Mariage d'amour, mariage d'argent J'ai vu se marier toutes sortes de gens Des gens de basse source et des grands de la terre Des pretendus coiffeurs, des soi-disant notaires
Quand meme je vivrais jusqu'a la fin des temps Je garderai toujours le souvenir content Du jour de pauvre noce ou mon pere et ma mere S'allerent epouser devant Monsieur le Maire
C'est dans un char a bœufs, s'il faut parler bien franc Tires par les amis, pousses par les parents Que les vieux amoureux firent leurs epousailles Apres longtemps d'amour, longtemps de fiancailles
Cortege nuptiale hors de l'ordre courant La foule nous couvait d'un œil protuberant Nous etions contemples par le monde futile Qui n'avait jamais vu de noce de ce style
Voici le vent qui souffle emportant, creve-cœur! Le chapeau de mon pere et les enfants de chœur Voila la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes Comme pour empecher la noce, coute que coute
Je n'oublierai jamais la mariee en pleurs Bercant comme une poupee son gros bouquet de fleurs Moi, pour la consoler, moi de toute ma morgue Sur mon harmonica jouant les grandes orgues
Tous les garcons d'honneur, montrant le poing aux nues Criaient: "Par Jupiter, la noce continue!" Par les hommes decries, par les Dieux contraries La noce continue et vive la mariee!
Avec une beche a l'epaule Avec, a la levre, un doux chant Avec, a la levre, un doux chant Avec, a l'ame, un grand courage Il s'en allait trimer aux champs
Pauvre Martin, pauvre misere Creuse la terre creuse le temps!
Pour gagner le pain de sa vie De l'aurore jusqu'au couchant De l'aurore jusqu'au couchant Il s'en allait becher la terre En tous les lieux, par tous les temps
Pauvre Martin, pauvre misere Creuse la terre creuse le temps!
Sans laisser voir, sur son visage Ni l'air jaloux ni l'air mechant Ni l'air jaloux ni l'air mechant Il retournait le champ des autres Toujours bechant, toujours bechant!
Pauvre Martin, pauvre misere Creuse la terre creuse le temps!
Et quand la mort lui a fait signe De labourer son dernier champ De labourer son dernier champ Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant
Pauvre Martin, pauvre misere Creuse la terre creuse le temps!
Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant En faisant vite, en se cachant Et s'y etendit sans rien dire Pour ne pas deranger les gens
Pauvre Martin, pauvre misere Dors sous la terre dors sous le temps!
O vous, les arracheurs de dents Tous les cafards, les charlatans Les prophetes, Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal A vos fetes...
En courant sus a un voleur Qui venait de lui chiper l'heure A sa montre, Oncle Archibald - coquin de sort! Fit, de Sa Majeste la Mort La rencontre...
Telle une femme de petite vertu Elle arpentait le trottoir du Cimetiere, Aguichant les hommes en troussant Un peu plus haut qu'il n'est decent Son suaire...
Oncle Archibald, d'un ton gouailleur Lui dit: "Va-t'en faire pendre ailleurs Ton squelette, Fi! des femelles decharnees! Vive les belles un tantinet Rondelettes!"
Lors, montant sur ses grands chevaux La Mort brandit la longue faux D'agronome, Qu'elle serrait dans son linceul Et faucha d'un seul coup, d'un seul Le bonhomme...
Comme il n'avait pas l'air content Elle lui dit: "Ca fait longtemps Que je t'aime... Et notre hymen a tous les deux Etait prevu depuis le jour de Ton bapteme...
"Si tu te couches dans mes bras Alors la vie te semblera Plus facile, Tu y seras hors de portee Des chiens, des loups, des hommes et des imbeciles...
"Nul n'y contestera tes droits Tu pourra crier "Vive le roi! Sans intrigue, Si l'envie te prend de changer Tu pourras crier sans danger: Vive la Ligue!
"Ton temps de dupe est revolu Personne ne se payera plus Sur la bete, Les "Plait-il, maitre?" auront plus cours Plus jamais tu n'auras a courber la tete"
Et mon oncle emboita le pas De la belle qui ne semblait pas Si feroce, Et les voila, bras dessus, bras dessous Les voila partis je ne sais ou Faire leurs noces...
O vous, les arracheurs de dents Tous les cafards, les charlatans Les prophetes, Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal A vos fetes...
