바르바라/올랭피아 극장 실황 <BR> 에디뜨 피아프 이후 프랑스를 대표하는 여류 샹송가수로 칭송 받았던 바르바라의 1969년도 올랭피아 극장 실황 녹음. 당시 두 장의 LP에 담겨져 있던 음원을 한 장의 CD로 리마스터링하여 디지팩으로 재발매한 음반이다. 첫 트랙부터 프랑스 샹송 특유의 멋과 낭만이 그대로 베어있는 운치있는 곡으로 시작하여 자작곡을 포함,죠르쥬 무스타키,미쉘 콜롱비에의 곡들을 노래하며,국내에 잘 알려지지 않았던 숨겨진 명고과 히트곡들을 소개하고 있다. 수입(프랑스) .... ....
Est-ce la main de Dieu, Est-ce la main de Diable Qui a tisse le ciel De ce beau matin-la, Lui plantant dans le cœur Un morceau de soleil Qui se brise sur l'eau En mille eclats vermeils ?
Est-ce la main de Dieu, Est-ce la main du Diable Qui a mis sur la mer Cet etrange voilier Qui, pareil au serpent, Semble se deplier, Noir et blanc, sur l'eau bleue Que le vent fait danser ?
Est-ce Dieu, est-ce Diable Ou les deux a la fois Qui, un jour, s'unissant, Ont fait ce matin-la ? Est-ce l'un, est-ce l'autre ? Vraiment, je ne sais pas Mais, pour tant de beaute, Merci, et chapeau bas.
Est-ce la main de Dieu, Est-ce la main de Diable Qui a mis cette rose Au jardin que voila ? Pour quel ardent amour, Pour quelle noble dame La rose de velours Au jardin que voila ?
Et ces prunes eclatees, Et tous ces lilas blancs, Et ces grosseilles rouges, Et ces rires d'enfants, Et Christine si belle Sous ses jupons blancs, Avec, au beau milieu, L'eclat de ses vingt ans ?
Est-ce Dieu, est-ce Diable Ou les deux a la fois Qui, un jour, s'unissant, Ont fait ce printemps-la ? Est-ce l'un, est-ce l'autre ? Vraiment, je ne sais pas Mais pour tant de beaute, Merci, et chapeau bas !
Le voilier qui s'enfuit, La rose que voila Et ces fleurs et ces fruits Et nos larmes de joie... Qui a pu nous offrir Toutes ces beautes-la ? Cueillons-les sans rien dire. Va, c'est pour toi et moi !
Est-ce la main de Dieu Et celle du Malin Qui, un jour, s'unissant, Ont croise nos chemins ? Est-ce l'un, est-ce l'autre ? Vraiment, je ne sais pas Mais pour cet amour-la Merci, et chapeau bas !
Mais pour toi et pour moi Merci, et chapeau bas !
Bien qu'il possede une femme charmante, L'ami Durand est un coureur. V'la t'y pas qu'il reluque sa servante Et qu'il la reluque en amateur. Il lui murmure : " Dites donc, ma fille : Entre nous, vous etes fort gentille Et votre personne, crenom d'un chien, Au naturel doit etre tres bien.
- Ah ! Monsieur, ", repond la petite bonne, " Ce que vous m'dites n'a rien qui m'etonne Car ", fit-elle d'un air etourdi, " Tous les amis de Monsieur me l'ont deja dit. "
Durand, de plus en plus, s'emballe. A la petite bonne, il fait la cour Et, pour decrocher la timbale, Il lui jure toute une vie d'amour. " Voyons, ne fais pas la degoutee. Au contraire, tu devrais etre flattee. Dans la chambre, je monterai sans bruit. Laisse donc ta porte ouverte, cette nuit. "
- Ah ! Monsieur, ", repond la petite bonne, " Ce que vous m'dites n'a rien qui m'etonne. Parait que je possede un bon lit. Tous les amis de Monsieur me l'ont deja dit. "
Au rendez-vous, elle fut fidele, Mais comme elle hesitait un peu, Durand s'excita de plus belle, Avait la tete et le c?ur en feu. Voyant qu'elle retirait sa chemise En devenant rouge comme une cherise, Il s'ecria, tout folichon : " Je n'ai jamais vu d'aussi beaux...
