Disc 1 | ||||||
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1. |
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Ils s'embrassent au mois de Janvier,
car une nouvelle annee commence, mais depuis des eternites l'a pas tell'ment change la France. Passent les jours et les semaines, y a qu'le decor qui evolue, la mentalite est la meme : tous des tocards, tous des faux culs. Ils sont pas lourds, en fevrier, a se souvenir de Charonne, des matraqueurs assermentes qui fignolerent leur besogne, la France est un pays de flics, a tous les coins d'rue y'en a 100, pour faire regner l'ordre public ils assassinent impunement. Quand on execute au mois d'mars, de l'autr' cote des Pyrenees, un arnachiste du Pays basque, pour lui apprendre a s'revolter, ils crient, ils pleurent et ils s'indignent de cette immonde mise a mort, mais ils oublient qu'la guillotine chez nous aussi fonctionne encore. Etre ne sous l'signe de l'hexagone, c'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment, et le roi des cons, sur son trone, j'parierai pas qu'il est all'mand. On leur a dit, au mois d'avril, a la tele, dans les journaux, de pas se decouvrir d'un fil, que l'printemps c'etait pour bientot, les vieux principes du seizieme siecle, et les vieilles traditions debiles, ils les appliquent tous a la lettre, y m'font pitie ces imbeciles. Ils se souviennent, au mois de mai, d'un sang qui coula rouge et noir, d'une revolution manquee qui faillit renverser l'Histoire, j'me souviens surtout d'ces moutons, effrayes par la Liberte, s'en allant voter par millions pour l'ordre et la securite. Ils commemorent au mois de juin un debarquement d'Normandie, ils pensent au brave soldat ricain qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui, ils oublient qu'a l'abri des bombes, les Francais criaient "Vive Petain", qu'ils etaient bien planques a Londres, qu'y avait pas beaucoup d'Jean Moulin. Etre ne sous l'signe de l'hexagone, c'est pas la gloire, en verite, et le roi des cons, sur son trone, me dites pas qu'il est portugais. Ils font la fete au mois d'juillet, en souv'nir d'une revolution, qui n'a jamais elimine la misere et l'exploitation, ils s'abreuvent de bals populaires, d'feux d'artifice et de flonflons, ils pensent oublier dans la biere qu'ils sont gourvernes comme des pions. Au mois d'aout c'est la liberte, apres une longue annee d'usine, ils crient : "Vive les conges payes", ils oublient un peu la machine, en Espagne, en Grece ou en France, ils vont polluer toutes les plages, et par leur unique presence, abimer tous les paysages. Lorsqu'en septembre on assassine, un peuple et une liberte, au cœur de l'Amerique latine, ils sont pas nombreux a gueuler, un ambassadeur se ramene, bras ouverts il est accueilli, le fascisme c'est la gangrene a Santiago comme a Paris. Etre ne sous l'signe de l'hexagone, c'est vraiment pas une sinecure, et le roi des cons, sur son trone, il est francais, ca j'en suis sur. Finies les vendanges en octobre, le raisin fermente en tonneaux, ils sont tres fiers de leurs vignobles, leurs "Cotes-du-Rhone" et leurs "Bordeaux", ils exportent le sang de la terre un peu partout a l'etranger, leur pinard et leur camenbert c'est leur seule gloire a ces tarres. En Novembre, au salon d'l'auto, ils vont admirer par milliers l'dernier modele de chez Peugeot, qu'ils pourront jamais se payer, la bagnole, la tele, l'tierce, c'est l'opium du peuple de France, lui supprimer c'est le tuer, c'est une drogue a accoutumance. En decembre c'est l'apotheose, la grande bouffe et les p'tits cadeaux, ils sont toujours aussi moroses, mais y a d'la joie dans les ghettos, la Terre peut s'arreter d'tourner, ils rat'ront pas leur reveillon; moi j'voudrais tous les voir crever, etouffes de dinde aux marrons. Etre ne sous l'signe de l'hexagone, on peut pas dire qu'ca soit bandant si l'roi des cons perdait son trone, y aurait 50 millions de pretendants. |
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2. |
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4. |
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Malgre le blouson cloute,