Rien n'est jamais acquis a l'homme Ni sa force ni sa faiblesse ni son cœur Et quand il croit ouvrir ses bras Son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un etrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie elle ressemble a ces soldats sans armes Qu'on avait habilles pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir desarmes incertains Dites ces mots Ma Vie et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma dechirure Je te porte dans moi comme un oiseau blesse Et ceux-la sans savoir nous regardent passer Repetant apres moi ces mots que j'ai tresses Et qui pour tes grands yeux tout aussitot moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre a vivre il est deja trop tard Que pleurent dans la nuit nos cœurs a l'unisson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
En notre tour de Babel, laquelle est la plus belle La plus aimable parmi les femmes de vos amis? Laquelle est votre vraie nounou, la p'tite sœur des pauvres de vous Dans le guignon toujours presente, quelle est cette fee bienfaisante? C'est pas la femme de Bertrand, pas la femme de Gontrand Pas la femme de Pamphile, c'est pas la femme de Firmin Pas la femme de Germain, ni celle de Benjamin C'est pas la femme d'Honore, ni celle de Desire Ni celle de Theophile, encore moins la femme de Nestor Non, c'est la femme d'Hector. Et quand on vous prend la main sacre bon dieu dans un sac Et qu'on vous envoie planter des choux a la Sante Quelle est celle qui, prenant modele sur les vertus des chiens fideles Reste a l'arret devant la porte en attendant qu'on vous en sorte? C'est pas la femme de Bertrand, pas la femme de Gontrand Pas la femme de Pamphile, c'est pas la femme de Firmin Pas la femme de Germain, ni celle de Benjamin C'est pas la femme d'Honore, ni celle de Desire Ni celle de Theophile, encore moins la femme de Nestor Non, c'est la femme d'Hector. Et quand l'un d'entre vous meurt, qu'on vous met en demeure De debarrasser l'hotel de ses restes mortels Quelle est celle qui r'mue tout Paris pour qu'on lui fasse, au plus bas prix Des funerailles gigantesques, pas nationales, non, mais presque? C'est pas la femme de Bertrand, pas la femme de Gontrand Pas la femme de Pamphile, c'est pas la femme de Firmin Pas la femme de Germain, ni celle de Benjamin C'est pas la femme d'Honore, ni celle de Desire Ni celle de Theophile, encore moins la femme de Nestor Non, c'est la femme d'Hector. Et quand vient le mois de mai, le joli temps d'aimer Que sans echo, dans les cours, vous hurlez a l'amour Quelle est celle qui vous plaint beaucoup Quelle est celle qui vous saute au cou Qui vous dispense sa tendresse toutes ses economies de caresses? C'est pas la femme de Bertrand, pas la femme de Gontrand Pas la femme de Pamphile, c'est pas la femme de Firmin Pas la femme de Germain, ni celle de Benjamin C'est pas la femme d'Honore, ni celle de Desire Ni celle de Theophile, encore moins la femme de Nestor Non, c'est la femme d'Hector. Ne jetez pas les morceaux de vos cœurs aux pourceaux Perdez pas votre latin au profit des pantins Chantez pas la langue des dieux pour les balourds, les fesse-Mathieu Les paltoquets, ni les bobeches, les foutriquets, ni les pimbeches Ni pour la femme de Bertrand, pur la femme de Gontrand Pour la femme de Pamphile, ni pour la femme de Firmin Pour la femme de Germain, ni celle de Benjamin Ni pour la femme d'Honore, ni celle de Desire Ni celle de Theophile, encore moins pour la femme de Nestor Mais pour la femme d'Hector.
Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Il faut oublier 잊어야 해요 Tout peut s"oublier 다 잊을 수 있어요 Qui s"enfuit deja 이미 지나간 일은 Oublier le temps 잊어요 서로가 Des malentendus 오해했던 시간과 Et le temps perdu 방법을 궁리하다 A savoir comment 잃어버린 시간을 Oublier ces heures 잊어요 그 시간들을 Qui tuaient parfois 이유만 따지다 A coups de pourquoi 행복한 마음을 때로 Le coeur du bonheur 절망시킨 시간들을 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요
Moi je t"offrirai 당신께 줄께요 Des perles de pluie 비가 내리지 않는 Venues d"un pays 나라에서 온 Ou il ne pleut pas 진주알의 비를 Je creuserai la terre 땅을 파겠어요 Jusqu"apres ma mort 죽어 쓰러질 때까지 Pour couvrir ton corps 황금과 빛으로 D"or et de lumiere 당신을 덮겠어요 Je ferai un domaine 왕국을 만들께요 Ou l"amour sera roi 사랑이 왕이 되고 Ou l"amour sera loi 사랑이 법이 되고 Ou tu seras reine 당신이 왕비 되는 왕국을 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요
Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Je t"inventerai 당신을 위해서 Des mots insenses 당신이 재밌어 할 Que tu comprendras넌센스 말을 지어낼께요 Je te parlerai 얘기해 줄게요 De ces amants-la 불타는 가슴을 Qui ont vu deux fois 두 번씩 경험했던 Leurs coeurs s"embraser 연인들 얘기를 Je te raconterai 얘기해 줄게요 L"histoire de ce roi 당신을 만날 수 없어 Mort de n"avoir pas 상심하여 죽고 만 Pu te rencontrer 왕의 이야기를 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요
On a vu souvent 사람들은 봤대요 Rejaillir le feu 너무 늙었다 여겼던 De l"ancien volcan 옛 화산이 또다시 Qu"on croyait trop vieux 불을 뿜는 걸 Il est parait-il 그래서 아마도 Des terres brulees 불타 버린 땅에서 Donnant plus de ble 최고 계절 사월보다 Qu"un meilleur avril 더 많은 곡식이 났나 봐요 Et quand vient le soir 그리고 하늘이 불타게끔 Pour qu"un ciel flamboie 저녁이 오면 Le rouge et le noir 붉은 것과 검은 것은 Ne s"epousent-ils pas 하나로 합하지 않아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요
Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Je ne vais plus pleurer 이제 울지 않을께요 Je ne vais plus parler 이제 말하지 않을께요 Je me cacherai la 그냥 여기 숨어서 A te regarder 당신을 지켜볼께요 Danser et sourire 춤추고 미소짓는 당신 모습을 Et a t"ecouter 그냥 듣고만 있을께요 Chanter et puis rire 당신이 노래하고 웃어대는 걸 Laisse-moi devenir 허락해 줘요 내가 L"ombre de ton ombre 당신 그림자의 그림자가 되고 L"ombre de ta main 당신 손의 그림자가 되고 L"ombre de ton chien, mais 당신 멍이의 그림자가 되는 걸, 다만 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요 Ne me quitte pas 날 떠나지 말아요...
