendant que je dormais, pendant que je rêvais, Les aiguilles ont tourné, il est trop tard. Mon enfance est si loin, il est déjà demain. Passe, passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps.
Pendant que je t'aimais, pendant que je t'avais, L'amour s'en est allé, il est trop tard. Tu étais si jolie, je suis seul dans mon lit. Passe, passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps.
Pendant que je chantais ma chère liberté, D'autres l'ont enchaînée, il est trop tard. Certains se sont battus, moi, je n'ai jamais su. Passe, passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps.
Pourtant, je vis toujours, pourtant, je fais l'amour, M'arrive même de chanter sur ma guitare, Pour l'enfant que j'étais, pour l'enfant que j'ai fait. Passe, passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps.
Pendant que je chantais, Pendant que je t'aimais, Pendant que je rêvais, Il était encore temps.
Votre fille a vingt ans, que le temps passe vite Madame, hier encore elle était si petite Et ses premiers tourments sont vos premières rides Madame, et vos premiers soucis
Chacun de ses vingt ans pour vous a compté double Vous connaissiez déjà tout ce qu'elle découvre Vous avez oublié les choses qui la troublent Madame, et vous troublaient aussi
On la trouvait jolie et voici qu'elle est belle Pour un individu presque aussi jeune qu'elle Un garçon qui ressemble à celui pour lequel Madame, vous aviez embelli
Ils se font un jardin d'un coin de mauvaise herbe Nouant la fleur de l'âge en un bouquet superbe Il y a bien longtemps qu'on vous a mise en gerbes Madame, le printemps vous oublie
Chaque nuit qui vous semble à chaque nuit semblable Pendant que vous rêvez vos rêves raisonnables De plaisir et d'amour ils se rendent coupables Madame, au creux du même lit
Mais coupables jamais n'ont eu tant d'innocence Aussi peu de regrets et tant d'insouciance Qu'ils ne demandent même pas votre indulgence Madame, pour leurs tendres délits
Jusqu'au jour où peut-être à la première larme A la première peine d'amour et de femme Il ne tiendra qu'à vous de sourire Madame Madame, pour qu'elle vous sourie...
Ma libert Longtemps je t'ai garde Comme une perle rare Ma libert C'est toi qui m'as aid A larguer les amarres Pour aller n'importe o Pour aller jusqu'au bout Des chemins de fortune Pour cueillir en rvant Une rose des vents Sur un rayon de lune
Ma libert Devant tes volonts Mon me tait soumise Ma libert Je t'avais tout donn Ma dernire chemise Et combien j'ai souffert Pour pouvoir satisfaire Toutes tes exigences (ou: Tes moindres exigences) J'ai chang de pays J'ai perdu mes amis Pour gagner ta confiance
Ma libert Tu as su dsarmer Toutes mes habitudes Ma libert Toi qui m'a fait aimer Mme la solitude Toi qui m'as fait sourire Quand je voyais finir Une belle aventure Toi qui m'as protg Quand j'allais me cacher Pour soigner mes blessures
Ma libert Pourtant je t'ai quitte Une nuit de dcembre J'ai dsert Les chemins carts Que nous suivions ensemble Lorsque sans me mfier Les pieds et poings lis Je me suis laiss faire Et je t'ai trahi pour Une prison d'amour Et sa belle gelire
(Parlé) C'est une chanson pour les enfants Qui naissent et qui vivent Entre l'acier et le bitume, Entre le béton et l'asphalte, Et qui ne sauront peut-être jamais Que la terre était un jardin.
Il y avait un jardin qu'on appelait la terre. Il brillait au soleil comme un fruit défendu. Non, ce n'était pas le paradis ni l'enfer Ni rien de déjà vu ou déjà entendu.
Lalala, lalala, lalala
Il y avait un jardin, une maison des arbres, Avec un lit de mousse pour y faire l'amour Et un petit ruisseau roulant sans une vague Venait le rafraîchir et poursuivait son cours.
Lalala, lalala, lalala.
Il y avait un jardin grand comme une vallée. On pouvait s'y nourrir à toutes les saisons, Sur la terre brûlante ou sur l'herbe gelée Et découvrir des fleurs qui n'avaient pas nom.
Lalala, lalala, lalala.
Il y avait un jardin qu'on appelait la terre. Il était assez grand pour des milliers d'enfants. Il était habité jadis par nos grands-pères Qui le tenaient eux-mêmes de leurs grands-parents. Lalala, lalala, lalala.