Sur mes epaules de v'lours. J'aim'rais bien parfois chanter, Autre chose que la zone. Un genre de chanson d'amour Pour ma p'tite amazone. Pour celle qui tous les jours Partage mon cassoulet. Ma gonzesse, celle que j'suis avec. Ma princesse, celle que j'suis son mec. Oh oh oh Faut dire qu'elle merite bien, Qu'j'y consacre une chanson. Vu que j'suis amoureux d'elle, Un peu comme dans les films, Ou y a tous pleins de violons Quand le heros y meure. Dans les bras d'une infirmiere, Qu'est tres belle et qui pleure. Et pis elle est balancee , Un peu comme un Mayol, Tu sais bien les statues, Du jardin des Tuileries. Qui hiver comme ete Exhibent leur guibolles, Et se gelent le cul Et le reste aussi. Ma gonzesse, celle que j'suis avec. Ma princesse, celle que j'suis son mec. Oh oh oh Pis faut dire qu'elle a les yeux, Tell'ment qui sont beaux, On dirait bien qu'ils sont bleus, On dirait des calots. Parfois quand elle me regarde, J'imagine des tas de choses, Que je realise plus tard Quand on se retrouve tout seul. Si tu dis qu'elle est moche, Tu y manques de respect, Je t'allonge une avoine Ce sera pas du cinoche. Mais si tu dis qu'elle est belle, Comme je suis tres jaloux, Je t'eclate la cervelle Faut rien dire du tout. De ma gonzesse, celle que j'suis avec. Ma princesse, celle que j'suis son mec. Oh oh oh J'aimerais bien un c'est jour, Y colle un marmot, Ouais un vrai qui chiale et tout Et qu'a tout le temps les crocs. Elle aussi elle aimerais ca, Mais c'est pas possible, Son mari y veut pas Y dis qu'on est trop jeune. Ma gonzesse, celle que j'suis avec. Ma princesse, celle que j'suis son mec. Ma gonzesse, celle que j'suis avec. Ma princesse, celle que j'suis son mec. Celle que j'suis avec, ma princesse. |
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6. |
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T'es pas ne dans la rue
T'es pas ne dans l' ruisseau T'es pas un enfant perdu Pas un enfant d' salaud, Vu qu' t'es ne dans ma tete Et qu' tu vis dans ma peau J'ai construit ta planete Au fond de mon cerveau. Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot. Depuis l' temps que j' te reve, Depuis l' temps que j' t'invente, De pas te voir j'en creve Et j' te sens dans mon ventre. Le jour ou tu ramene, J'arrete de boire : promis, Au moins toute une semaine, Ce s'ra dur, mais tant pis. Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot. Qu' tu sois fils de princesse, Ou qu' tu sois fils de rien, Tu s'ras fils de tendresse, Tu s'ras pas pas orphelin. Mais j' connais pas ta mere : Je la cherche en vain. Je connais qu' la misere D'etre tout seul sur le ch'min. Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot. Dans un coin de ma tete Y a deja ton trousseau : Un jean, une mobylette Une paire de Santiago. T'iras pas a l'ecole, J' t'apprendrai les gros mots. On jouera au football, On ira au bistrot. Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot. Tu t' lav'ras pas les pognes Avant d' venir a table. Et tu m' trait'ras d'ivrogne Quand j' piquerai ton cartable. J' t'apprendrai des chansons Tu les trouveras debiles. T'auras p't' etre bien raison Mais j' s'rai vexe quand meme. Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot. Allez viens mon Pierrot, Tu s'ras l' chef de ma bande. J' te r'filerai mon couteau, J' t'apprendrai la truande. Allez viens mon copain, J' t'ai trouve une maman : Tous les trois ca s'ra bien Allez viens, je t'attends. Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot. |
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7. |
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Question d'histoire d'abord:
Ou est la Palestine ? Sous quelle botte etoilee ? Derriere quels barbeles ? Sous quel champ de ruines ? Question d'histoire encore: Combien de victimes, Combien de milliers d'enfants Dans les decombres des camps Deviendront combattants ? J'en sais rien, j' donne ma langue au chagrin Si tu sais, toi, souffle-moi Question d' geographie: Ou est la Kanaky ? Combien de flics, de soldats Pour tenir Noumea Pour flinguer Eloi ? Combien de petits blancs De colons arrogants Se partagent la terre ? Et combien de misere Pour le peuple kanak ? Combien de coups de matraque ? J'en sais rien, j' donne ma langue au chagrin Si tu sais, toi, souffle-moi Question de sport: Qui detiendra le record Et restera vivant Libre et innocent Derriere les barreaux ? Vingt ans pour Otelo Autant pour Mandela Et combien de hors-la-loi Chez ces p'tits juges en bois Dont on fait les salauds J'en sais rien, j' donne ma langue ay chagrin Si tu sais, toi, souffle-moi Question science et nature: Ou balancer ces ordures ? Allez, a la Vologne ! Ces chiens qui assassinent Ces rats qui emprisonnent ! Question d' litterature: Qui a ecrit que les hommes Naissaient libres, egaux ? Libres mais dans le troupeau Egaux devant les bourreaux ? J'en sais rien, j' donne ma langue au chagrin si tu sais, toi, souffle-moi Souffre-moi Souffre-moi |
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8. |
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Quand l' baba cool cradoque
Est sorti d' son bus VolksWagen Qu'il avait gar comme une loque Devant mon rad' J'ai dit Bob qu'tait au flipp' |
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9. |
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Ben tu vois
