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from Marcel Azzola - L'Accordeoniste (2008) | |||||
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from Georges Moustaki - Vagabond 2005 (2005)
Bahia des pêcheurs des marins
Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador C'est là qu'un beau jour a commencé le Brésil Et sa première capitale C'est là que l'Afrique vit encore en exil Et parle la langue du Portugal Bahia des pêcheurs des marins Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador C'est là que les hommes savent encore se battre A pieds nus ou à mains nues ou au couteau Pour les beaux yeux d'une jolie mulâtre Au risque d'y laisser la peau Bahia des pêcheurs des marins Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador J'ai écouté chanter les fils de Gandhi J'ai vu danser les filles de Xango C'est là que j'ai retrouvé le paradis Du côté de chez Jorge Amado Bahia des pêcheurs des marins Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador Comme ma chanson n'était pas terminée Je l'ai emportée avec moi Je reviendrai un jour te la fredonner Sur la plage d'Itapoa Bahia des pêcheurs des marins Bahia des filles du port Bahia de tous les saints Bahia de Saint-Salvador... |
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Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire C'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil C'est la mort, le sommeil, c'est un piège entrouvert Un arbre millénaire, un noeud dans le bois C'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'air C'est un tronc qui pourrit, c'est la neige qui fond Le mystère profond, la promesse de vie C'est le souffle du vent au sommet des collines C'est une vieille ruine, le vide, le néant C'est la pie qui jacasse, c'est l'averse qui verse Des torrents d'allégresse, ce sont les eaux de Mars C'est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent C'est la main qui se tend, c'est la pierre qu'on lance C'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine Un reste de racine, c'est un peu solitaire C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose Le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire Une écharde, un clou, c'est la fièvre qui monte C'est un compte à bon compte, c'est un peu rien du tout Un poisson, un geste, c'est comme du vif argent C'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qui nous reste C'est du bois, c'est un jour le bout du quai Un alcool trafiqué, le chemin le plus court C'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé La voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue Un pas, un pont, un crapaud qui croasse C'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie Une pierre, un bâton, c'est Joseph et c'est Jacques Un serpent qui attaque, une entaille au talon Un pas, une pierre, un chemin qui chemine Un reste de racine, c'est un peu solitaire C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars La promesse de vie, le mystère profond Ce sont les eaux de Mars dans ton coeur tout au fond Un pas, une " ... pedra é o fim do caminho E um resto de toco, é um pouco sozinho ... " Un pas, une pierre, un chemin qui chemine Un reste de racine, c'est un peu solitaire... |
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from Georges Moustaki - Le Meteque Vol.1 (2005)
Je vous chante ma nostalgie
Ne riez pas si je rougis Mes souvenirs n'ont pas vieilli J'ai toujours le mal du pays Ça fait pourtant vingt-cinq années Que je vis loin d'où je suis né Vingt-cinq hivers que je remue Dans ma mémoire encore émue Le parfum, les odeurs, les cris De la cité d'Alexandrie Le soleil qui brûlait les rues Où mon enfance a disparu Le chant, la prière à cinq heures La paix qui nous montait au coeur L'oignon cru et le plat de fèves Nous semblaient un festin de rêve La pipe à eau dans les cafés Et le temps de philosopher Avec les vieux, les fous, les sages Et les étrangers de passage Arabes, Grecs, Juifs, Italiens, Tous bons Méditerranéens, Tous compagnons du même bord L'amour et la folie d'abord Je veux chanter pour tous ceux qui Ne m'appelaient pas Moustaki On m'appelait Jo ou Joseph C'était plus doux, c'était plus bref Amis des rues ou du lycée Amis du joli temps passé Nos femmes étaient des gamines Nos amours étaient clandestines On apprenait à s'embrasser On n'en savait jamais assez Ça fait presque une éternité Que mon enfance m'a quitté Elle revient comme un fantôme Elle me ramène en son royaume Comme si rien n'avait changé Et que le temps s'était figé Elle ramène mes seize ans Elle me les remet au présent Pardonnez-moi si je radote Je n'ai pas trouvé l'antidote Pour guérir de ma nostalgie Ne riez pas si je rougis On me comprendra, j'en suis sûr Chacun de nous a sa blessure Son coin de paradis perdu Son petit jardin défendu Le mien s'appelle Alexandrie Et c'est là-bas, loin de Paris |
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Elle ne fait pas l'amour
Elle aime Elle ne marche pas Elle danse Elle ne parle pas Elle chante Elle ne fait pas l'amour Elle aime La la la la la... Elle ne fait pas l'amour Elle aime Elle ne se prête pas Elle s'offre Elle ne pleure pas Elle souffre Elle ne fait pas l'amour Elle aime La la la la la... Elle ne fait pas l'amour Elle aime Elle ne rêve pas Elle plane Elle ne fait pas semblant de vivre Elle ne demande pas Elle prend La la la la la... |
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from Georges Moustaki - Le Meteque Vol.1 (2005)
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre,
Libre comme un poisson dans l'eau, comme un oiseau dans l'air, Léger comme le vent qui danse dans les arbres Ou le mât d'un bateau qui danse sous la vague. Danse tant que tu peux danser sur les pavés, sur l'herbe, Sur une table de bistrot, à l'ombre des tavernes. Viens, laisse-toi porter par toutes les musiques Qui sortent d'un piano ou d'un vieux tourne-disque. Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse dans les bras de Margot ou Julie de Nanterre, Danse pour retrouver l'amour et la folie, Danse pour éblouir ton âme qui s'ennuie. Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Pour ne plus porter sur ton dos la mort et la misère Et tu verras jaillir les sources souterraines, Et les torrents de joie qui coulent dans tes veines. Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse pour qu'un printemps nouveau balaye les hivers. Danse comme l'on vit, danse comme l'on aime, Danse comme on écrit sur les murs un poème. Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse tant que tu peux danser. Viens, le bal est ouvert ! Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse tant que tu peux danser. Viens, le bal est ouvert ! ... |
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Elle est docile