Où est-il ce jardin où nous aurions pu naître, Où nous aurions pu vivre insouciants et nus? Où est cette maison toutes portes ouvertes, Que je cherche encore mais que je ne trouve plus?
(G. Moustaki) Plus tendres qu'un aveau tes gestes me désarment ta main dans tes cheveux ou qui sèche une larme tu mêles savamment l'innocence et le charme ta jupe de quinze ans et tes jambes de femme te bras encor' si frêles deviennent rassurants quand tu donnes à l'enfant la douceur maternelle Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche toi qui suces ton pouce quand tu es endormie Plus belle qu'une ondine quand tu sors de ton bain tu caches ta poitrine dans la paume de tes mains des anches insolents à chaque mouvement une bouche gourmande et des yeux innocents le soleil apprivoise ton corps à contre-jour et trouble les contours de ton ombre chinoise Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche toi qui suces ton pouce quand tu es endormie Comme une adolescente à son premier désir experte et maladroite offerte à ton plaisir tu es en même temps princesse et courtisane une fille une femme et la mère et l'enfant je te regarde vivre et tu me donnes vie tes gestes me délivrent de tout ce que je suis Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche toi qui suces ton pouce quand tu es endormie
À regarder le monde s’agiter et paraître En habit d’imposture et de supercherie On peut être mendiant et orgueilleux de l’être Porter ses guenilles sans en être appauvri
L’humour n’a pas de rang il traine dans la rue Avec la dérision pour compagne fidèle La force est impuissante devant les mains nues De ceux qui savent rire encore et de plus belle
On voit sur le trottoir des maîtres philosophes Qui dont jamais rien lu mais qui ont tout compris On voit dans le ruisseau des filles qui vous offrent Un instant qui ressemble à mille et une nuits
Il y a des enfants rois que le soleil couronne Même si leurs palais ne sont que des taudis Ils vivent en seigneurs dans une Babylone Aux jardins suspendus de légumes et de fruits
À l’heure où tous les bruits de la ville se taisent Un verre de thé noir à l’ombre d’un café Un peu d'herbe qui brûle sur un feu de braise Le paradis perdu est enfin retrouvé
À regarder le monde s’agiter et paraître En habit d’imposture et de supercherie On peut être mendiant et orgueilleux de l’être Porter ses guenilles sans en être appauvri!
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Libre comme un poisson dans l'eau, comme un oiseau dans l'air, Léger comme le vent qui danse dans les arbres Ou le mât d'un bateau qui danse sous la vague.
Danse tant que tu peux danser sur les pavés, sur l'herbe, Sur une table de bistrot, à l'ombre des tavernes. Viens, laisse-toi porter par toutes les musiques Qui sortent d'un piano ou d'un vieux tourne-disque.
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse dans les bras de Margot ou Julie de Nanterre, Danse pour retrouver l'amour et la folie, Danse pour éblouir ton âme qui s'ennuie.
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Pour ne plus porter sur ton dos la mort et la misère Et tu verras jaillir les sources souterraines, Et les torrents de joie qui coulent dans tes veines.
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse pour qu'un printemps nouveau balaye les hivers. Danse comme l'on vit, danse comme l'on aime, Danse comme on écrit sur les murs un poème.
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse tant que tu peux danser. Viens, le bal est ouvert ! Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse tant que tu peux danser. Viens, le bal est ouvert ! ...
Je voudrais mes amis vous offrir à ma table Les meilleurs vins, les meilleures nourritures, Du tabac parfumé, des herbes délicates, Et des liqueurs aux couleurs enivrantes.
Des filles qui seraient parmi nous, seraient belles, Prêtes à offrir tout un lit de tendresse.
Je voudrais regarder briller vos yeux de grâce, À votre bouche, surprendre un sourire. Je voudrais chanter toutes les musiques, Charmer vos coeurs en charmant vos oreilles.
Des filles qui seraient parmi nous, seraient belles, Prêtes à offrir tout un lit de tendresse.
Je voudrais allumer des bougies silencieuses Qui danseraient des danses amoureuses Et je me sentirais alors un peu des vôtres, J'aurais moins froid et je serais moins seul.
Des filles qui seraient parmi nous, seraient belles, Prêtes à offrir tout un lit de tendresse.
Des filles qui seraient parmi nous, seraient belles, Prêtes à offrir tout un lit de tendresse. ...
