Disc 1 | ||||||
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Ecoutez-moi, vous les ringards,
Ecologistes du sam'di soir, Cette chanson-la vaut pas un clou, Mais je la chante rien que pour vous. Vous qui voulez du beau gazon, Des belles pelouses, des p'tits moutons, Des feuilles de vigne et des p'tites fleurs, Faudrait remettre vos montres a l'heure. Moi, j'suis amoureux de Paname, Du beton et du macadam, Sous les paves, ouais c'est la plage, Mais l'bitume c'est mon paysage, Le bitume c'est mon paysage. Ecoutez-moi, vous les ringards, Ecologistes des boul'vards, Vos beaux discours y'en a plein l'dos, Y'a du soleil dans les ruisseaux. La tour Montparnasse elle est belle, Et moi j'adore la tour Eiffel, Y'a plein d'amour dans les ruelles Et d'poesie dans les gratt'ciel. Moi j'suis amoureux de Paname, Du beton et du macadam, Sous les paves, ouais c'est la plage, Mais l'bitume c'est mon paysage, Le bitume c'est mon paysage. Ecoutez-moi, vous les ringards, Ecologistes des grands soirs, La pollution n'est pas dans l'air, Elle est sur vos visages blemes. Moi j'aime encore les pissotieres, J'aime encore l'odeur des poubelles, J'me parfume pas a l'oxygene, L'gaz carbonique c'est mon hygiene. Moi j'suis amoureux de Paname, Du beton et du macadam, Sous les paves, ouais c'est la plage Mais l'bitume c'est mon paysage, Le bitume c'est mon paysage. Renaud Sechan |
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2. |
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Non, ne crois pas, fillette,
Me retenir encore Dans tes rues sans violettes, Dans ton triste decor. N'essaie pas de me suivre, Deserte mes rivages, Loin de toi, je veux vivre De plus beaux paysages. Petite fille des sombres rues, eloigne-toi, Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras. J'ai trop longtemps vecu Dans de pauvres ruelles, Trop longtemps attendu Un dernier arc-en-ciel. J'ai besoin de soleil Et d'horizons moins gris, Je veux voir les merveilles Que, pres de toi, j'oublie. Petite fille des sombres rues, eloigne-toi, Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras. Je ne suis pas de ceux Que chasse la lumiere, Et qui vivent heureux Un eternel hiver De l'amour je ne veux Que les filles des rivieres, Lorsque j'aime les yeux, J'aime aussi la chaumiere. Petite fille des sombres rues, eloigne-toi, Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras. Nos chemins se separent, Entends, la vie m'appelle, Je quitte tes trottoirs Et tes grises dentelles. Je pars pour des royaumes Ou l'on m'attend peut-etre, Ou le bonheur embaume, Et donne un air de fete. Petite fille des sombres rues, eloigne-toi, Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras. Laisse-moi m'en aller, Je n'ai plus rien a dire, Mais si tu veux pleurer, N'essaie pas de sourire. Retourne dans ta nuit, Au fond de tes faubourgs, Retourne dans l'ennui Qui habite tes jours. Petite fille des sombres rues, eloigne-toi, Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras. |
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4. |
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Moi j'aime bien chanter la racaille,
La mauvaise herbe des bas-quartiers, Les mauvais garcons, la canaille, Ceux qui sont nes sur le pave. J'ai bien du mal a les chanter Tell'ment qu'elles sont tristes mes histoires, Mais celle que j'vais vous raconter, Elle fait meme pleurer ma guitare. Ecoutez-la, ma java sans joie, C'est la java d'un p'tit gars, Ecoutez-la, ma java sans joie, La java d'un p'tit gars qu'etait sans foi ni loi. Sa mere l'avait eu un beau soir, Alors qu'elle s'y attendait pas, Il est ne pres des grands boul'vards, Sur le pave humide et froid. Il a jamais su l'nom d'son pere, Puisque sa vieille vingt fois par jour, Pour dix sacs s'envoyait en l'air, Dans un boxon d'la rue du Four. Ecoutez-la, ma java sans joie, C'est la java d'un p'tit gars, Ecoutez-la, ma java sans joie, La java d'un p'tit gars qu'etait sans foi ni loi. Apres avoir quitte l'ecole, Ou qu'y s'est pas trop attarde, Il s'est mis dans la cambriole, Avec ses copains de Saint-Mande. Il a voyoute quelque temps Avec Dede-le-Surineur, Avec Julot-d'Menilmontant, Et toute la bande du Sacre-Coeur. Ecoutez-la, ma java sans joie, C'est la java d'un p'tit gars, Ecoutez-la, ma java sans joie, La java d'un p'tit gars qu'etait sans foi ni loi. Il commencait a s'faire un nom, Et dans les petits bals musette, Lorsque jouait