Elle est rebelle Elle est changeante Et éternelle Elle est blue-jean Elle est dentelle Elle est vestale Elle est charnelle Elle est, elle est, elle est, elle est, elle est {x4} Elle est gamine Elle est femelle Elle est fugace Elle est fidèle Elle est Mozart Elle est Ravel Elle est passion Elle est pastel Elle est, elle est, elle est, elle est, elle est {x4} Elle est jadis, elle est futur Elle est le havre et l'aventure Elle est le musc et la lavande Elle est l'Espagne, elle est l'Irlande Elle est consonne Elle est voyelle Elle est l'orage Et l'arc-en-ciel Elle est guitare Et violoncelle Elle est tigresse Elle est gazelle Elle est, elle est, elle est, elle est, elle est {x4} Elle est jadis, elle est futur Elle est le havre et l'aventure Elle est le musc et la lavande Elle est l'Espagne, elle est l'Irlande Elle est piment Elle est cannelle Elle est la poudre Et l'étincelle Elle est docile Elle est rebelle Elle est changeante Et éternelle Elle est, elle est, elle est, elle est, elle est {x4} |
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On nous dira qu'on a tord de chanter
La fraternité et la liberté, Que tout cela ne sert à rien, Que ce n'est pas encore pour demain Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... On nous dira qu'on a tord de rêver En croyant vivre la réalité, Qu'il faut garder les yeux ouverts Et regarder ce qui va de travers. Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... On nous dira qu'on a tord de crier Et de clamer nos quatre vérités, Qu'il vaut mieux se taire ou mentir, Et surtout savoir garder le sourire. Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... On nous dira qu'on a tord de parler De l'amour comme si il en existait, Qu'il ne s'agit que d'un mirage, Une illusion qui n'est pas de notre âge. Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... On nous dira qu'on a tord ou raison, Ca nous fera pas changer de chanson, On vous la donne comme elle est, Vous pourrez en faire ce qu'il vous plaît. Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... |
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(Parlé)
C'est une chanson pour les enfants Qui naissent et qui vivent Entre l'acier et le bitume, Entre le béton et l'asphalte, Et qui ne sauront peut-être jamais Que la terre était un jardin. Il y avait un jardin qu'on appelait la terre. Il brillait au soleil comme un fruit défendu. Non, ce n'était pas le paradis ni l'enfer Ni rien de déjà vu ou déjà entendu. Lalala, lalala, lalala Il y avait un jardin, une maison des arbres, Avec un lit de mousse pour y faire l'amour Et un petit ruisseau roulant sans une vague Venait le rafraîchir et poursuivait son cours. Lalala, lalala, lalala. Il y avait un jardin grand comme une vallée. On pouvait s'y nourrir à toutes les saisons, Sur la terre brûlante ou sur l'herbe gelée Et découvrir des fleurs qui n'avaient pas nom. Lalala, lalala, lalala. Il y avait un jardin qu'on appelait la terre. Il était assez grand pour des milliers d'enfants. Il était habité jadis par nos grands-pères Qui le tenaient eux-mêmes de leurs grands-parents. Lalala, lalala, lalala. Où est-il ce jardin où nous aurions pu naître, Où nous aurions pu vivre insouciants et nus? Où est cette maison toutes portes ouvertes, Que je cherche encore mais que je ne trouve plus? Lalala, lalala, lalala. |
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from Georges Moustaki - Le Meteque Vol.1 (2005)
Voilà c'que c'est, mon vieux Joseph
Que d'avoir pris la plus jolie Parmi les filles de Galilée, Celle qu'on appelait Marie. Tu aurais pu, mon vieux Joseph, Prendre Sarah ou Déborah Et rien ne serait arrivé, Mais tu as préféré Marie. Tu aurais pu, mon vieux Joseph, Rester chez toi, tailler ton bois Plutôt que d'aller t'exiler Et te cacher avec Marie. Tu aurais pu, mon vieux Joseph, Faire des petits avec Marie Et leur apprendre ton métier Comme ton père te l'avait appris. Pourquoi a-t-il fallu, Joseph, Que ton enfant, cet innocent, Ait eu ces étranges idées Qui ont tant fait pleurer Marie ? Parfois je pense à toi, Joseph, Mon pauvre ami, lorsque l'on rit De toi qui n'avais demandé Qu'à vivre heureux avec Marie. |
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Je suis l'amant du soleil et de la musique
Je vous laisse tout l'or des oncles d'Amérique Pour tenir dans mes doigts un morceau de soleil Pour que la voix d'une sirène me réveille J'appartiens à la famille des tournesols On peut ouvrir ma porte avec la clé de sol Chaque été qui revient me comble et m'émerveille Je suis l'amant de la musique et du soleil Je suis le compagnon de musique et d'amour Amoureux de la nuit qui renaît chaque jour Et si n'avais pas à la main ma guitare On finirait par me prendre pour un lézard Je viens de n'importe où je vais au bout du monde Je poursuis le soleil j'accompagne sa ronde Du nouveau continent à la terre d'Afrique Je sème ça et là des notes de musique Que ces mots que je viens te chanter à l'oreille Puissent t'apporter la musique du soleil Du soleil |
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from Georges Moustaki - Le Meteque Vol.1 (2005)
C'est une jolie bande de joyeux fêtards
Qui se couchent à l'aurore et se lèvent très tard, Ne pensant qu'à aimer ou jouer de la guitare. Ils n'ont dans la vie que cette philosophie : Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. Ils ne font rien de plus que fêter chaque instant, Saluer la pleine lune, célébrer le printemps, Si bien qu'pour travailler ils n'ont plus guère le temps. Ils n'ont dans la vie que cette philosophie : Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. Et je me reconnais en eux assez souvent. Comme eux, je gaspille ma vie à tous les vents Et je me dis qu'ils sont mes frères ou mes enfants. Ils n'ont dans la vie que cette philosophie : Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. S'ils passent parmi vous, regardez-les bien vivre Et, comme eux, soyez fous, et comme eux, soyez ivres, Car leur seule folie, c'est vouloir être libres. Ils n'ont dans la vie que cette philosophie : Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. Ils vieilliront aussi qu'ils restent ce qu'ils sont, Des viveurs d'utopie aux étranges façons, Des amants, des poètes, des faiseurs de chansons. Ils n'ont dans la vie que cette philosophie : Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. Nous avons toute la vie pour nous amuser, Nous avons toute la mort pour nous reposer. |
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from Georges Moustaki - Le Meteque Vol.1 (2005)
Avec ma gueule de mtque
De juif errant, de ptre grec Et mes cheveux aux quatre vents Avec mes yeux tout dlavs Qui me donnent un air de rver Moi qui ne rve plus souvent Avec mes mains de maraudeur De musicien et de rdeur Qui ont pill tant de jardins Avec ma bouche qui a bu Qui a embrass et mordu Sans jamais assouvir sa faim Avec ma gueule de mtque De juif errant, de ptre grec De voleur et de vagabond Avec ma peau qui s'est frotte Au soleil de tous les ts Et tout ce qui portait jupon Avec mon cur qui a su faire Souffrir autant qu'il a souffert Sans pour cela faire d'histoires Avec mon me qui n'a plus La moindre chance de salut Pour viter le purgatoire Avec ma gueule de mtque De juif errant, de ptre grec Et mes cheveux aux quatre vents Je viendrai ma douce captive Mon me sur, ma source vive Je viendrai boire tes vingt ans Et je serai prince de sang Rveur ou bien adolescent Comme il te plaira de choisir Et nous ferons de chaque jour Toute une ternit d'amour Que nous vivrons en mourir Et nous ferons de chaque jour Toute une ternit d'amour Que nous vivrons en mourir. |