Meme moi J'ai craque J'ai glisse Quelquefois Qu'est-c' tu crois ? Qu' j' suis en bois ? Qu' ces pisseuses Aguicheuses Me laissent froid ? Meme moi Qu'est-c' tu crois ? Qu' j' suis un ange ? Qu' ca m' demange Pas un peu ? Deteste-moi Mon amour J'aimerai ca Pas toujours Mais un peu Mais me jette pas J' suis consigne chez toi Me jette pas Ou jette-toi avec moi Tu r'marqueras Qu' j'ai pas nie Pris la main Dans l' panier J'ai avoue J'ai pas dit C'est pas moi Cette fille j' la Connais pas J' la connais Apres tout Tu t'en fous Tu savais Qu' la vie est Degueulasse Que l'amour Dure toujours Et qu' c'est la Qu'est parfois L'angoisse Mais me jette pas N'existe pas sans moi Me jette pas Ou jette-toi avec moi T'as raison Les hommes sont Des salauds Des pas beaux C'est pour ca Que j' prefere Les nanas J' les prefere Un peu trop Quelquefois Tu m' dis qu' toi C' que t'aimes pas C'est l' mensonge Que ca t' ronge Et qu' tu meurs Moi c'est la Verite Qu' j' trouve triste A pleurer Et je pleure Mais me jette pas J' me f'rai tout p'tit, tout plat Me jette pas Ou jette-toi avec moi Y a pas d'ange Sur cette terre A part dans Les cimetieres Les eglises Y a qu' des types Comme il faut 'Vec leur bite Leur couteau Sous la ch'mise J' suis qu' un mec Fais avec Mais fais pas Comme moi Mon amour Ou a peine Pour t' venger Mais sans haine Sans regret Sans amour Mais me jette pas Moi non plus je m'aime pas Me jette pas Ou jette-toi avec moi {2x} |
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11. |
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Putain c'est trop con
Ce putain d' camion Mais qu'est-ce qu'y foutait la Putain de vie d' merde T'as roule dans l'herbe Et nous, tu nous plantes la J'espere au moins qu' la-haut Y a beaucoup moins d' salauds Tu nous laisses avec les chiens Avec les mechants les cretins Sous un soleil qui brille moins fort et moins loin J' voudrais m' blottir dans un coin Avec Marius avec Romain Pleurer avec eux jusqu'a la saint-glinglin Putain j'ai la rage Contre ce virage Et contre ce jour-la Ou tu t'es vautre Dire qu' c'etait l'ete Dans ma tete y fait froid J'espere au moins qu' la-haut T'as achete un velo Lolita a plus d' parrain Nous on a plus notre meilleur copain T'etais un clown mais t'etais pas un pantin Enfoire on t'aimait bien Maintenant on est tous orphelins Putain d' camion, putain d' destin, tiens ca craint Enfoire on t'aimait bien Maintenant on est tous orphelins Putain d' camion, putain d' destin, tiens ca craint |
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12. |
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13. |
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Dis Papa, quand c'est qu'y passe
Le marchand d' cailloux J'en voudrais dans mes godasses A la place des joujoux Avec mes copines en classe On comprend pas tout Pourquoi des gros degueulasses Font du mal partout Pourquoi les enfants de Belfast Et d' tous les ghettos Quand y balancent un caillasse On leur fait la peau J' croyais qu' David et Goliath Ca marchait encore Les plus p'tits pouvaient s' debattrent Sans etre les plus morts Dis Papa, quand c'est qu'y passe Le marchand d' liberte Il en a oublie un max En f'sant sa tournee Pourquoi des momes crevent de faim Pendant qu'on etouffe D'vant nos teles, comme des cretins Sous des tonnes de bouffe Dis Papa, quand c'est qu'y passe Le marchand d' tendresse S'il est sur l' trottoir d'en face Dis-y qu'y traverse J' peux lui en r'filer un peu Pour ceux qu'en ont b'soin J'en ai r'cu tellement mon vieux Qu' j' peux en donner tout plein J' veux partager mon Mac Do Avec ceux qui ont faim J' veux donner d'amour bien chaud A ceux qu'on plus rien Est-ce que c'est ca etre coco Ou etre un vrai chretien Moi j' me fous de tous ces mots J' veux etre un vrai humain Dis Papa, tous ces discours Me font mal aux oreilles Meme ceux qui sont plein d'amour C'est kif-kif-pareil Ca m' fais comme des trous dans la tete Ca m' pollue la vie et tout Ca fait qu' je vois sur ma planete Des ?Inti Fada' partout Dis Papa, quand c'est qu'y passe Le marchand d' cailloux J'en voudrais dans mes godasses A la place des joujoux Et p't etre que sur ta guitare J'en jetterai aussi Si tu t' sers de moi, trouillard Pour chanter tes conneries Et p't etre que sur ta guitare J'en jetterai aussi Si tu t' sers de moi, trouillard Pour chanter tes conneries |
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14. |
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Elle creche cite Lenine