- Ah ! Monsieur, ", repond la petite bonne, " Ce que vous m'dites n'a rien qui m'etonne. Je comprends que vous soyez ebahi. Tous les amis de Monsieur me l'ont deja dit. "
Comme Durand a de la galette Et qu'il n'est pas vilain garcon, Elle fit pas longtemps la coquette Et ceda sans faire de facons. Ici des points pour la censure Puis il s'ecria : " Je t'assure : Je te trouve exquise, c'est merveilleux Et que ma femme tu t'y prends bien mieux. "
- Ah ! Monsieur, ", repond la petite bonne, " Ce que vous m'dites n'a rien qui m'etonne, Que je m'y prends mieux que Madame, pardi : Tous les amis de Monsieur me l'ont deja dit. "
Je te telephone Pres du metro Rome. Paris, sous la pluie Me lasse et m'ennuie. La Seine est plus grise Que la Tamise. Ce ciel de brouillard Me fout le cafard
Car il pleut toujours Sur le Luxembourg. Y a d'autres jardins Pour parler d'amour. Y a la tour de Pise, Mais je prefere Venise. Viens, fais tes bagages. On part en voyage.
J'te donne rendez-vous A la gare de Lyon, Sous la grand horloge, Pres du portillon. Nous prendrons le train Pour Capri la belle, Pour Capri la belle, Avant la saison.
Viens voir l'Italie Comme dans les chansons. Viens voir les fontaines. Viens voir les pigeons. Viens me dire "je t'aime" Comme tous ceux qui s'aiment, A Capri la belle, En toutes saisons.
Paris, mon Paris, Au revoir et merci. Si on telephone, J'y suis pour personne. J'vais dorer ma peau Dans les pays chauds. J'vais m'ensoleiller Pres des gondoliers.
Juste a l'aube grise, Demain, c'est Venise. Chante, Barcarolle, J'irai en gondole. J'irai, sans sourire Au pont des Soupirs Pour parler d'amour A voix de velours.
Taxi, menez-moi A la gare de Lyon. J'ai un rendez-vous Pres du portillon. Je vais prendre le train Pour Capri la belle, Pour Capri la belle Avant la saison.
Passant par Verone, Derriere les creneaux, J'vais voir le fantome Du beau Romeo. Je vais dire "je t'aime" A celui que j'aime. Ce sera l'Italie, Comme dans les chansons. Taxi, vite, allons ! A la gare de Lyon...
La fille, pour son plaisir, Choisit le matelot. L'eau voulut des navires Pour voguer a son eau. L'homme choisit la guerre Pour jouer au soldat Et partit pour la faire Sur l'air de "Ca ira". Bref, chacun possedait Ce qu'il avait souhaite.
Moi, je voulais un homme Ni trop laid, ni trop beau, Qui promenerait l'amour Sur les coins de ma peau, Un homme qui, au petit matin, Me prendrait par la main Pour m'emmener croquer Un rayon de soleil. Moi, je voulais un homme. A chacun sa merveille Et la vie, en passant Un jour, me l'amena.
Puis, la fille prit des coups Par son beau matelot. La guerre, en plein mois d'aout, Nous faucha le soldat. Le navire qui passait Juste a ce moment-la, Le navire qui passait Prit l'eau et puis coula. Bref, on ne sait pourquoi Mais tout se renversa.
Moi, je pris en plein c?ur Un eclat de son rire Quand il jeta mon bonheur Dans la fosse aux souvenirs. Je le vis s'en aller, Emportent mon soleil, Emportant mes etes. J'avais voulu un homme. J'aurais du me mefier : Cette garce de vie, Un jour, me le reprit.
Qu'importe si la vie Nous donne et nous reprend Puisqu'ici-bas, tout n'est Que recommencement. La fille, pour son plaisir, Reprendra des matelots. On refera des navires Pour le ventre de l'eau. Y aura toujours des guerres Pour jouer aux soldats Qui s'en iront les faire Sur l'air de "Ca ira".
Eh ben moi, je reprendrai un homme. Pas de mal a ca, Un homme. Les hommes, j'aime ca. Un homme, un homme, un homme...
Pour une longue dame brune, j'ai invente Une chanson au clair de la lune, quelques couplets. Si jamais elle l'entend un jour, elle saura Que c'est une chanson d'amour pour elle et moi.