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from Georges Moustaki - Le Meteque Vol.1 (2005)
Je voudrais mes amis vous offrir à ma table
Les meilleurs vins, les meilleures nourritures, Du tabac parfumé, des herbes délicates, Et des liqueurs aux couleurs enivrantes. Des filles qui seraient parmi nous, seraient belles, Prêtes à offrir tout un lit de tendresse. Je voudrais regarder briller vos yeux de grâce, À votre bouche, surprendre un sourire. Je voudrais chanter toutes les musiques, Charmer vos coeurs en charmant vos oreilles. Des filles qui seraient parmi nous, seraient belles, Prêtes à offrir tout un lit de tendresse. Je voudrais allumer des bougies silencieuses Qui danseraient des danses amoureuses Et je me sentirais alors un peu des vôtres, J'aurais moins froid et je serais moins seul. Des filles qui seraient parmi nous, seraient belles, Prêtes à offrir tout un lit de tendresse. Des filles qui seraient parmi nous, seraient belles, Prêtes à offrir tout un lit de tendresse. ... |
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from Georges Moustaki - Le Meteque Vol.1 (2005)
À regarder le monde s’agiter et paraître
En habit d’imposture et de supercherie On peut être mendiant et orgueilleux de l’être Porter ses guenilles sans en être appauvri L’humour n’a pas de rang il traine dans la rue Avec la dérision pour compagne fidèle La force est impuissante devant les mains nues De ceux qui savent rire encore et de plus belle On voit sur le trottoir des maîtres philosophes Qui dont jamais rien lu mais qui ont tout compris On voit dans le ruisseau des filles qui vous offrent Un instant qui ressemble à mille et une nuits Il y a des enfants rois que le soleil couronne Même si leurs palais ne sont que des taudis Ils vivent en seigneurs dans une Babylone Aux jardins suspendus de légumes et de fruits À l’heure où tous les bruits de la ville se taisent Un verre de thé noir à l’ombre d’un café Un peu d'herbe qui brûle sur un feu de braise Le paradis perdu est enfin retrouvé À regarder le monde s’agiter et paraître En habit d’imposture et de supercherie On peut être mendiant et orgueilleux de l’être Porter ses guenilles sans en être appauvri! |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
17 ans, une femme, une enfant
Qui ne sait rien encore et découvre son corps Que le soleil enivre et que la nuit délivre. 17 ans, un sourire innocent, Et le regard docile sous un rideau de cils, Mais une faim de loup et une soif de tout. 17 ans, des seins de satin blanc Semblent narguer le vent de leur charme insolent. 17 ans, et prendre encore le temps, Le temps de refuser le monde organisé Et faire à l'heure présente un aujourd'hui qui chante. 17 ans, et vivre à chaque instant Ses caprices d'enfant, ses désirs exigeants. 17 ans, j'étais adolescent Et je le suis encore en découvrant ton corps Comme un fruit éclaté, comme un cri révolté. 17 ans, déjà, 17 ans, tu n'as Que 17 ans, mon amour, mon enfant. |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005) | |||||
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
Pour faire pleurer Margot
Pour faire danser grand-mère Pour faire chanter les mots De ma chanson douce amère Laisse glisser ton archet Le long de la chanterelle Donne-moi le la caché Dans l'âme du violoncelle Oh la flûte emmène-moi Sur les rivages de Grèce Là-bas elle était en bois Et son chant plein d'allégresse Oh la flûte pardonne-moi Si je deviens nostalgique Si je divague parfois En écoutant ta musique Posée contre ton épaule Ton amie la contrebasse Joue discrètement son rôle Discrètement efficace Je ne sais qui soutient l'autre De l'homme et de l'instrument Unis comme deux apôtres Ou peut-être deux amants Et sur les rythmes du coeur Les tambourins les crotales Font revivre les couleurs De mon Afrique natale Réveille-moi aux accents Des pays que je visite De ma vie qui va dansant De ma vie qui va trop vite Et je voudrais rendre aussi Un hommage à ma guitare Mon inséparable outil Qui partage mon histoire Qui m'aide à trouver les mots De la chanson douce amère Qui a fait pleurer Margot Qui a célébré grand-père |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
Je veux que ma chanson soit comme un cri d'alarme
Entre un air à la mode et un chanteur de charme, Et même si je ne chante pas assez fort, Qu'on veuille m'écouter trois minutes encore. Quand on entend parler de femmes que l'on viole, Pour beaucoup d'entre nous, ça reste des paroles. On discute, on s'indigne, on ferme le journal Puis on finit par trouver ça presque normal. Hier, j'ai rencontré l'une de ces victimes. Pour la police, c'est affaire de routine Et pour les autres, ce n'est guère qu'une histoire. Moi, j'ai vu la détresse au fond de son regard. J'ai lavé son corps couvert de sperme et de sang. L'individu était presqu'un adolescent. Très vite, il a fait ça sans amour ni plaisir. Il paraît qu'il a pleuré avant de s'enfuir. Mon Dieu, qu'avons-nous fait pour en arriver là? Que faut-il faire pour arrêter tout cela? Ma tête se révolte et mon cœur est meurtri Et j'ai eu mal pour elle et j'ai honte pour lui. Mais qui d'entre nous n'a jamais violé quelqu'un, Pour ne parler que de ces petits viols mesquins Qui font partie de notre vie de tous les jours Et abreuvent de larmes notre soif d'amour? La puissance, l'argent, la force et le mépris, L'autorité du père et celle du mari, La rigueur imbécile des fauteurs de l'ordre Qui crée les enragés qu'il empêche de mordre Car ce sont nos enfants qu'on appelle la pègre, Gauchistes blousons, noirs drogués et autres nègres, Tous ceux qui, pour survivre, cherchent à rêver, Ceux qui cherchent la plage au-dessous des pavés Et si je viens chanter à la télévision, Dans le cadre établi de la consommation, Avec l'approbation du prince et de la cour, Ne va pas croire que c'est pour faire un discours. Ce n'est pas non plus pour te convaincre ou te plaire Ou chanter les idées quoi sont déjà dans l'air Mais c'est pour demander un aujourd'hui meilleur En faisant simplement mon métier de chanteur. Je dis que le bateau prend l'eau de tous côtés. Il est temps qu'on essaye de le colmater. Victime ou criminel, les deux sont concernés Et s'il y a un coupable, on est tous condamnés. |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
Chanson d'amour et d'amitié
Chanson d'un vieux routier De la vieille rengaine Chanson des rues et des pavés Perdue ou retrouvée Sur Ie bord de la Seine Chanson qui vit dans ma mémoire Et vient dans ma guitare Me jouer la chansonnette Chanson des nappes de papier Chanson qui fait rêver Musique un peu simplette Chanson d'amour et de regrets Chanson qui fait pleurer Margot dans sa chaumière Chanson pour Serge ou pour Édith Ancienne ou inédite En tout cas familière Chanson qui n'est qu'une chanson Pour toutes les saisons Du temps qui se déroule Chanson que I'on siffle pour soi Que I'on chante à mi-voix Ou que reprend la foule Chanson qui n'est qu'une chanson Pour toutes les saisons Musique un peu guimauve Chanson que je connais par cœur Que je chante en majeur Quand j'ai les idées mauves D'amour et d'amitié |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005) | |||||