Une banlieue ordinaire Deux pieces et la cuisine Canape frigidaire Pefererait habiter Cite Mireille Mathieu Au moins elle sait qui c'est Pi c'est vrai qu'ca f'rait mieux Sur les cartes de visite Qu'elle utilise jamais Ca mettrait du ciel bleu Sur les quittances de gaz L'en parlera au syndic Si elle a une occase Elle habite quelque part Dans une banlieue rouge Mais elle vit nulle part Y a jamais rien qui bouge Pour elle la banlieue c'est toujours gris Comme un mur d'usine comme un graffiti Elle a cinquante-cinq ans Quatre gosses qu'ont mis les bouts Plus d'mari pas d'amant Et pi quoi des bijoux ? Y a bien qu'son poisson rouge Qui lui cause pas de souci Encore que y a des nuits Quand elle l'entend qui bouge Elle s'leve pour aller l'voir Des fois qu'y s'rait parti Apres c'est toute une histoire Pour s'rendormir ouallou ! Elle essai Guy Des Cars Mais elle comprend pas tout Elle habite quelque part Dans une banlieue rouge Mais elle vit nulle part Y a jamais rien qui bouge Pour elle la banlieue c'est toujours la zone Meme si au fond d'ses yeux y a un peu d'sable jaune Elle travaille tous les jours Elle a un super boulot Sur l'parking de Carrefour Elle ramasse les chariots Le week-end c'est l'enfer Quand tous ces parigots Viennent remplir l'coffre arriere D'leur 504 Peugeot De quinze tonnes de lessive De monceaux de bidoche En cas d'guerre en cas d'crise Ou d'victoire de la gauche Ce spectacle l'ecœure Alors elle pense a ces gars Qui sont dev'nus voleurs Elle comprend mieux pourquoi Elle habite quelque part Dans une banlieue rouge Mais elle vit nulle part Y a jamais rien qui bouge Y a qu'le bleu des mobs qui l'emmene en vacances Ses histoires d'amour elle les vit dans Confidence Elle a bien ses p'tites joie A defaut du bonheur Quand elle nourrit ses chats Quand elle parle a ses fleurs Chaque semaine au loto Elle mise dix ou vingt balles Elle joue son numero D'securite sociale C'est pas dure c'est pas cher Mais ca rapporte que dalle Pi elle ecoute la radio Surtout Michel Drucker Parc'qu'elle le trouve tres beau Et pas du tout vulgaire Elle habite quelque part Dans une banlieue rouge Mais elle vit nulle part Y a jamais rien qui bouge Entre l'chien en platre sur la television Et les castagnettes sur le mur du salon Chez elle c'est du lino Mais faut mettre les patins Dehors c't'assez crado Faut qu'dedans ca soit bien Ca pue la pisse de chat Mais ca on y peut rien Quand t'aime les animaux Tu t'arretes pas a ca Elle elle dit qu'en tout cas Elle aime pas les humains Pourtant ell'amis l'bon dieu Juste au-dessus d'son paddok Elle y croit si tu veux Mais c'est pas reciproque Elle habite quelque part Dans une banlieue rouge Mais elle vit nulle part Y a jamais rien qui bouge Pour elle la banlieue c'est toujours gris Comme un mur d'ecole comme un graffiti |
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15. |
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Enchriste depuis six mois, je t'ecris
Mon poteau De derriere les murs, de derriere la vie Dis, est-ce qu'il fait beau ? Est-ce que dehors y a des oiseaux Ceux qu' je vois ici sont tatoues sur ma peau J'avais deja purge ma peine Avant meme d'etre ici toute ma vie Y z'ont pas compris ca les teignes Qui m'ont punis Que la vie fut une chienne Avec moi comme avec ceux Qui ont dans les yeux Trop d'amour ou trop de haine Ou trop des deux Enchriste parc' qu'un beau jour, sans remord J'ai taxe Un putain d' velo meme pas en or Et puis, deux trois conneries Des trucs de pauvres, des trucs pas beaux Un auto-radio, une montre ou un stylo J'avais deja purge ma peine Avant meme d'etre ici toute ma vie On m'a jamais dis: "Je t'aime" Et ben tant pis Si la vie fut une chienne Avec moi comme avec ceux Qui ont dans le yeux De la braise, la cendre, le feu Tu ris Tu pleures Tu vies, Pis tu meurs Trois p'tits tours et puis s'en vont Les p'tits voleurs Barreaux Garot Une corde A bientot En Enfer Au Paradis ou au bistrot Salue Manu Pierrot Et Angelo Dis leurs bien que l'amitie Ca tient chaud Tu ris Tu pleures Tu vies Pis tu meurs Trois p'tits tours et puis s'en vont Les p'tits malheurs Tu ris Tu pleures Tu vies Pis tu meurs |
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16. |
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Eh Manu rentre chez toi