Je suis un débutant aux tempes qui blanchissent Un beatnick vieillissant patriarche novice Jardinier libertin aux goûts d'aventurier Voyageur immobile et rêveur éveillé
Je suis de ces lézards qui naissent fatigués Un optimiste amer un pessimiste gai Un homme d'aujourd'hui à la barbe d'apôtre Je peux être tout ça pourtant je suis un autre
Je suis toi je suis moi je suis qui me ressemble Et je ressemble à ceux qui font la route ensemble Pour chercher quelque chose et pour changer la vie Plutôt que de mourir d'un rêve inassouvi
Avec eux je m'en vais partout où le vent souffle Partout où c'est la fête et partout où l'on souffre Mais lorsque je m'endors au creux des herbes hautes Je me retrouve seul et je me sens un autre
Je suis venu ce soir la guitare à mon cou Partager mes chansons et rêver avec vous Crier d'une voix sourde toutes mes révoltes Et parler de mes peines d'un air désinvolte
J'ai laissé au vestiaire un reste de pudeur Pour mieux me découvrir devant les projecteurs Et chanter les amours qui sont un peu les vôtres Qui sont les miennes même si je suis un autre
Nadjejda, Nadjejda, En russe, ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est peut-être absence, Combien de temps encore sans voir ton corps? Combien d'étés combien d'hivers? Combien de saisons en enfer?
Nadjejda, Nadjejda, En russe, ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est peut-être souffrance, Trop vite ou doucement Passe le temps, Nous en restera-t-il assez Pour un jour tout recommencer?
Nadjejda, Nadjejda, En russe, ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est comme un long silence, Ma guitare s'est tue, Je ne sais plus La chanson que je t'écrivais Quand je croyais te retrouver
Nadjejda, Nadjejda, En russe ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est peut-être patience.
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine Un reste de racine, c'est un peu solitaire C'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil C'est la mort, le sommeil, c'est un piège entrouvert
Un arbre millénaire, un noeud dans le bois C'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'air C'est un tronc qui pourrit, c'est la neige qui fond Le mystère profond, la promesse de vie
C'est le souffle du vent au sommet des collines C'est une vieille ruine, le vide, le néant C'est la pie qui jacasse, c'est l'averse qui verse Des torrents d'allégresse, ce sont les eaux de Mars
C'est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent C'est la main qui se tend, c'est la pierre qu'on lance C'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine Un reste de racine, c'est un peu solitaire
C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose Le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire Une écharde, un clou, c'est la fièvre qui monte C'est un compte à bon compte, c'est un peu rien du tout
Un poisson, un geste, c'est comme du vif argent C'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qui nous reste C'est du bois, c'est un jour le bout du quai Un alcool trafiqué, le chemin le plus court
C'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé La voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue Un pas, un pont, un crapaud qui croasse C'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie
Une pierre, un bâton, c'est Joseph et c'est Jacques Un serpent qui attaque, une entaille au talon Un pas, une pierre, un chemin qui chemine Un reste de racine, c'est un peu solitaire
C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars La promesse de vie, le mystère profond Ce sont les eaux de Mars dans ton coeur tout au fond
Un pas, une " ... pedra é o fim do caminho E um resto de toco, é um pouco sozinho ... " Un pas, une pierre, un chemin qui chemine Un reste de racine, c'est un peu solitaire...
Les amis de Georges étaient un peu anars Ils marchaient au gros rouge et grattaient leurs guitares Ils semblaient tous issus de la même famille Timides et paillards et tendres avec les filles Ils avaient vu la guerre ou étaient nés après Et s'étaient retrouvés à Saint-Germain-des-Prés Et s'il leur arrivait parfois de travailler Personne n'aurait perdu sa vie pour la gagner
Les amis de Georges avaient les cheveux longs A l'époque ce n'était pas encore de saison Ils connaissaient Verlaine, Hugo, François Villon Avant qu'on les enferme dans des microsillons Ils juraient, ils sacraient, insultaient les bourgeois Mais savaient offrir des fleurs aux filles de joie Quitte à les braconner dans les jardins publics En jouant à cache-cache avec l'ombre des flics