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
Il y a des chansons qui reviennent comme revient le mois de mai
Chanson d' amour vieille rengaine ou toujours rime avec jamais Je veux sur la même musique parler du monde d' aujourd'hui Mi souriant mi-nostalgique conclurent déclare en ceci Heureusement qu' il y a de l' herbe dans nos villes polluées Et que la nature est superbe quand telle pousse en secret Et ce n' est pas demain la veille qu' on viendra nous l' arracher Un peu d' amour et de soleil suffit ta la faire pousser Un peu d' amour et de soleil suffit ta la faire pousser Oui je voudrais en quelque strophe livrer messages et discours Et être un nouveau philosophe en allant chanter dans les cours Avec mon piano à bretelle j' irai de pays en pays Répandre la bonne nouvelle et faire un peu d' écologie Heureusement qu' il y a de l' herbe dans nos villes polluées Et que la nature est superbe quand telle pousse en secret Et ce n' est pas demain la veille qu' on viendra nous l' arracher Un peu d' amour et de soleil suffit ta la faire pousser Un peu d' amour et de soleil suffit ta la faire pousser Et si part malheur je m' essouffle à vouloir tout dire en chantant Je me mettrai dans mes pantoufles je m' arrêterais quelque temps Mais comme revient l' hirondelle un jour à la belle saison Je reviendrai à tire d' aile célébrai pelouse et gazon Heureusement qu' il y a de l' herbe dans nos villes polluées Et que la nature est superbe quand telle pousse en secret Et ce n' est pas demain la veille qu' on viendra nous l' arracher Un peu d' amour et de soleil suffit ta la faire pousser Un peu d' amour et de soleil suffit ta la faire pousser Heureusement qu' il y a de l' herbe elle est douce et si parfu |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
Paroles et musique : Georges Moustaki
© Paille Music 1 Par la colombe et l'olivier Par la détresse du prisonnier Par l'enfant qui n'y est pour rien Peut-être viendra-t-elle demain 2 Avec les mots de tous les jours Avec les gestes de l'amour Avec la peur, avec la faim Peut-être viendra-t-elle demain 3 Par tous ceux qui sont déjà morts Par tous ceux qui vivent encore Par ceux qui voudraient vivre enfin Peut-être viendra-t-elle demain 4 Avec les faibles, avec les forts Avec tous ceux qui sont d'a ccord Ne seraient-ils que quelques-uns Peut-être viendra-t-elle demain 5 Par tous les rêves piétinés Par l'espérance abandonnée À Hiroshima, ou plus loin Peut-être viendra-t-elle demain La Paix ! |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005) | |||||
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
Pendant que je dormais, pendant que je rêvais,
Les aiguilles ont tourné, il est trop tard. Mon enfance est si loin, il est déjà demain. Passe, passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps. Pendant que je t'aimais, pendant que je t'avais, L'amour s'en est allé, il est trop tard. Tu étais si jolie, je suis seul dans mon lit. Passe, passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps. Pendant que je chantais ma chère liberté, D'autres l'ont enchaînée, il est trop tard. Certains se sont battus, moi, je n'ai jamais su. Passe, passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps. Pourtant, je vis toujours, pourtant, je fais l'amour, M'arrive même de chanter sur ma guitare, Pour l'enfant que j'étais, pour l'enfant que j'ai fait. Passe, passe le temps, il n'y en a plus pour très longtemps. Pendant que je chantais, Pendant que je t'aimais, Pendant que je rêvais, Il était encore temps. |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005) | |||||
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
Nous prendrons le temps de vivre,
D'être libres, mon amour. Sans projets et sans habitudes, Nous pourrons r'ver notre vie. Viens, je suis là, je n'attends que toi. Tout est possible, tout est permis. Viens, écoute ces mots qui vibrent Sur les murs du mois de mai. Ils nous disent la certitude Que tout peut changer un jour. Viens, je suis là, je n'attends que toi. Tout est possible, tout est permis. Nous prendrons le temps de vivre, D'être libres, mon amour. Sans projets et sans habitudes, Nous pourrons r'ver notre vie. |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
Les amis de Georges étaient un peu anars
Ils marchaient au gros rouge et grattaient leurs guitares Ils semblaient tous issus de la même famille Timides et paillards et tendres avec les filles Ils avaient vu la guerre ou étaient nés après Et s'étaient retrouvés à Saint-Germain-des-Prés Et s'il leur arrivait parfois de travailler Personne n'aurait perdu sa vie pour la gagner Les amis de Georges avaient les cheveux longs A l'époque ce n'était pas encore de saison Ils connaissaient Verlaine, Hugo, François Villon Avant qu'on les enferme dans des microsillons Ils juraient, ils sacraient, insultaient les bourgeois Mais savaient offrir des fleurs aux filles de joie Quitte à les braconner dans les jardins publics En jouant à cache-cache avec l'ombre des flics Les amis de Georges, on les reconnaissait A leur manière de n'être pas trop pressés De rentrer dans le rang pour devenir quelqu'un Ils traversaient la vie comme des arlequins Certains le sont restés, d'autres ont disparu Certains ont même la Légion d'honneur - qui l'eût cru? Mais la plupart d'entre eux n'ont pas bougé d'un poil Ils se baladent encore la tête dans les étoiles Les amis de Georges n'ont pas beaucoup vieilli A les voir on dirait qu'ils auraient rajeuni Le cheveu est plus long, la guitare toujours là C'est toujours l'ami Georges qui donne le la Mais tout comme lui ils ne savent toujours pas Rejoindre le troupeau ou bien marcher au pas Dans les rues de Paris, sur les routes de province Ils mendient quelquefois avec des airs de prince En chantant des chansons du dénommé Brassens |
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from Georges Moustaki - Le Philosophe Vol.2 (2005)
Mamzelle Gibson
On s'est connu en Amérique Dans un magasin de musique Où ne venait presque personne Mamzelle Gibson Je t'ai emportée sur mon cœur Comme un amant comme un voleur Sous l'œil surpris d'un métronome Mamzelle Gibson Mamzelle Gibson Tu étais bien la plus jolie Des filles des Etats-Unis Tu étais bien la plus jolie Des filles des Etats-Unis Mamzelle Gibson Tu ne comprenais que l'anglais Alors pour pouvoir te parler J'ai suivi des cours â Boston Mamzelle Gibson On avait dix-huit ans de moins Et on s'aimait déjà si bien On s'aime encore et ça étonne Mamzelle Gibson Mamzelle Gibson Tu étais bien la plus jolie Des filles des Etats-Unis Tu étais bien la plus jolie Des filles des Etats-Unis Mamzelle Gibson Quand j'ai voulu être infidèle Je n'ai pas pu trouver plus belle Que ton adorable personne Mamzelle Gibson Notre amour n'aura pas de fin Il vieillira comme un bon vin Sans jamais être monotone Mamzelle Gibson Mamzelle Gibson Tu es toujours la plus jolie Des filles des Etats-Unis Tu es toujours la plus jolie Des filles des Etats-Unis Tu resteras la plus jolie Des filles des Etats-Unis |