Je suis la longue dame brune que tu attends. Je suis la longue dame brune et je t'entends. Chante encore au clair de la lune, je viens vers toi. Ta guitare, orgue de fortune, guide mes pas.
Pierrot m'avait prete sa plume ce matin-la. A ma guitare de fortune j'ai pris le la. Je me suis pris pour un poete en ecrivant Les mots qui passaient par ma tete comme le vent.
Pierrot t'avait prete sa plume cette nuit-la. A ta guitare de fortune, tu pris le la, Et je t'ai pris pour un poete en ecoutant Les mots qui passaient par ta tete comme le vent.
J'ai habille la dame brune dans mes pensees D'un morceau de voile de brume et de rosee. J'ai fait son lit contre ma peau pour qu'elle soit bien, Bien a l'abri et bien au chaud contre mes mains.
Habillee de voile de brume et de rosee Je suis la longue dame brune de ta pensee. Chante encore au clair de la lune, je viens vers toi. A travers les monts et les dunes, j'entends ta voix.
Pour une longue dame brune, j'ai invente Une chanson au clair de la lune, quelques couplets. Je sais qu'elle l'entendra un jour, qui sait demain, Pour que cette chanson d'amour finisse bien.
Bonjour, je suis la dame brune, j'ai tant marche. Bonjour, je suis la dame brune, je t'ai trouve. Fais-moi place au creux de ton lit, je serai bien, Bien au chaud et bien a l'abri contre tes reins
J'suis une souris, geule de nuit, Et je vais, je viens, je passe, passe. J'suis pas du jour, gueule d'amour. D'ailleurs j'suis de Montparnasse, nasse. Cherchez pas de mystere, j'en ai pas. J'ai bon caractere, mais faut pas, Pas pousser grand-mere d'un faux pas, ah.
Oui, j'aurais pu, comme vous Ou comme toi, etre ronde, ronde Mais c'est foutu, c'est classe Car Dieu m'a preferee longue, longue. Pour c'que j'ai a faire, ca m'gene pas. On peut pas s'refaire, jeune ou pas. Passez donc la main, La main dans la main, et viens.
J'voudrais voir l'automne, dans le petit matin, Quand le ciel s'etonne Sur le canal Saint-Martin. Au lieu d'ca, je trime, Alors j'imagine Que je vois l'automne, dans le petit matin Et je m'abandonne Et j'en reve et c'est bien. J'ai jamais vu ca, J'ai jamais vu ca. J'voudrais voir l'automne, L'automne avec toi.
Parfois je pense a ce que j'aurais pu etre, etre, Tiens, la Goulue, Malibran, ou la Divine peut-etre, etre. Ah, les annees trente, trente et un, Monsieur de Truc ou de Machin Prenait ta vertu Et t'avait pignon sur rue.
Je m'serais paye, dans mon fiacre, Un drole de tour du monde, monde Et, des montagnes aux lacs, Je l'aurais dansee ma ronde, ronde En boa, bottee, dans mon fiacre Et toi, chapeaute, chapeau clac, On s'en s'rait alles. Allez, fouette cocher, et viens !
Viens donc voir l'automne, dans le petit matin, Quand le ciel s'etonne, sur le canal Saint-Martin. Non mais t'imagines ? Au lieu d'ca, je trime. J'voudrais voir l'automne, dans le petit matin, Quand le ciel s'etonne, de Passy a Pantin. J'ai jamais vu ca, J'ai jamais vu ca. J'voudrais voir l'automne, L'automne avec toi.
On peut rever, revasser A c'qu'on aurait voulu etre, etre, Mais c'est foutu, c'est classe. Ce n'est pas plus mal peut-etre, etre V'la la fin du jour, geule d'amour. C'est bientot la nuit, gueule de nuit. En robe de lumiere, J'serai a mon affaire, viens.
Apres tout, l'automne, dans le petit matin, Quand le ciel s'etonne, on verra ca demain. Viens, la ville s'allume Et Paris s'emplume. Apres tout, l'automne, dans le petit matin, Qu'est-ce que ca paut faire Puisqu'on s'aime et c'est bien. Un amour comme ca, J'ai jamais vu ca. J'ai jamais vu ca, Dieu, que ca m'etonne, tilalala...