Les amis de Georges, on les reconnaissait A leur manière de n'être pas trop pressés De rentrer dans le rang pour devenir quelqu'un Ils traversaient la vie comme des arlequins Certains le sont restés, d'autres ont disparu Certains ont même la Légion d'honneur - qui l'eût cru? Mais la plupart d'entre eux n'ont pas bougé d'un poil Ils se baladent encore la tête dans les étoiles
Les amis de Georges n'ont pas beaucoup vieilli A les voir on dirait qu'ils auraient rajeuni Le cheveu est plus long, la guitare toujours là C'est toujours l'ami Georges qui donne le la Mais tout comme lui ils ne savent toujours pas Rejoindre le troupeau ou bien marcher au pas Dans les rues de Paris, sur les routes de province Ils mendient quelquefois avec des airs de prince En chantant des chansons du dénommé Brassens
Sarah La femme qui est dans mon lit N'a plus vingt ans depuis longtemps Les yeux cernés Par les années Par les amours Au jour le jour La bouche usée Par les baisers Trop souvent mais Trop mal donnés Le teint blafard Malgré le fard Plus pâle qu'une Tache de lune
La femme qui est dans mon lit N'a plus vingt ans depuis longtemps Les seins trop lourds De trop d'amours Ne portent pas Le nom d'appâts Le corps lassé Trop caressé Trop souvent mais Trop mal aimé Le dos voûté Semble porter Les souvenirs Qu'elle a dû fuir
La femme qui est dans mon lit N'a plus vingt ans depuis longtemps Ne riez pas N'y touchez pas Gardez vos larmes Et vos sarcasmes Lorsque la nuit Nous réunit Son corps, ses mains S'offrent aux miens Et c'est son coeur Couvert de pleurs Et de blessures Qui me rassure
Ce soir mon amour je ne t'aime plus Tu es plus loin que la distance qui nous sépare Et d'autant plus absente que tu n'es nulle part Plus étrangère que la première venue
Ce soir mon amour je ne te cherche plus Parmi mes souvenirs au fond de ma mémoire Je ne t'attends plus sur le quai d'aucune gare Je me souviens à peine t'y avoir attendue
Je sais que nous buvions du vin après l'amour Que nos nuits commençaient quand se levait le jour Comme un torrent d'ébène tes cheveux sur ton cou Et ton regard meurtri quand tu fais les yeux doux
Ce soir mon amour je ne te trompe plus Avec cette fille qui dort à mes côtés J'étais seul je lui ai demandé de rester Je suis seul très souvent et je m'y habitue
Ce soir mon amour tu ne me manques plus Tu ne me manques pas il me manque d'aimer De ne plus être inutile inanimé De n'avoir rien à perdre et d'avoir tout perdu
Je connais ta folie je connais ta pudeur Je sais qu'on se ressemble comme frère et sœur Je connais ton odeur je connais ton parfum Je te connais par cœur et je ne sais plus rien
De toi mon amour que je n'aime plus Sans arriver à me sentir enfin libre Pareil à un danseur qui perdrait l'équilibre Comme un prince en disgrâce comme un ange déchu
Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps. A quoi bon te regretter, mon bel amour d'un été? Voici déjà venir l'hiver; Bientôt le ciel sera couvert De gros nuages plus lourds Que notre chagrin d'amour.
Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps. A quoi bon penser à moi? Il y a d'autres que moi Pour dire les mots que tu attends, Pour t'offrir de nouveaux printemps Pour oublier le passé, Pour le faire recommencer.
Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps. A quoi bon se déchirer, Pourquoi souffrir ou pleurer? Rien de nouveau sous le soleil, Tout est tellement, tellement pareil. Il vaudra mieux désormais Oublier comme on s'aimait.
Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps, Mais nous deux, c'était différent : On aurait pu s'aimer longtemps, longtemps, longtemps.
Je voudrais sans la nommer vous parler d'elle Comme d'une bien aimée, d'une fidèle Une fille bienvivante qui se réveille A des lendemains qui chantent sous le soleil
C'est elle que l´on matraque Que l'on poursuit, que l'on traque, C'est elle qui se soulève, qui souffre et se met en grève, C'est elle qu'on emprissonne, qu'on traît, qu'on abandonne Qui nous donne envie de vivre, qui donne envie de la suivre, jusqu'au bout, jusqu´au bout
Je voudrais sans la nommer lui rendre hommage: Jolie fleur du mois de mai ou fruit sauvage. Une plante bien plantée sur ses deux jambes, Et qui traine en liberté ou bon lui semble.
C'est elle ...