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Ma libert
Longtemps je t'ai garde Comme une perle rare Ma libert C'est toi qui m'as aid A larguer les amarres Pour aller n'importe o Pour aller jusqu'au bout Des chemins de fortune Pour cueillir en rvant Une rose des vents Sur un rayon de lune Ma libert Devant tes volonts Mon me tait soumise Ma libert Je t'avais tout donn Ma dernire chemise Et combien j'ai souffert Pour pouvoir satisfaire Toutes tes exigences (ou: Tes moindres exigences) J'ai chang de pays J'ai perdu mes amis Pour gagner ta confiance Ma libert Tu as su dsarmer Toutes mes habitudes Ma libert Toi qui m'a fait aimer Mme la solitude Toi qui m'as fait sourire Quand je voyais finir Une belle aventure Toi qui m'as protg Quand j'allais me cacher Pour soigner mes blessures Ma libert Pourtant je t'ai quitte Une nuit de dcembre J'ai dsert Les chemins carts Que nous suivions ensemble Lorsque sans me mfier Les pieds et poings lis Je me suis laiss faire Et je t'ai trahi pour Une prison d'amour Et sa belle gelire |
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Pour un ami qui souffre, pour l'enfant qui dort,
Pour un chagrin d'amour, qui ne veut pas finir, Pour une nuit d'hiver en Méditerranée, Pour un verre de vin partagé à plusieurs, Pour que dansent les vagues captives dans le port, Pour que chantent les filles à la tombée du jour, Et pour que le silence semble plus léger, Je joue cette musique qui traînait dans la rue. Elle vient de quelque part, je ne sais plus très bien, J'ai visité le monde et j'en suis revenu. J'ai gaspillé mon âme et j'ai perdu le nord Je joue cette musique pour ne penser à rien. |
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Je chante des poèmes
Que je n'ai pas écrits Je chante les "je t'aime" Que je n'ai lamais dits Je chante les révoltes Qui m'étouffent parfois Timide ou désinvolte Je les chante à mi-voix Je chante les voyages En restant sur le quai Je chante le courage Qui souvent m'a manqué Je chante les promesses Que je n'ai pas tenues Je chante les ivresses Sans avoir jamais bu Je chante et si je chante Pour qui veut m'écouter Je chante et je m'invente Une autre vérité Elle semble utopique Elle existe pourtant Je la mets en musique Pour la dire en chantant Je chante des poèmes Que je n'ai pas écrits Je chante des "je t'aime" Que je n'ai jamais dits Je chante les souffrances Que je n'ai pas connues Je chante l'espérance Quand il n'en reste plus |
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Reprends ta vieille guitare
Celle qui est accrochée Au clou de ta mémoire Que tu n’as plus touchée Celle qui t’accompagnait Jadis quand tu faisais la manche Remets ton vieux blue-jean Celui que tu portais Au temps de la débine À St-Germain-des-Prés Celui que tu mettais Jadis quand tu n’avais rien d’autre Ressors ton vieux crayon Celui qui te donnait Parfois l’inspiration D’écrire ou dessiner Sur les nappes en papier Jadis quand tu te croyais poète Reprends la route qui va Plus loin que l’Italie Vers des pays moins froids Où vivent tes amis La route que tu suivais Jadis quand tu prenais le large Et reprends ton sourire Et ton regard serein Celui qui semblait dire “Je rai besoin de rien” À ceux qui t’écoutaient Quand tu parlais si bien de liberté Et reprends ton sourire Et ton regard serein Celui qui semblait dire “Je rai besoin de rien” À ceux qui t’écoutaient Quand tu parlais si bien de liberté |
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Je voudrais sans la nommer vous parler d'elle
Comme d'une bien aimée, d'une fidèle Une fille bienvivante qui se réveille A des lendemains qui chantent sous le soleil C'est elle que l´on matraque Que l'on poursuit, que l'on traque, C'est elle qui se soulève, qui souffre et se met en grève, C'est elle qu'on emprissonne, qu'on traît, qu'on abandonne Qui nous donne envie de vivre, qui donne envie de la suivre, jusqu'au bout, jusqu´au bout Je voudrais sans la nommer lui rendre hommage: Jolie fleur du mois de mai ou fruit sauvage. Une plante bien plantée sur ses deux jambes, Et qui traine en liberté ou bon lui semble. C'est elle ... Je voudrais sans la nommer vous parler d'elle, Bien aimée ou mal aimée, elle est fidèle, Et si vous voulez que je vous la présente On l'appelle Révolution Pérmanente C'est elle ... C'est elle ... |
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Je vais te faire une petite chanson
Pour que tu puisses la chanter à ton tour Je la ferai simple comme bonjour Tu pourras la chanter sur tous les tons Toi qui apprends à jouer de la guitare Tu peux en guise de première leçon Apprendre à jouer ma petite chanson Tu feras mieux peut-être un peu plus tard Accorde bien les cordes entre elles Du mi grave à la chanterelle Et sans effort laisse glisser tes doigts Et chante à pleine voix la la la … Tu vois ce n'est vraiment pas compliqué Tu ne t'es pas beaucoup fatigué Pour écrire cette chanson-là Mais comme je ne suis pas très regardant Pour qu'elle dure plus longtemps J'ai ajouté un deuxième couplet Je l'ai même écrit en anglais I'll write for you a new little song So you'll be able to sing along It will be easy easy as pie Simple and light as a cloud in the sky And if you start to play the guitar Maybe one day you'll be a pop star But first try to play my little tune I'm sure you will improve very soon I'm sure you will improve very soon I'm sure you will improve very soon la la la … |
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Ce soir mon amour je ne t'aime plus
Tu es plus loin que la distance qui nous sépare Et d'autant plus absente que tu n'es nulle part Plus étrangère que la première venue Ce soir mon amour je ne te cherche plus Parmi mes souvenirs au fond de ma mémoire Je ne t'attends plus sur le quai d'aucune gare Je me souviens à peine t'y avoir attendue Je sais que nous buvions du vin après l'amour Que nos nuits commençaient quand se levait le jour Comme un torrent d'ébène tes cheveux sur ton cou Et ton regard meurtri quand tu fais les yeux doux Ce soir mon amour je ne te trompe plus Avec cette fille qui dort à mes côtés J'étais seul je lui ai demandé de rester Je suis seul très souvent et je m'y habitue Ce soir mon amour tu ne me manques plus Tu ne me manques pas il me manque d'aimer De ne plus être inutile inanimé De n'avoir rien à perdre et d'avoir tout perdu Je connais ta folie je connais ta pudeur Je sais qu'on se ressemble comme frère et sœur Je connais ton odeur je connais ton parfum Je te connais par cœur et je ne sais plus rien De toi mon amour que je n'aime plus Sans arriver à me sentir enfin libre Pareil à un danseur qui perdrait l'équilibre Comme un prince en disgrâce comme un ange déchu |