Derriere la salete S'etalant devant nous Derriere les yeux plisses Et les visages mous Au-dela de ces mains Ouvertes ou fermees Qui se tendent en vain Ou qui sont poing leve Plus loin que les frontieres Qui sont de barbeles Plus loin que la misere Il nous faut regarder
Il nous faut regarder Ce qu'il y a de beau Le ciel gris ou bleute Les filles au bord de l'eau {x2} L'ami qu'on sait fidele Le soleil de demain Le vol d'une hirondelle Le bateau qui revient
Par-dela le concert Des sanglots et des pleurs Et des cris de colere Des hommes qui ont peur Par-dela le vacarme Des rues et des chantiers Des sirenes d'alarme Des jurons de charretier Plus fort que les enfants Qui racontent les guerres Et plus fort que les grands Qui nous les ont fait faire
Il nous faut ecouter L'oiseau au fond des bois Le murmure de l'ete Le sang qui monte en soi {x2} Les berceuses des meres Les prieres des enfants Et le bruit de la terre Qui s'endort doucement.
Vous entendrez parler de lui. On vous dira dans le pays Qu'il etait cela ou ceci. N'en croyez rien.
On vous dira, peut-etre encore, Que la nuit, il couchait dehors Ou bien qu'il etait cousu d'or. N'en croyez rien.
Certains dirons qu'il etait blond, D'autres plus noir que le charbon. On vous dira du bien, du mal. Ca m'est egal.
Vous entendrez parler de lui. On dira qu'il semblait sorti D'un conte des mille et une nuits Ou d'une prison.
On l'a pris pour un fils d'un roi. On l'a pris pour un je ne sais quoi Et meme pour les deux a la fois. Qui a raison ?
Ils en ont dit, tellement dit Qu'un jour, il a du quitter le pays. Il a disparu dans la nuit, Evanoui.
C'est un lundi, je m'en souviens, Juste avant le petit matin. Nous avons denoue nos mains, Pres du canal. Vous entendrez parler de lui, Puis il tombera dans l'oubli. On oublie tout. Pourquoi pas lui ? Ce serait normal
Mais que pourront-ils vous en dire, Ceux qui ne l'ont pas vu partir. Il a essaye de sourire, Et ce sourire, Et ce sourire, Ah, ce sourire...
Vous entendrez parler de lui, Vous entendrez parler de lui, Vous entendrez parler de lui, Ca m'est egal...
Liberte, liberte, Qu'as-tu fait liberte De ceux-la qui voulaient te defendre ? Les voila tes amis Ils etaient trop petits Et deja le bourreau va les pendre Ils aimaient bien leurs enfants Ils aimaient bien leurs parents Et pas qu'un peu le vin rouge et l'amour Mais quelque chose manquait Qu'ils ne pouvaient expliquer Et c'etait toi liberte des beaux jours Avec une rose au chapeau Bien plus jolie qu'un drapeau Droit devant eux un jour s'en sont alles Mais ils n'ont pas fait quatre pas Que les sergents etaient la Qui les tenaient au bout des pistolets N'as-tu pas deux visages, liberte : L'un joyeux l'autre grave ?
Liberte, liberte, Qu'as-tu fait liberte De ceux-la qui t'ont crue sur parole Ils ne t'ont jamais vue Ils ne te verront plus Liberte fameux reve des hommes Ils ne revaient que de toi Ils ne vivaient que par toi Et c'est pour toi qu'ils prieront dans le ciel Rien n'a change dans leur cœur Ils n'ont pas froid, n'ont pas peur C'est toujours toi liberte leur soleil Et quand on les a condamnes Ils ont salue sans pleurer Et l'un a l'autre ils se sont embrasses Ils ont crie : "Vive le roi, Vive la reine et la loi, Mais vive aussi, vive la liberte"