Je voudrais sans la nommer vous parler d'elle, Bien aimée ou mal aimée, elle est fidèle, Et si vous voulez que je vous la présente On l'appelle Révolution Pérmanente
Je vous chante ma nostalgie Ne riez pas si je rougis Mes souvenirs n'ont pas vieilli J'ai toujours le mal du pays
Ça fait pourtant vingt-cinq années Que je vis loin d'où je suis né Vingt-cinq hivers que je remue Dans ma mémoire encore émue Le parfum, les odeurs, les cris De la cité d'Alexandrie Le soleil qui brûlait les rues Où mon enfance a disparu
Le chant, la prière à cinq heures La paix qui nous montait au coeur L'oignon cru et le plat de fèves Nous semblaient un festin de rêve
La pipe à eau dans les cafés Et le temps de philosopher Avec les vieux, les fous, les sages Et les étrangers de passage Arabes, Grecs, Juifs, Italiens, Tous bons Méditerranéens, Tous compagnons du même bord L'amour et la folie d'abord
Je veux chanter pour tous ceux qui Ne m'appelaient pas Moustaki On m'appelait Jo ou Joseph C'était plus doux, c'était plus bref
Amis des rues ou du lycée Amis du joli temps passé Nos femmes étaient des gamines Nos amours étaient clandestines On apprenait à s'embrasser On n'en savait jamais assez Ça fait presque une éternité Que mon enfance m'a quitté
Elle revient comme un fantôme Elle me ramène en son royaume Comme si rien n'avait changé Et que le temps s'était figé
Elle ramène mes seize ans Elle me les remet au présent Pardonnez-moi si je radote Je n'ai pas trouvé l'antidote Pour guérir de ma nostalgie Ne riez pas si je rougis On me comprendra, j'en suis sûr Chacun de nous a sa blessure
Son coin de paradis perdu Son petit jardin défendu Le mien s'appelle Alexandrie Et c'est là-bas, loin de Paris
Faire cette chanson Comme on ferait l'amour Caresser chaque mot Courtiser chaque rime Étreindre les couplets Déshabiller les vers Éprouver la rondeur Des voyelles agiles Descendre jusqu'au fond De la dernière strophe Et trouver le bonheur Dans un accord parfait
Faire cette chanson Comme on ferait l'amour Enlacer la musique S'enivrer de son rythme Dépasser la mesure Et perdre la raison Trouver à l'unisson La même volupté Arriver au point d'orgue Atteindre l'harmonie Dans cet accord final Qui jamais ne finit
Faire cette chanson Comme une nuit de noce Dormir avec la muse Qu'on a tant désirée La regarder rêver Entendre ses soupirs Et savoir que demain On recommencera À découvrir encore Ce qu'on n'a jamais fait Ce qu'on n'a jamais dit Ce que nul n'a osé
Arriver au point d'orgue Atteindre l'harmonie Dans cet accord final Qui jamais ne finit
Je veux que ma chanson soit comme un cri d'alarme Entre un air à la mode et un chanteur de charme, Et même si je ne chante pas assez fort, Qu'on veuille m'écouter trois minutes encore.
Quand on entend parler de femmes que l'on viole, Pour beaucoup d'entre nous, ça reste des paroles. On discute, on s'indigne, on ferme le journal Puis on finit par trouver ça presque normal.
Hier, j'ai rencontré l'une de ces victimes. Pour la police, c'est affaire de routine Et pour les autres, ce n'est guère qu'une histoire. Moi, j'ai vu la détresse au fond de son regard.
J'ai lavé son corps couvert de sperme et de sang. L'individu était presqu'un adolescent. Très vite, il a fait ça sans amour ni plaisir. Il paraît qu'il a pleuré avant de s'enfuir.
Mon Dieu, qu'avons-nous fait pour en arriver là? Que faut-il faire pour arrêter tout cela? Ma tête se révolte et mon cœur est meurtri Et j'ai eu mal pour elle et j'ai honte pour lui.
Mais qui d'entre nous n'a jamais violé quelqu'un, Pour ne parler que de ces petits viols mesquins Qui font partie de notre vie de tous les jours Et abreuvent de larmes notre soif d'amour?
La puissance, l'argent, la force et le mépris, L'autorité du père et celle du mari, La rigueur imbécile des fauteurs de l'ordre Qui crée les enragés qu'il empêche de mordre
Car ce sont nos enfants qu'on appelle la pègre, Gauchistes blousons, noirs drogués et autres nègres, Tous ceux qui, pour survivre, cherchent à rêver, Ceux qui cherchent la plage au-dessous des pavés
Et si je viens chanter à la télévision, Dans le cadre établi de la consommation, Avec l'approbation du prince et de la cour, Ne va pas croire que c'est pour faire un discours.
Ce n'est pas non plus pour te convaincre ou te plaire Ou chanter les idées quoi sont déjà dans l'air Mais c'est pour demander un aujourd'hui meilleur En faisant simplement mon métier de chanteur.