J'suis ta souris, gueule de nuit. Avec toi je vais, je passe, passe. J'suis ta souris de la nuit. Viens, j't'emmene a Montparnasse, nasse. J'suis ta souris de la nuit, J'suis ta souris, gueule de nuit. J'suis ta souris de la nuit, J'suis ta souris, gueule de nuit
Tu me fais des nuits et des jours Et des jours et des nuits d'amour. Toi, je le sais, tu pourrais meme M'ensoleiller sous la pluie meme. Avant toi, d'autres sont venus Que je n'ai jamais reconnus. Pour toi, je ne suis pas la meme. Toi, ce n'est pas pareil, je t'aime, Je t'aime.
Tu me fais des nuits et des jours Et des jours et des nuits d'amour. Tu me fais la mer et les dunes Et des plages au clair de la lune. Avec ta gueule de Jesus, Tu es venu, oh bien venu Et tu m'as griffee, en douceur, La, juste a la pointe du c?ur, A la pointe du c?ur.
Tu me fais des nuits et des jours Et des jours et des nuits d'amour Et dans tes bras, je fais naufrage Sans meme quitter le rivage. J'ai beau connaitre mon affaire Du boy scout jusqu'au legionnaire, Devant toi, j'etais vraiment nue, Le jour ou tu m'as devetue.
Tu m'as faite, au premier matin, Timide et vierge, vierge et catin. Pour toi, je ne suis plus la meme. Toi, ce n'est pas pareil, je t'aime...
Plus rien, plus rien Que le silence, Ta main, ma main Et le silence Des mots. Pourquoi ? Quelle importance ! Demain, plus tard, Les confidences. Si douce, ta bouche Et je m'affole. Je roule, m'enroule Et tu t'affoles. La nuit profonde, La fin du monde, Une gerbe de feu Pour se connaitre, Se reconnaitre, Pourpre et or et puis bleue, Plus rien, plus rien Que le silence, C'est bien, nos mains Et ce silence...
Je l'ai trouvee devant ma porte, Un soir, que je rentrais chez moi. Partout, elle me fait escorte. Elle est revenue, elle est la, La renifleuse des amours mortes. Elle m'a suivie, pas a pas. La garce, que le Diable l'emporte ! Elle est revenue, elle est la
Avec sa gueule de careme Avec ses larges yeux cernes, Elle nous fait le c?ur a la traine, Elle nous fait le c?ur a pleurer, Elle nous fait des mains blemes Et de longues nuits desolees. La garce ! Elle nous ferait meme L'hiver au plein c?ur de l'ete.
Dans ta triste robe de moire Avec tes cheveux mal peignes, T'as la mine du desespoir, Tu n'es pas belle a regarder. Allez, va t-en porter ailleurs Ta triste gueule de l'ennui. Je n'ai pas le gout du malheur. Va t-en voir ailleurs si j'y suis !
Je veux encore rouler des hanches, Je veux me saouler de printemps, Je veux m'en payer, des nuits blanches, A c?ur qui bat, a c?ur battant. Avant que sonne l'heure bleme Et jusqu'a mon souffle dernier, Je veux encore dire "je t'aime" Et vouloir mourir d'aimer.
Elle a dit : "Ouvre-moi ta porte. Je t'avais suivie pas a pas. Je sais que tes amours sont mortes. Je suis revenue, me voila. Ils t'ont recite leurs poemes, Tes beaux messieurs, tes beaux enfants, Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine. Eh ! bien, c'est fini, maintenant."
Depuis, elle me fait des nuits blanches. Elle s'est pendue a mon cou, Elle s'est enroulee a mes genoux. Partout, elle me fait escorte Et elle me suit, pas a pas. Elle m'attend devant ma porte. Elle est revenue, elle est la, La solitude, la solitude...