Y a des larmes plein ta bire Le bistrot va fermer Pi tu gonfles la taulire J'croyais qu'un mec en cuir Ca pouvait pas chialer J'pensais mme que souffrir Ca pouvais pas t'arriver J'oubliais qu'tes tatouages Et ta lame de couteau C'est surtout un blindage Pour ton coeur d'artichaut Eh dconne pas Manu Va pas t'tailler les veines Une gonzesse de perdue C'est dix copains qui r'viennent On tait tous maqus Quand toi t'tais tous seul Tu disais j'me fais chier Et j'voudrais sauver ma gueule T'as crois cette nana Qu'tait faite pour personne T'as dit elle pour moi Ou alors y a maldonne T'as t un peu vite Pour t'tatouer son prnom A l'endroit o palpite Ton grand coeur de grand con Eh dconne pas Manu C't' moi qu'tu fais d'la peine Une gonzesse de perdue C'est dix copains qui r'viennent J'vais dire on est des loups On est fait pour vivre en bande Mais surtout pas en couple Ou alors pas longtemps Nous autres a fait un bail Qu'on a largu nos p'tites Toi t'es toujours en rade Avec la tienne et tu flippes Eh Manu vivre libre C'est souvent vivre seul Ca fait p't'tre mal au bide Mais c'est bon pour la gueule Eh dconne pas Manu Ca sert rien la haine Une gonzesse de perdue C'est dix copains qui r'viennent Elle est plus amoureuse Manu faut qu'tu t'arraches Elle peut pas tre heureuse Dans les bras d'un apache Quand tu lui dis je t'aime Si elle te d'mande du feu si elle a la migraine Ds qu |
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17. |
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J'ai voulu planter un oranger
La ou la chanson n'en verra jamais La ou les arbres n'ont jamais donne Que des grenades degoupillees Jusqu'a Derry ma bien aimee Sur mon bateau j'ai navigue J'ai dit aux hommes qui se battaient Je viens planter un oranger Buvons un verre, allons pecher Pas une guerre ne pourra durer Lorsque la biere et l'amitie Et la musique nous ferons chanter Tuez vos dieux a tout jamais Sous aucune croix l'amour ne se plait Ce sont les hommes pas les cures Qui font pousser les orangers Je voulais planter un oranger La ou la chanson n'en verra jamais Il a fleuri et il a donne Les fruits sucres de la liberte |
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18. |
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19. |
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Dins ches corons queu r'mue-menache
Ches mineurs vienn't' d'avoir leu conges Prenn't' leu valisses et partent voyager A la campagne ou vir leu parinte Mi comme el'z'autes j'prinds mes bagaches Ej' m'in vas mais j'quitte pont min pattlin L'vos du pays v'la l'maniere que j'm'y prinds Sans debourser un sou d'train Ej' passe mes vacances tout in haut de ch'terril J'a toudis d'la chance ch' terrain i'est jamais pris J'monte eum'toile ed'tente, j'vis tout seul, ej'm'arrinche Ej'siffe, ej'ris, ej'cante, ej'sus heureux d~faire du campinche Je m'fais la popotte, j'vis bien miux qu'a l'hotel J'mets comme les cocottes du rouche a mes ortels Du haut de m'couplette je m'cros a Chambery Mais je n'sus qu'au fazte tout in haut de ch 'terril Comme point d'vue faut vir ch'que j'degotte Les bos, les prairies des invirons Ches villaches, ches villes, nou corons Et je m'rinche l'oeul cha n'me coute pas un rond Sus min fu d'bos j'fais tout m'gargotte Viandox, peumes tierre frites, morcieau d'lard Et j'a monte trint'chinq lites ed'pinard Pour mi chucher in pere peinard... Ej' passe mes vacances tout in haut de ch 'terril J'a toudis d'la chance d'vir ch'que j 'vos ch'est a mi Quand arrife eul'soir, ej 'vos v'nir d z'amoureux I z'attindent qu'i feche noir, mais mi je n 'les quitte pos des yeux I vont s'inlacant, s'dijant des balivernes Tout in s'imbrassant dins ches bles, dins ch'luzerne I s'font des papoules in s'app'lant "mon cheri" Et mi j'vos tout cha d'tout in haut de ch 'terril Mais avant hier j'n'a pont eu d'chance D'un seul cop vla qu'i s'met a pluvoir 'ltrinte a l'abri d'zous min perchoir Em'tente all'pichot, ch'tot pire qu'un arrousoir Alors j'a pousse la romance J'a sorti pour m'eviter l'cafard Et j'a flute chinq six lites eud' pinard In berloquant comme un pochard... J'a degringole tout in bas de ch 'terril Arrive aupied je m'sus rel've tout meurtri J'sais pus quo qu j'a fait j'avos tell'mint eun'cuite A l'plache de m'barette j'avos sus m'tiete euch'codron a frites Aforche ed'bourler m'panche sus des caillaux Y'a eun' certain'plache i m'in manquot un morcieau J'y'a mis un bout d'loque j'sus pos pret d'ete gueri Et j'sus armonte tout in haut de ch 'terril Alors' pindant trente ans l'mineur-campeur Il n'quitte pos sin cher terril, minme pinsionne Il y va comme au passe. Seul'mint aujourd'hui i'est malate, El'fosse all'l'a use. I'est dins sin lit et les larmes aux yux In ravisant a travers ech'carreau, i dit tout bas: Comme cha va vite comme eul'temps passe Au terril j'a campe bin d'z'annees A ch't'heure i faut l'abandonner ']e n'sus pus qu'un viux mineur pinsionne Et j'n'a pus qu'des oches dins m'eareasse J'sus vieilli mes gampes sont ramollies Et de l'ferniete in etant dins min lit In l'ravisant j'dis ch'est fini L'mon'tra pus jamais tout in haut de ch 'terril Fini desormais l'med'cin j'l'ai bin compris Par quarante ans d'fond mes poumons i'ont quite cosse L'poussiere eud'carbon in appelle cha la silicosse Ch 'est betot min tour ed 'partir comme tant d'viux D:faire un long sejour la aupres du Bon Dieu L'espere qu'i m'laich'ra quand j's'rai au Paradis Cor'v'nir in vacances tout in haut d'min terril |