l'accordeon, On voyait tourner sa casquette. Il butta son premier larron Alors qu'il avait pas vingt ans, Le crime c'etait sa vocation, L'arnaque c'etait son temperament. Ecoutez-la, ma java sans joie, C'est la java d'un p'tit gars, Ecoutez-la, ma java sans joie, La java d'un p'tit gars qu'etait sans foi ni loi. Dans l'quartier ou i'f'sait son beurre, Y'a des gens qui l'appelaient Monsieur, Mais les flics ces petits fouineurs Ne le quittaient jamais des yeux. Quand il a eu un peu trop d'sang Sur ses doigts couverts de bijoux, Ils l'ont ficele sur du bois blanc Et ils lui ont tranche le cou. Ecoutez-la, ma java sans joie, C'est la java d'un p'tit gars, Ecoutez-la, ma java sans joie, La java d'un p'tit gars qu'etait sans foi ni loi. |
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5. |
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6. |
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Andy Warhol, a la Coupole,
Peint les gambettes de Mistinguett, Il les dessine tres longilignes, Leurs donne la forme du cou d'un cygne. Lewis Carrol, a la Coupole, Parle de fillettes en salopettes, Il les devine vetues de Jean's, Pleines de paillettes sur les paumettes. Elles me fascinent, toutes ces gamines, Avec leurs mines de Marylin, Sortant d'l'ecole, vers la Coupole, Elles caracollent et elles raccollent. Quand vient le soir, j'aime aller boire Un verre d'alcool a la Coupole, Pour faire du gringue a toutes ces dingues, A toutes ces folles bien trop frivoles. Toutes les idoles, de la Coupole, Les midinettes, les gigolettes, Les carolines en crinolines, Ne sont en fait que des starlettes. |
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7. |
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Ils s'embrassent au mois de Janvier,
car une nouvelle annee commence, mais depuis des eternites l'a pas tell'ment change la France. Passent les jours et les semaines, y a qu'le decor qui evolue, la mentalite est la meme : tous des tocards, tous des faux culs. Ils sont pas lourds, en fevrier, a se souvenir de Charonne, des matraqueurs assermentes qui fignolerent leur besogne, la France est un pays de flics, a tous les coins d'rue y'en a 100, pour faire regner l'ordre public ils assassinent impunement. Quand on execute au mois d'mars, de l'autr' cote des Pyrenees, un arnachiste du Pays basque, pour lui apprendre a s'revolter, ils crient, ils pleurent et ils s'indignent de cette immonde mise a mort, mais ils oublient qu'la guillotine chez nous aussi fonctionne encore. Etre ne sous l'signe de l'hexagone, c'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment, et le roi des cons, sur son trone, j'parierai pas qu'il est all'mand. On leur a dit, au mois d'avril, a la tele, dans les journaux, de pas se decouvrir d'un fil, que l'printemps c'etait pour bientot, les vieux principes du seizieme siecle, et les vieilles traditions debiles, ils les appliquent tous a la lettre, y m'font pitie ces imbeciles. Ils se souviennent, au mois de mai, d'un sang qui coula rouge et noir, d'une revolution manquee qui faillit renverser l'Histoire, j'me souviens surtout d'ces moutons, effrayes par la Liberte, s'en allant voter par millions pour l'ordre et la securite. Ils commemorent au mois de juin un debarquement d'Normandie, ils pensent au brave soldat ricain qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui, ils oublient qu'a l'abri des bombes, les Francais criaient "Vive Petain", qu'ils etaient bien planques a Londres, qu'y avait pas beaucoup d'Jean Moulin. Etre ne sous l'signe de l'hexagone, c'est pas la gloire, en verite, et le roi des cons, sur son trone, me dites pas qu'il est portugais. Ils font la fete au mois d'juillet, en souv'nir d'une revolution, qui n'a jamais elimine la misere et l'exploitation, ils s'abreuvent de bals populaires, d'feux d'artifice et de flonflons, ils pensent oublier dans la biere qu'ils sont gourvernes comme des pions. Au mois d'aout c'est la liberte, apres une longue annee d'usine, ils crient : "Vive les conges payes", ils oublient un peu la machine, en Espagne, en Grece ou en France, ils vont polluer toutes les plages, et par leur unique presence, abimer tous les paysages. Lorsqu'en septembre on assassine, un peuple et une liberte, au cœur de l'Amerique latine, ils sont pas nombreux a gueuler, un ambassadeur se ramene, bras ouverts il est accueilli, le fascisme c'est la gangrene a Santiago comme a Paris. Etre