Pour ne plus, jamais plus, vous parler de la pluie, Plus jamais du ciel lourd, jamais des matins gris, Je suis sortie des brumes et je me suis enfuie, Sous des ciels plus legers, pays de paradis, Oh, que j'aurais voulu vous ramener ce soir, Des mers en furie, des musiques barbares, Des chants heureux, des rires qui resonnent bizarres, Et vous feraient le bruit d'un heureux tintamarre, Des coquillages blancs et des cailloux sales, Qui roulent sous les vagues, mille fois ramenes, Des rouges eclatants, des soleils eclates, Dont le feu brulerait d'eternels etes,
Mais j'ai tout essaye, J'ai fait semblant de croire, Et je reviens de loin, Et mon soleil est noir, Mais j'ai tout essaye, Et vous pouvez me croire, Je reviens fatiguee, Et j'ai le desespoir, Legere, si legere, j'allais court vetue, Je faisais mon affaire du premier venu, Et c'etait le repos, l'heure de nonchalance, A bouche que veux-tu, et j'entrais dans la danse, J'ai appris le banjo sur des airs de guitare, J'ai frissonne du dos, j'ai oublie Mozart, Enfin j'allais pouvoir enfin vous revenir, Avec l'?il alangui, vague de souvenirs, Et j'etais l'ouragan et la rage de vivre, Et j'etais le torrent et la force de vivre, J'ai aime, j'ai brule, rattrape mon retard, Que la vie etait belle et folle mon histoire, Mais la terre s'est ouverte, La-bas, quelque part, Mais la terre s'est ouverte, Et le soleil est noir, Des hommes sont mures, Tout la-bas, quelque part, Les hommes sont mures, Et c'est le desespoir, J'ai conjure le sort, j'ai recherche l'oubli, J'ai refuse la mort, j'ai rejete l'ennui, Et j'ai serre les poings pour m'ordonner de croire, Que la vie etait belle, fascinant le hasard, Qui me menait ici, ailleurs ou autre part, Ou la fleur etait rouge, ou le sable etait blond, Ou le bruit de la mer etait une chanson, Oui, le bruit de la mer etait une chanson, Mais un enfant est mort, La-bas, quelque part, Mais un enfant est mort, Et le soleil est noir, J'entends le glas qui sonne, Tout la-bas, quelque part, J'entends le glas sonner, Et c'est le desespoir, Je ne ramene rien, je suis ecartelee, Je vous reviens ce soir, le c?ur egratigne, Car, de les regarder, de les entendre vivre, Avec eux j'ai eu mal, avec aux j'etais ivre, Je ne ramene rien, je reviens solitaire, Du bout de ce voyage au-dela des frontieres, Est-il un coin de terre ou rien ne se dechire, Et que faut-il donc faire, pouvez-vous me le dire, S'il faut aller plus loin pour effacer vos larmes, Et si je pouvais, seule, faire taire les armes, Je jure que, demain, je reprends l'aventure, Pour que cessent a jamais toutes ces dechirures, Je veux bien essayer, Et je veux bien y croire, Mais je suis fatiguee, Et mon soleil est noir, Pardon de vous le dire, Mais je reviens ce soir, Le c?ur egratigne, Et j'ai le desespoir, Le c?ur egratigne, Et j'ai le desespoir...
Il pleut, Il pleut, Sur les jardins alanguis, Sur les roses de la nuit, Il pleut des larmes de pluie, Il pleut, Et j'entends le clapotis, Du bassin qui se remplit, Oh mon Dieu, que c'est joli, La pluie,
Quand Pierre rentrera, Il faut que je lui dise, Que le toit de la remise, A fui, Il faut qu'il rentre du bois, Car il commence a faire froid, Ici,
Oh, Pierre, Mon Pierre,
Sur la campagne endormie, Le silence et puis un cri, Ce n'est rien, un oiseau de la nuit, Qui fuit, Que c'est beau cette penombre, Le ciel, le feu et l'ombre, Qui se glisse jusqu'a moi, Sans bruit,
Une odeur de foin coupe, Monte de la terre mouillee, Une auto descend l'allee, C'est lui,
Ils marchent le regard fier, Mes hommes, Moi devant, et eux derriere, Mes hommes Et si j'allonge le pas, Ils me suivent pas a pas. Je leur echappe pas, Mes hommes, mes hommes.
Ou que je sois, ils sont la, Mes hommes. Je n'ai qu'a tendre les bras, En somme. Je les regarde venir, Fiere de leur appartenir. C'est beau de les voir sourire, Mes hommes.