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Chante ta nostalgie
Au lieu de ne rien dire De chercher à mentir Avec un faux sourire Chante ta nostalgie Au lieu de ne rien faire Figé devant un verre D'une eau de vie amère Chante ta nostalgie Laisse venir tes pleurs Laisse aller ta douleur Fais taire ta pudeur Chante ta nostalgie Même si tu es seul A te faire une gueule Plus triste qu'un linceul Il suffit d'une guitare Ou d'un accordéon Et d'avoir en mémoire Un p'tit bout de chanson Chante ta nostalgie Avant qu'elle te bouffe Avant qu'elle n'étouffe Jusqu'à ton dernier cri Chante ta nostalgie Comme on dit une prière Pour sortir de l'enfer De la mélancolie Chante ta nostalgie Et bois à la santé De celle qui t'a quitté De ceux qui t'ont trahi Chante ta nostalgie Même si tu te plantes Même si tu inventes Et même si tu oublies Il suffit d'une guitare Ou d'un accordéon Et d'avoir en mémoire Un p'tit bout de chanson Chante ta nostalgie On se ressemble un peu Toi et moi, ça fait deux Et ça se multiplie Chante ta nostalgie Je chanterai la mienne Avec un peu de veine On se sera compris Chante ta nostalgie Hurle-la comme un sourd A la mort, à l'amour Qui nous réconcilie Chante ta nostalgie Pour ne pas en mourir Et pour pouvoir en rire Et pour rester en vie Il suffit d'une guitare Ou d'un accordéon Et d'avoir en mémoire Un p'tit bout de chanson |
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Dans la maison trop grande et trop vide
Dans la rue devenue déserte Dans Paris qui n'est plus qu'un boulevard de cendres Dans le soleil glacé, dans les nuages bas Et dans l'eau immobile d'un océan inerte Dans le regard éteint des vivants inconnus Je crie ma solitude en lettres de noblesse Je crie mon insomnie dans la nuit indifférente Et je maquille les poupées qui en témoignent La nostalgie étouffe un bâillement d'ennui Mais la douleur est là sourde et muette Comme il se doit La peur désemparée par toutes mes faiblesses Dans le silence épais comme un point d'orgue Le langage est approximatif |
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Elle appelle au secours
Elle appelle à l'amour Solitude de banlieue Solitude même à deux Et le temps qui passe Et le temps qui court Demain ce sera pareil Demain comme tous les jours Elle appelle au secours Elle appelle à l'amour Les enfants ont bien grandi Les enfants sont tous partis Et le coeur est vide Et le coeur est lourd Demain ce sera pareil Demain comme tous les jours Elle appelle au secours Elle appelle à l'amour Mais personne ne l'entend Mais personne ne l'attend Pour lui dire "je t'aime" Pour lui dire "bonjour" Demain ce sera pareil Demain comme tous les jours Elle appelle au secours Elle appelle à l'amour On en rit ou ont la plaint On la laisse dans son coin Dans un monde indiffèrent Dans un monde aveugle et sourd Demain ce sera pareil Demain comme tous les jours Elle appelle au secours Elle appelle à l'amour Dans un monde qui ne comprend rien À l'amour |
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Une enfant s’est échappée
Est venue se réfugier Sous mon toit dans mes bras Dans mon cœur dans mon lit Il parait que c’est un délit Une femme de seize ans Ce n’est guère qu’une enfant On la surveille on la conseille Moi je l’ai accueillie Il parait que c’est un délit Cette enfant m’a raconté Son histoire et ses idées Librement tendrement Nos corps se sont réunis Il parait que c’est un délit La police et les juges Ont violé le refuge De mon toit de mes bras Ils ont tout démoli Pour faire cesser le délit Une enfant s’est échappée Est venue se réfugier Sous mon toit dans mes bras Dans mon cœur dans mon lit Il parait que c’est un délit! |
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On vit comme tant d’autres
Nos gestes sont les mêmes Il nous arrive encore De nous dire je t’aime Que tu prennes ma main Que j‘embrasse ton cou Dans la brume légère De nos habitudes On garde la tendresse Pour calmer l’inquiétude Et l’on s’endort ensemble Par peur de solitude Je rentre un peu plus tard Tu es moins impatiente Je regarde mourir une étoile filante Notre amour est un astre Qui brille feu doux Dans la brume légère De nos habitudes On garde la tendresse Pour calmer l’inquiétude Et l’on s’endort ensemble Par peur de solitude Tu n‘as plus rien dire Je t‘ai tout raconté Pour troubler le silence On parle de l’été Où irons-nous passer Nos prochaines vacances Dans la brume légère De nos habitudes On garde la tendresse Pour calmer l’inquiétude Et l’on s’endort ensemble Par peur de solitude! |
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Le long du fleuve qui remonte
Par les rives de la rencontre Aux sources d'émerveillement On voit dans le jour qui se lève S'ouvrir tout un pays de rêve Le tendre pays des amants On part avec le cœur qui tremble Du bonheur de partir ensemble Sans savoir ce qui nous attend Ainsi commence le voyage Semé d'écueils et de mirages De l'amour et de ses tourments Quelques torrents de médisance Viennent déchirer le silence Essayant de tout emporter Et puis on risque le naufrage Lorsque le vent vous mène au large Des îles d'infidélité Plus loin le courant vous emporte Vers les rochers de la discorde Et du mal à se supporter Enfin la terre se dénude C'est le désert de l'habitude L'ennui y a tout dévasté Quand la route paraît trop longue Il y a l'escale du mensonge L'auberge de la jalousie On y déjeune de rancune Et l'on s'enivre d'amertume L'orgueil vous y tient compagnie Mais quand tout semble à la dérive Le fleuve roule son eau vive Et l'on repart à l'infini Où l'on découvre au bord du Tendre Le jardin où l'on peut s'étendre La terre promise de l'oubli |
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Je ne t'attends pas au bout d'une ligne droite
Je sais qu'il faudra faire encore des détours Et voir passer encore des jours et des jours Mais sans que rien ne vienne éteindre notre hâte Il pleut chez toi, chez moi le soleil est de plomb Quand pourrons-nous enfin marier nos saisons Quand pourrons-nous rentrer ensemble à la maison Nous avons le temps, mais pourquoi est-ce si long Mes habits ont parfois des traces de poussière Et le parfum fané des amours passagères Qui m'ont rendu ma solitude plus légère A l'aube de mes nuits blanches et solitaires Et toi mon bel amour, dis moi s'il y a des hommes Qui t'ont rendu la vie un peu moins monotone Qui t'aident à supporter l'hiver après l'automne Et les silences obstinés du téléphone Nous nous raconterons nos triomphes, nos fêtes Mais comment s'avouer toutes nos défaites L'angoisse qui nous tient, l'angoisse qui nous guette Et s'accroche à chaque pensée, à chaque geste Je sais que tu seras au bout de mes voyages Je sais que tu viendras malgré tous les détours Nous dormirons ensemble et nous ferons l'amour Dans un monde réinventé à notre image |
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Où et quand viendra-t-elle et comment sera-t-elle