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20. |
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Y a un mariolle, il a au moins quatre ans
Y veut t' piquer ta pelle et ton seau Ta couche culotte avec tes bonbecs dedans Lolita, defend-toi, fous-y un coup d' rateau dans l' dos Attend un peu avant de t' faire emmerder Par ces p'tits machos qui pensent qu'a une chose Jouer au docteur non conventionne J'y ai joue aussi, je sais de quoi j' cause J' les connais bien les play-boys des bacs a sable J' draguais leurs meres avant d' connaitre la tienne Si tu les ecoutes y t' feront porter leurs cartables 'Reusement qu' j' suis la, que j' te regarde et que j' t'aime {Refrain:} Lola J' suis qu'un fantome quand tu vas ou j' suis pas Tu sais ma mome Que j' suis morgane de toi Comme j'en ai marre de m' faire tatouer des machins Qui m' font comme une bande dessinee sur la peau J'ai ecrit ton nom avec des clous dores Un par un, plantes dans le cuir de mon blouson dans l' dos T'es la seule gonzesse que j' peux tenir dans mes bras Sans m' demettre une epaule, sans plier sous ton poids Tu peses moins lourd qu'un moineau qui mange pas Deploie jamais tes ailes, Lolita t'envole pas Avec tes miches de rat qu'on dirait des noisettes Et ta peau plus sucree qu'un pain au chocolat Tu risques de donner faim a un tas de p'tits mecs Quand t'iras a l'ecole, si jamais t'y vas {Refrain} Qu'est-ce qu' tu m' racontes tu veux un p'tit frangin Tu veux qu' j' t'achete un ami Pierrot Eh les bebes ca s' trouve pas dans les magasins Puis j' crois pas que ta mere voudra qu' j' lui fasse un p'tit dans l' dos Ben quoi Lola on est pas bien ensemble Tu crois pas qu'on est deja bien assez nombreux T'entends pas c' bruit, c'est le monde qui tremble Sous les cris des enfants qui sont malheureux Allez viens avec moi, j' t'embarque dans ma galere Dans mon arche y a d' la place pour tous les marmots Avant qu' ce monde devienne un grand cimetiere Faut profiter un peu du vent qu'on a dans l' dos {Refrain} |
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21. |
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22. |
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Elle a mis sur l' mur
Au dessus du berceau Une photo d'Arthur Rimbaud Avec ses cheveux en brosse Elle trouve qu'il est beau Dans la chambre du gosse Bravo Deja les p'tits anges Sur le papier peint J' trouvais ca etrange J' dis rien Elle me font marrer Ses idees loufoques Depuis qu'elle est En cloque Elle s' reveille la nuit Veut bouffer des fraises Elle a des envies Balaises Moi, j' suis aux p'tits soins J' me defonces en huit Pour qu'elle manque de rien Ma p'tite C'est comme si j' pissais Dans un violoncelle Comme si j'existais Plus pour elle Je m' retrouve plante Tout seul dans mon froc Depuis qu'elle est En cloque Le soir elle tricote En buvant d' la verveine Moi j' demele ses pelotes De laine Elle use les miroirs A s' regarder dedans A s' trouver bizarre Tout le temps J' lui dit qu'elle est belle Comme un fruit trop mur Elle croit qu' je m' fous d'elle C'est sur Faut bien dire s' qu'y est Moi aussi j' debloque Depuis qu'elle est En cloque Faut qu' j' retire mes grolles Quand j' rentre dans la chambre Du p'tit rossignol Qu'elle couve C'est qu' son p'tit bonhomme Qu'arrive en Decembre Elle le protege comme Une louve Meme le chat pepere Elle en dit du mal Sous pretexte qu'il perd Ses poils Elle veut plus l' voir trainer Autour du paddock Depuis qu'elle est En cloque Quand j' promene mes mains D' l'autre cote d' son dos J' sens comme des coups de poings Ca bouge J' lui dis "t'es un jardin" "Une fleur, un ruisseau" Alors elle devient Toute rouge Parfois c' qu'y m' desole C' qu'y fait du chagrin Quand j' regarde son ventre Puis l' mien C'est qu' meme si j' devenais Pede comme un phoque Moi j' serai jamais En cloque |
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23. |
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va donc pas pleurer