Moi qui suis fille des brumes, En somme, De la nuit et de la lune, Tout comme, Quand j'arrive, le teint clair, Moi devant et eux derriere, Je comprends bien que les gens S'etonnent, s'etonnent
Car, ils viennent de Tunisie, Mes hommes, Marseille, Toulon, le Midi, Mes hommes. Ils marchent avec insolence, Un petit rien dans la hanche. Ca ressemble a une danse, Mes hommes.
Ils ne m'appellent Madame, Mes hommes Mais, tendrement, ils me nomment Patronne. Ils se soumettent a ma loi. Je me soumets a leur loi. Que c'est doux d'obeir A mes hommes.
Tout d'amour et de tendresse, Mes hommes, M'ont fait une forteresse, Mes hommes. Non, vous ne passerez pas. C'est a eux, n'y touchez pas. Ils sont violents, quelquefois, Mes hommes, mes hommes.
Ils se sont fait sentinelles, Mes hommes. Ils pourraient etre cruels, Mes hommes. Ils me veillent, comme moi Je les veille quelquefois. Moi pour eux, et eux pour moi, Mes hommes.
Quand naissent les premieres feuilles D'automne, Quand le chagrin se fait lourd, Mes hommes, Vont se mettre, sans un mot, Debout autour du piano Et me disent tendrement, Patronne, patronne.
C'est fou comme ils sont heureux, Mes hommes, Quand le son du piano noir Resonne. Ils vont faire leurs bagages Et on reprend le voyage. Faut qu'ils voient du paysage, Mes hommes.
Quand descend la nuit furtive, Mes hommes. A pas de loup, ils s'esquivent. Personne. Ils vont chasser dans la nuit. Bergers, gardez vos brebis Qui ont le gout et l'envie, Des hommes, des hommes
Car, de la blonde a la rousse, Mes hommes, Ils vont coucher leur peau douce, Mes hommes Et repartent dans la nuit, Courtois, mais pas attendris Quand ils ont croque le fruit, La pomme.
Ils reviennent au matin, Mes hommes, Avec des fleurs dans les mains, Mes hommes Et restent la, silencieux, Timides, baissant les yeux En attendant que je leur Pardonne.
Ils ont installe mon lit, Mes hommes, Au calme d'une prairie, Mes hommes. Je peux m'endormir a l'ombre. Ils y creuseront ma tombe Pour la longue nuit profonde Des hommes, des hommes.
Pas de pleurs, pas une larme, Mes hommes, Je n'ai pas le gout du drame, Mes hommes, Continuez, le regard fier. Je serai la, comme hier, Vous devant, et moi derriere, Mes hommes
Il pleut sur Nantes, donne-moi la main Le ciel de Nantes rend mon cœur chagrin
Un matin comme celui-la, il y a juste un an deja La ville avait ce teint blafard lorsque je sortis de la gare Nantes m'etait encore inconnue, je n'y etais jamais venue Il avait fallu ce message pour que je fasse le voyage
"Madame soyez au rendez-vous, vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup Faites vite, il y a peu d'espoir, il a demande a vous voir."
A l'heure de sa derniere heure, apres bien des annees d'errance Il me revenait en plein cœur, son cri dechirait le silence Depuis qu'il s'en etait alle, longtemps je l'avais espere Ce vagabond, ce disparu, voila qu'il m'etait revenu
Vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup, je m'en souviens du rendez-vous Et j'ai grave dans ma memoire cette chambre au fond d'un couloir
Assis pres d'une cheminee, j'ai vu quatre hommes se lever La lumiere etait froide et blanche, ils portaient l'habit du dimanche Je n'ai pas pose de questions a ces etranges compagnons J'ai rien dit, mais a leurs regards, j'ai compris qu'il etait trop tard
Pourtant j'etais au rendez-vous, vingt-cinq rue de la Grange-au-Loup Mais il ne m'a jamais revue, il avait deja disparu
Voila, tu la connais l'histoire, il etait revenu un soir Et ce fut son dernier voyage, et ce fut son dernier rivage Il voulait avant de mourir se rechauffer a mon sourire Mais il mourut a la nuit meme sans un adieu, sans un "je t'aime"
Au chemin qui longe la mer, couche dans le jardin des pierres Je veux que tranquille il repose, je l'ai couche dessous les roses Mon pere, mon pere
Il pleut sur Nantes et je me souviens Le ciel de Nantes rend mon cœur chagrin.