En robe de velours ou vêtue de dentelle Chargée de nostalgie ou porteuse d’ivresse La vieillesse Deviendrai-je un vieux singe un vieux fou un vieux con Mandarin sclérosé radoteur ou bougon Ou m’accordera-t-elle un peu de sa sagesse La vieillesse Viendra-t-elle comme une amie Comme une dame aux cheveux blancs À l’air paisible et souriant Qui viendrait partager mes nuits Ou comme l’ultime adversaire Celle qui reste à vaincre encore Avant de rencontrer la mort Et de s’endormir sous la terre Où et quand viendra-t-elle et comment sera-t-elle En robe de velours ou vêtue de dentelle Chargée de nostalgie ou porteuse d’ivresse La vieillesse fera-t-elle de moi un sinistre dévot Préoccupé de Dieu beaucoup plus qu’il ne faut Ou me donnera-t-elle droit à la paresse La vieillesse Serai-je comme un arbre sec Qui semble défier le temps Et qui supporte bravement Des coups de hache des coups de bec Ou le vieux beau qui vieillit mal Et regarde avec inquiétude Son beau crâne qui se dénude Et ses dents qui se font la male Où et quand viendra-t-elle et comment sera-t-elle En robe de velours ou vêtue de dentelle Chargée de nostalgie ou porteuse d’ivresse La vieillesse Je dis qu’il est trop tôt mais je sais qu’il est tard Je veux être un vieil homme sans être un vieillard Et vivre chaque instant tout le temps que me laisse La jeunesse! |
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Les amours finissent un jour,
Les amants ne s'aiment qu'un temps. A quoi bon te regretter, mon bel amour d'un été? Voici déjà venir l'hiver; Bientôt le ciel sera couvert De gros nuages plus lourds Que notre chagrin d'amour. Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps. A quoi bon penser à moi? Il y a d'autres que moi Pour dire les mots que tu attends, Pour t'offrir de nouveaux printemps Pour oublier le passé, Pour le faire recommencer. Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps. A quoi bon se déchirer, Pourquoi souffrir ou pleurer? Rien de nouveau sous le soleil, Tout est tellement, tellement pareil. Il vaudra mieux désormais Oublier comme on s'aimait. Les amours finissent un jour, Les amants ne s'aiment qu'un temps, Mais nous deux, c'était différent : On aurait pu s'aimer longtemps, longtemps, longtemps. |
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from Georges Moustaki - Le Seducteur Vol.3 (2005)
Pour avoir si souvent dormi
Avec ma solitude Je m'en suis fait presqu'une amie Une douce habitude Ell' ne me quitte pas d'un pas Fidèle comme une ombre Elle m'a suivi ça et là Aux quatre coins du monde Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Quand elle est au creux de mon lit Elle prend toute la place Et nous passons de longues nuits Tous les deux face à face Je ne sais vraiment pas jusqu'où Ira cette complice Faudra-t-il que j'y prenne goût Ou que je réagisse? Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Par elle, j'ai autant appris Que j'ai versé de larmes Si parfois je la répudie Jamais elle ne désarme Et si je préfère l'amour D'une autre courtisane Elle sera à mon dernier jour Ma dernière compagne Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude Non, je ne suis jamais seul Avec ma solitude |
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from Georges Moustaki - Le Seducteur Vol.3 (2005)
Nadjejda, Nadjejda,
En russe, ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est peut-être absence, Combien de temps encore sans voir ton corps? Combien d'étés combien d'hivers? Combien de saisons en enfer? Nadjejda, Nadjejda, En russe, ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est peut-être souffrance, Trop vite ou doucement Passe le temps, Nous en restera-t-il assez Pour un jour tout recommencer? Nadjejda, Nadjejda, En russe, ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est comme un long silence, Ma guitare s'est tue, Je ne sais plus La chanson que je t'écrivais Quand je croyais te retrouver Nadjejda, Nadjejda, En russe ça veut dire espérance Nadjejda, Nadjejda, En amour c'est peut-être patience. |
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from Georges Moustaki - Le Seducteur Vol.3 (2005)
Elle est là elle passe elle rôde
Elle frappe autour de nous en jouant à la main chaude Elle choisit son moment Elle choisit ses amants En esclave souveraine Et ceux qui s'en croient maîtres Finissent par se soumettre À son règne On l'appelle folie On l'appelle on la fuit On croit la tenir elle s‘envole Elle est rusée la guêpe elle n’est pas du tout folle Quand tout le monde se tait Elle dit la vérité Elle inspire les révoltes Des poètes maudits Qui redonnent la vie À l’espérance morte On l‘appelle folie On l'appelle on la fuit Elle connait tous les artifices Pour me faire passer par ses mille caprices Elle choisit mes ivresses Elle me hante et me dresse Me détruit et m’enflamme Quand j’ai du mal à vivre C‘est elle qui me délivre Et apaise mon âme On l‘appelle folie On l'appelle on la fuit! |
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Sarah
La femme qui est dans mon lit N'a plus vingt ans depuis longtemps Les yeux cernés Par les années Par les amours Au jour le jour La bouche usée Par les baisers Trop souvent mais Trop mal donnés Le teint blafard Malgré le fard Plus pâle qu'une Tache de lune La femme qui est dans mon lit N'a plus vingt ans depuis longtemps Les seins trop lourds De trop d'amours Ne portent pas Le nom d'appâts Le corps lassé Trop caressé Trop souvent mais Trop mal aimé Le dos voûté Semble porter Les souvenirs Qu'elle a dû fuir La femme qui est dans mon lit N'a plus vingt ans depuis longtemps Ne riez pas N'y touchez pas Gardez vos larmes Et vos sarcasmes Lorsque la nuit Nous réunit Son corps, ses mains S'offrent aux miens Et c'est son coeur Couvert de pleurs Et de blessures Qui me rassure |
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from Georges Moustaki - Le Seducteur Vol.3 (2005)
Si je pouvais t'aider
À mettre en ordre tes idées À chercher plutôt que d'attendre Et à donner plutôt que prendre Si je pouvais t'aider À offrir plutôt que compter À être plutôt que paraître À ne pas vieillir mais renaître Si je pouvais t'aider À comprendre au lieu de douter À créer plutôt que refaire À choisir ce que tu préfères Si je pouvais t'aider À trouver ton meilleur côté Celui que jamais tu ne livres Celui qui te ferait mieux vivre Si je pouvais t'aider Comme tu me l'as demandé Toi qui me prends pour un vieux sage Parce que j'ai deux fois ton âge Si je pouvais t'aider À mettre en ordre tes idées À offrir plutôt que compter Comme tu me l'as demandé |
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(G. Moustaki)