y s'balladait pnard il avait pas d'collier il tait libre d'aller et d'revenir pour bouffer il tait mme pas prisonnier de ton amour insens t'aurais quand mme pas voulu qu'il vive comme un con sur le canap loin des gouttires des pigeons c'tait un aventurier t'aurais pas voulu qu'on l'attache y t'aurait miaul 'mort aux vaches!' le petit chat est mort il est tomb du toit c'est comme a il a gliss sur j'sais pas quoi et patatras on l'enterrera demain j't'jure dans un joli carton chaussures le petit chat est mort et toi et moi on va coui-coua a cause de quoi, a cause que c'est chaque fois comme a pourquoi c'est toujours les p'tits chats et jamais les hommes qui tombent des toits? c'tait un vrai sac puces encore plus libre qu'un chien pas genre pour un susucre te lcher la main la libert tu vois c'est pas sans danger c'est pour a qu'elle court pas les rues et les toits c'tait un vrai Titi la terreur des p'tits oiseaux la nuit y s'faisait gris pour les croquer tous chauds c'est un peu salaud mais t'as jamais mang d'moineau c'est pas plus dgueu qu'un McDo le petit chat est mort il est tomb du toit c'est comme a il a gliss sur j'sais pas quoi et patatras on ira d'main dans un jardin l'enterrer au pied d'un arbre en bois le petit chat est mort et toi et moi on va coui-coua cause de quoi, cause qu'on s'demande bien pourquoi y'a jamais un pape sur les toits? tre trop prs du ciel p't-tre qu'y aiment pas. -a |
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24. |
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Femmes du monde ou bien putains
qui, bien souvent, ?es les m?es Femmes normales, stars ou boudins femelles en tout genre, je vous aime M?e ?la demi?e des connes je veux d?ier ces quelques vers issus de mon d?o? des hommes et de leur morale guerri?e Car aucune femme sur la plan?e n's'ra jamais plus con que son fr?e ni plus fi?e ni plus malhonn?e ?part, peut-?re, Madame Thatcher Femme je t'aime parce que lorsque le sport devient la guerre y'a pas de gonzesses, ou si peu dans les hordes des supporters Ces fanatiques fous furieux abreuv? de haine et de bi?e d?fiant les cr?ins en bleu insultant les salauds en vert Y'a pas de gonzesse hooligan imb?ile et meurtri?e Y'en a pas, m?e en Grande-Bretagne ?part, bien s?, Madame Thatcher Femme je t'aime parce que une bagnole entre les pognes tu n'deviens pas aussi con qu'eux ces pauvres tar? qui se cognent Pour un phare un peu amoch?br />ou pour un doigt tendu bien haut Y'en a qui vont jusqu'?flinguer pour sauver leur autoradio Le bras d'honneur de ces cons-l?br />aucune femme n'est assez vulgaire pour l'employer ?tour de bras ?part, peut-?re, Madame Thatcher Femme je t'aime parce que tu vas pas mourir ?la guerre parc' que la vue d'une arme ?feu fait pas frissonner tes ovaires Parc' que dans les rangs des chasseurs qui d?omment la tourterelle et occasionnellement les beurs j'ai jamais vu une femelle Pas une femme n'est assez minable pour astiquer un revolver et se sentir invuln?able ?part, bien s?, Madame Thatcher C'est pas d'un cerveau f?inin qu'est sortie la bombe atomique et pas une femme n'a sur les mains le sang des indiens d'Am?ique Palestiniens et Arm?iens t?oignent du fond de leurs tombeaux qu'un g?ocide c'est masculin comme un SS, un torero Dans cette putain d'humanit?br />les assassins sont tous des fr?es pas une femme pour rivaliser ?part, peut-?re, Madame Thatcher Femme je t'aime, surtout, enfin pour ta faiblesse et pour tes yeux quand la force de l'homme ne tient que dans son flingue ou dans sa queue Et quand viendra l'heure derni?e l'enfer s'ra peupl?de cr?ins jouant au foot ou ?la guerre ?celui qui pisse le plus loin Moi je me changerai en chien si je peux rester sur la terre et comme r?erb?e quotidien je m'offrirai Madame Thatcher |
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Des rues de Bogota
Aux trottoirs de Miami Ca fait trop loin pour moi Alors je reste ici Pourquoi je quitterais Mon pays si joli Pour aller galerer Aux Etats-Unis ? Du travail j'en ai Le pavot la coca C'est pas Dieu qui les fait Pousser, c'est mon Papa et moi Adios Zapata ! Que viva Marijuana ! Pour eux la mort Pour nous la samba ! Finie la guerilla On faisait pas le poids La lutte armee ca va Quand t'as pas d'autre choix Avec les gringos On a trouve plus malin On fait du negoce La main dans la main Les banques la CIA Sont nos meilleurs clients L'argent de la coca Eh ! C'est toujours de l'argent Adios Che Guevara ! Que viva Marijuana ! Pour eux la mort Pour nous la samba ! Ils ont tue leurs Indiens Et pille mon pays Nous on se venge enfin Sans prendre le maquis On fait agriculteurs Et l'Oncle Sam achete Et qui c'est le dealer Qui pourrit la planete ? C'est mon Papa et moi Ou bien c'est le yuppie Qui blanchit, caramba ! Tout l'argent du trafic ? Adios Pancho Villa ! Que viva Marijuana ! Pour eux la mort Pour nous la samba ! La verite c'est que Ces enfants de salauds Ca les arrange un peu La came dans leurs ghettos Ca tue surtout les pauvres Les negros, les bandits Ca justifie les flics Ca fait vendre des fusils Mais un jour le quart monde Dira aussi "Basta" A la misere du monde Et chant'ra avec moi Viva Che Guevara ! Zapata ! Pancho Villa ! Pour eux la mort Pour nous la samba |