ne sous l'signe de l'hexagone, c'est vraiment pas une sinecure, et le roi des cons, sur son trone, il est francais, ca j'en suis sur. Finies les vendanges en octobre, le raisin fermente en tonneaux, ils sont tres fiers de leurs vignobles, leurs "Cotes-du-Rhone" et leurs "Bordeaux", ils exportent le sang de la terre un peu partout a l'etranger, leur pinard et leur camenbert c'est leur seule gloire a ces tarres. En Novembre, au salon d'l'auto, ils vont admirer par milliers l'dernier modele de chez Peugeot, qu'ils pourront jamais se payer, la bagnole, la tele, l'tierce, c'est l'opium du peuple de France, lui supprimer c'est le tuer, c'est une drogue a accoutumance. En decembre c'est l'apotheose, la grande bouffe et les p'tits cadeaux, ils sont toujours aussi moroses, mais y a d'la joie dans les ghettos, la Terre peut s'arreter d'tourner, ils rat'ront pas leur reveillon; moi j'voudrais tous les voir crever, etouffes de dinde aux marrons. Etre ne sous l'signe de l'hexagone, on peut pas dire qu'ca soit bandant si l'roi des cons perdait son trone, y aurait 50 millions de pretendants. |
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8. |
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9. |
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Rita, donne-moi ton coeur,
Rita, donne-moi ta main, Rita, donne-moi ta soeur, Rita, nous partons demain |
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10. |
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Camarade bourgeois,
Camarade fils-a-papa, La Triumph en bas d'chez toi, Le p'tit cheque en fin de mois, Regarde-toi AH AH AH Regarde-toi AH AH AH Camarade bourgeois, Camarade fils-a-papa, T'as vraiment pas l'air con, Quand tu sors le dimanche Ton petit complet-veston Et ta chemise blanche. Regarde-toi AH AH AH Regarde-toi AH AH AH Camarade bourgeois, Camarade fils-a-papa, Tu roules en Ferrari Ou en Lamborghini, Tu roules des epaules, Tu te crois super-drole, Regarde-toi AH AH AH Regarde-toi AH AH AH Camarade bourgeois, Camarade fils-a-papa, Je sais, ton pere est patron, Faut pas en faire un complexe, Le jour d'la revolution, On lui coupera qu'la tete. Regarde-toi AH AH AH Regarde-toi AH AH AH Camarade bourgeois, Camarade fils-a-papa, Tu passes ton temps au drugstore Sur les Champs-Elysees Tu te crois tres tres fort, T'es jamais qu'un minet. Regarde-toi AH AH AH Regarde-toi AH AH AH Camarade bourgeois, Camarade fils-a-papa, Rejoins les rangs de la pegre, Tu prendras vraiment ton pied, Ne sois plus une petite pede, Nous sommes tous des defonces, Regarde-moi AH AH AH Regarde-moi AH AH AH Regarde-moi AH AH AH Regarde-moi AH AH AH |
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11. |
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C'etait un gringalet
Pas vraiment laid, Mais il etait Ne a Paname, Tous ceux qui l'connaissaient Y disaient Qu'y savait Causer aux dames. C'etait pas un tocard, Un ringuard, Un traine-boul'vard, On l'app'lait l'Saint-Bernard, Le Mozart, Du pont des Arts. C'etait pas un dragueur, Un flambeur, De fin d'semaine, Il amenait nos p'tites soeurs Un quart d'heure Su'l'bord d'la Seine. Il avait pas eu d'pere, Pas eu d'mere, Ni d'anniversaire, Il etait ne un soir, Rue Rochechouart, Pres d'une poubelle. Il avait pas eu d'chance, Ni d'vacances, Dans son enfance, Mais quand fallait d'l'ambiance, Sa seule presence, C'etait Byzance. C'etait un bon copain, Y meritait bien Cette chansonnette, Car il est mort de faim, Un beau matin, Rue d'la Roquette. Cette chanson se termine, Ca m'deprime, C'est pas humain, Moi j'aime pas les chansons Ou les heros Y meurent a la fin. |
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12. |
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13. |
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Ich liebe dich greta,
Ich liebe da gretich, Ich liebe tach gredi, Dis-moi pourquoi greta, Dis-quoi pourta gremoi, Dis-ma pourqua gros tas, Y'a un mur entre toi et moi. I love you greta, I love ya gretou, I louve yo grata, Dis-moi pourquoi greta, Dis-quoi pourta gremoi, Dis-ma pourqua gros tas Y'a un mur entre toi et moi. Oh oui je t'aime greta, Oh ouaime je t'a gretoui, Oh oua je t'oui gretaime, Dis-moi pourquoi greta, Dis-quoi pourta gremoi, Dis-ma pourta gros tas, Y'a un mur entre toi et moi. Dis-moi warum greta, Dis-moi pourquoi greta, Pourquoi qu't'habites a Berlin-Est, Pourquoi qu'j'habite a Berlin-Ouest. |