Je dis que le bateau prend l'eau de tous côtés. Il est temps qu'on essaye de le colmater. Victime ou criminel, les deux sont concernés Et s'il y a un coupable, on est tous condamnés.
Bahia des pêcheurs des marins Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador
C'est là qu'un beau jour a commencé le Brésil Et sa première capitale C'est là que l'Afrique vit encore en exil Et parle la langue du Portugal
Bahia des pêcheurs des marins Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador
C'est là que les hommes savent encore se battre A pieds nus ou à mains nues ou au couteau Pour les beaux yeux d'une jolie mulâtre Au risque d'y laisser la peau
Bahia des pêcheurs des marins Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador
J'ai écouté chanter les fils de Gandhi J'ai vu danser les filles de Xango C'est là que j'ai retrouvé le paradis Du côté de chez Jorge Amado
Bahia des pêcheurs des marins Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador
Comme ma chanson n'était pas terminée Je l'ai emportée avec moi Je reviendrai un jour te la fredonner Sur la plage d'Itapoa
Bahia des pêcheurs des marins Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador...
Le piano ne chante plus et la guitarre s'est tue elle est partie elle a laissé quelques livres et tous les bijoux de cuivre elle est partie elle ne se promène plus à moitié nue du lit à la salle de bains chaque matin
le piano ne chante plus et la guitarre s'est tue elle est partie près du lit encore défait il y a sa tasse de café elle est partie ce n'est pas très original d'avoir si mal quand il vous arrive un jour de perdre un amour
le piano ne chante plus et la guitarre s'est tue Elle Est Partie j'ai encore son parfum dans la paume de mes mains elle est partie j'oublie le mauvais moments je sais seulement qu'avec elle j'étais bien pourquoi elle-est si loin?
où est-elle, mon amie, ça fait dix ans aujourd'hui qu'elle est partie celle qui vivait près de moi qui dormait entre mes bras toutes les nuits le piano est désaccordé la chanson est démodée si elle m'entend la fredonner qu'elle sache que j'en ai pris mon parti
Pornographie amour délice orgie Philosophie d'un monde qui s'ennuie Pornographie l'argent et les yeux brillent On se maquille aux couleurs de la nuit
Je me donne à qui me prend C'est la valse du plus offrant Je me vends à tous les vents Je peut faire semblant
Pornographie Paris Hambourg Manille Démystifie fantasmes et manies Tombent les masques La chair est triste et flasque Dans la bourrasque Des plaisirs interdits
Je me donne à qui me prend C'est la valse du plus offrant Je me vends à tous les vents Je peux faire semblant
Pornographie amour délice orgie Philosophie d'un monde qui s'ennuie Pornographie l'argent et les yeux brillent On se maquille et on se déshabille Pornographie amour délice orgie Philosophie du monde d'aujourd'hui.
Sanfoneiro c'est le nom Que l'on donne aux musiciens Qui jouent de l'accordéon Ils arrivent du Sertao Par d'innombrables chemins Ils connaissent les chansons Où l'on tape dans les mains
Sanfoneiro mon ami Montre-moi comment tu fais J'aimerais bien moi aussi Faire danser faire rêver Faire danser faire rêver
Sanfoneiro c'est le nom Que l'on donne aux musiciens Qui jouent de l'accordéon Un triangle et un tambour Accompagnent tes refrains Qui racontent les amours Des filles et des marins
Sanfoneiro mon ami Montre-moi comment tu fais J'aimerais bien moi aussi Faire danser faire rêver Faire danser faire rêver
Sanfoneiro c'est le nom Que l'on donne aux musiciens Qui jouent de l'accordéon Ils arrivent du Sertao Par d'innombrables chemins Ils connaissent des chansons Où l'on tape dans les mains
Sanfoneiro compagnon De misère et de gaité Quand tes pas t'emporteront On va tous de regretter Faire danser faire rêver On va tous de regretter Faire danser faire rêver On va tous de regretter Faire danser faire rêver
Pour un ami qui souffre, pour l'enfant qui dort, Pour un chagrin d'amour, qui ne veut pas finir, Pour une nuit d'hiver en Méditerranée, Pour un verre de vin partagé à plusieurs, Pour que dansent les vagues captives dans le port, Pour que chantent les filles à la tombée du jour, Et pour que le silence semble plus léger, Je joue cette musique qui traînait dans la rue. Elle vient de quelque part, je ne sais plus très bien, J'ai visité le monde et j'en suis revenu. J'ai gaspillé mon âme et j'ai perdu le nord Je joue cette musique pour ne penser à rien.