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A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder les gens tant qu'y en a Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra En serrant dans ma main tes p'tits doigts Pis donner ?bouffer ?des pigeons idiots Leur filer des coups d' pieds pour de faux Et entendre ton rire qui l?arde les murs Qui sait surtout gu?ir mes blessures Te raconter un peu comment j'?ais minot Les bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l' marchand Car-en-sac et Minto, caramel ?un franc Et les mistrals gagnants A r'marcher sous la pluie cinq minutes avec toi Et regarder la vie tant qu'y en a Te raconter la Terre en te bouffant des yeux Te parler de ta m?e un p'tit peu Et sauter dans les flaques pour la faire r?er Bousiller nos godasses et s' marrer Et entendre ton rire comme on entend la mer S'arr?er, r'partir en arri?e Te raconter surtout les carambars d'antan et les cocos boh?es Et les vrais roudoudous qui nous coupaient les l?res Et nous niquaient les dents Et les mistrals gagnants A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi Et regarder le soleil qui s'en va Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fous Te dire que les m?hants c'est pas nous Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux Car ils ont l'avantage d'?re deux Et entendre ton rire s'envoler aussi haut Que s'envolent les cris des oiseaux Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie Et l'aimer m?e si le temps est assassin Et emporte avec lui les rires des enfants Et les mistrals gagnants Et les mistrals gagnants |
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Ci-git au fond de mon c?ur une histoire ancienne,
Un fantome, un souvenir d'une que j'aimais... Le temps, a grands coups de faux, peut faire des siennes, Mon bel amour dure encore, et c'est a jamais... J'ai perdu la tramontane En trouvant Margot, Princesse vetue de laine, Deesse en sabots... Si les fleurs, le long des routes, S'mettaient a marcher, C'est a la Margot, sans doute, Qu'elles feraient songer... J'lui ai dit : " De la Madone, Tu es le portrait ! " Le Bon Dieu me le pardonne, C'etait un peu vrai... Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine : Je suis un voyou. La mignonne allait aux vepres Se mettre a genoux, Alors j'ai mordu ses levres Pour savoir leur gout... Elle m'a dit, d'un ton severe : " Qu'est-ce que tu fais la ? " Mais elle m'a laisse faire, Les filles c'est comme ca... J'lui ai dit : " Par la madone, Reste aupres de moi ! " Le Bon Dieu me le pardonne Mais chacun pour soi... Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine : Je suis un voyou. C'etait une fille sage, A " bouch', que veux tu ? " J'ai croque dans son corsage Les fruits defendus... Elle m'a dit d'un ton severe : " Qu'est-ce que tu fais la ? " Mais elle m'a laisse faire, Les fill's c'est comme ca... Puis j'ai dechire sa robe, Sans l'avoir voulu... Le Bon Dieu me le pardonne Je n'y tenais plus... Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine : Je suis un voyou. J'ai perdu la tramontane En perdant Margot, Qui epousa, contre son ame, Un triste bigot... Elle doit avoir a l'heure, A l'heure qu'il est, Deux ou trois marmots qui pleurent Pour avoir leur lait... Et, moi, j'ai tete leur mere Longtemps avant eux... Le Bon Dieu me le pardonne J'etais amoureux ! Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine : Je suis un voyou. |
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30. |
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Chiffon imbib?d'essence
un enfant meurt en silence sur le trottoir de Bogota on ne s'arr?e pas D?hiquet? au champ de mines d?im? aux premi?es lignes morts les enfants de la guerre pour les id?s de leurs p?es Bal ?l'ambassade quelques vieux malades imb?iles et grabataires se partagent l'univers Morts les enfants de Bophal d'industrie occidentale partis dans les eaux du Gange les avocats s'arrangent Morts les enfants de la haine pr? de nous ou plus lointaine morts les enfants de la peur chevrotine dans le coeur Bal ?l'ambassade quelques vieux malades imb?iles et militaires se partagent l'univers Morts les enfants du Sahel on accuse le soleil morts les enfants de Seveso morts les arbres, les oiseaux Morts les enfants de la route demier week-end du mois d'ao? papa picolait sans doute deux ou trois verres, quelques gouttes Bal ?l'ambassade quelques vieux malades imb?iles et tortionnaires se partagent l'univers Mort l'enfant qui vivait en moi qui voyait en ce monde-l?br />un jardin, une rivi?e et des hommes plut? fr?es Le jardin est une jungle les hommes sont devenus dingues la rivi?e charrie des larmes un jour l'enfant prend une arme Balles sur l'ambassade attentat, grenade h?atombe au minist?e sous les gravats, les grabataires |