Plus tendres qu'un aveau tes gestes me désarment ta main dans tes cheveux ou qui sèche une larme tu mêles savamment l'innocence et le charme ta jupe de quinze ans et tes jambes de femme te bras encor' si frêles deviennent rassurants quand tu donnes à l'enfant la douceur maternelle Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche toi qui suces ton pouce quand tu es endormie Plus belle qu'une ondine quand tu sors de ton bain tu caches ta poitrine dans la paume de tes mains des anches insolents à chaque mouvement une bouche gourmande et des yeux innocents le soleil apprivoise ton corps à contre-jour et trouble les contours de ton ombre chinoise Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche toi qui suces ton pouce quand tu es endormie Comme une adolescente à son premier désir experte et maladroite offerte à ton plaisir tu es en même temps princesse et courtisane une fille une femme et la mère et l'enfant je te regarde vivre et tu me donnes vie tes gestes me délivrent de tout ce que je suis Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche toi qui suces ton pouce quand tu es endormie |
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La fille près de qui je dors,
M'enroule dans ses cheveux d'or Comme une araignée dans sa toile. Moi, j'en appelle à mon étoile Qui me fera trouver le nord... Les bateaux reposent encor Dans les eaux profonds du port, épuisés par leurs longs voyages. Moi, j'en appelle au vent du large Qui me fera quitter le bord. La nuit que déchire l'aurore N'est plus que l'envers du décor De tous mes rêves périssables. J'en appelle au désert de sable Qui me fera trouver de l'or. Je m'en irai l'âme et le corps Guidés par un commun accord De tous mes sens insatiables. J'en appelle à Dieu et à Diable Qui me feront trouver la mort. La fille près de qui je dors M'enroule dans ses cheveux d'or Comme une araignée dans sa toile. |
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Humbly he came
Nobody knew his name He was so poorly dressed Looking for a place to rest Because his feet were bare They didn't really care Humbly he came Nobody knew his name The words he said were good But no one understood Thought some of them received So very few believed Humbly he came Nobody knew his name Just asked for wine and bread Somewhere to lay his head But he asked for so much more From the rich and from the poor So humbly he came His leaving was the same Like a ship without a crew A stranger passing through He left the way he came Nobody cried his name Humbly he came And never came again It happened long ago Now they would not let him go Women wear their nicest dress As for a much awaited guest Children call him by his name Invite him to their game Men keep a glass of wine To celebrate that time They will feast and sing and then They will love and love and love again Humbly he came Nobody knew his name Humbly he came And never came again |
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Je chante des poèmes
Que je n'ai pas écrits Je chante les "je t'aime" Que je n'ai lamais dits Je chante les révoltes Qui m'étouffent parfois Timide ou désinvolte Je les chante à mi-voix Je chante les voyages En restant sur le quai Je chante le courage Qui souvent m'a manqué Je chante les promesses Que je n'ai pas tenues Je chante les ivresses Sans avoir jamais bu Je chante et si je chante Pour qui veut m'écouter Je chante et je m'invente Une autre vérité Elle semble utopique Elle existe pourtant Je la mets en musique Pour la dire en chantant Je chante des poèmes Que je n'ai pas écrits Je chante des "je t'aime" Que je n'ai jamais dits Je chante les souffrances Que je n'ai pas connues Je chante l'espérance Quand il n'en reste plus |
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Je vais te faire une petite chanson
Pour que tu puisses la chanter à ton tour Je la ferai simple comme bonjour Tu pourras la chanter sur tous les tons Toi qui apprends à jouer de la guitare Tu peux en guise de première leçon Apprendre à jouer ma petite chanson Tu feras mieux peut-être un peu plus tard Accorde bien les cordes entre elles Du mi grave à la chanterelle Et sans effort laisse glisser tes doigts Et chante à pleine voix la la la … Tu vois ce n'est vraiment pas compliqué Tu ne t'es pas beaucoup fatigué Pour écrire cette chanson-là Mais comme je ne suis pas très regardant Pour qu'elle dure plus longtemps J'ai ajouté un deuxième couplet Je l'ai même écrit en anglais I'll write for you a new little song So you'll be able to sing along It will be easy easy as pie Simple and light as a cloud in the sky And if you start to play the guitar Maybe one day you'll be a pop star But first try to play my little tune I'm sure you will improve very soon I'm sure you will improve very soon I'm sure you will improve very soon la la la … |
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from Georges Moustaki - Georges Moustaki/ Master Serie (2005) | |||||
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from Georges Moustaki - Georges Moustaki/ Master Serie (2005)
Le piano ne chante plus
et la guitarre s'est tue elle est partie elle a laissé quelques livres et tous les bijoux de cuivre elle est partie elle ne se promène plus à moitié nue du lit à la salle de bains chaque matin le piano ne chante plus et la guitarre s'est tue elle est partie près du lit encore défait il y a sa tasse de café elle est partie ce n'est pas très original d'avoir si mal quand il vous arrive un jour de perdre un amour le piano ne chante plus et la guitarre s'est tue Elle Est Partie j'ai encore son parfum dans la paume de mes mains elle est partie j'oublie le mauvais moments je sais seulement qu'avec elle j'étais bien pourquoi elle-est si loin? où est-elle, mon amie, ça fait dix ans aujourd'hui qu'elle est partie celle qui vivait près de moi qui dormait entre mes bras toutes les nuits le piano est désaccordé la chanson est démodée si elle m'entend la fredonner qu'elle sache que j'en ai pris mon parti le piano ne chante plus |
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from Georges Moustaki - Georges Moustaki/ Master Serie (2005)
On nous dira qu'on a tord de chanter
La fraternité et la liberté, Que tout cela ne sert à rien, Que ce n'est pas encore pour demain Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... On nous dira qu'on a tord de rêver En croyant vivre la réalité, Qu'il faut garder les yeux ouverts Et regarder ce qui va de travers. Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... On nous dira qu'on a tord de crier Et de clamer nos quatre vérités, Qu'il vaut mieux se taire ou mentir, Et surtout savoir garder le sourire. Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... On nous dira qu'on a tord de parler De l'amour comme si il en existait, Qu'il ne s'agit que d'un mirage, Une illusion qui n'est pas de notre âge. Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... On nous dira qu'on a tord ou raison, Ca nous fera pas changer de chanson, On vous la donne comme elle est, Vous pourrez en faire ce qu'il vous plaît. Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... Et pourtant dans le monde Les enfants nous répondent Et pourtant dans le monde... |
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Une enfant s’est échappée
Est venue se réfugier Sous mon toit dans mes bras Dans mon cœur dans mon lit Il parait que c’est un délit Une femme de seize ans Ce n’est guère qu’une enfant On la surveille on la conseille Moi je l’ai accueillie Il parait que c’est un délit Cette enfant m’a raconté Son histoire et ses idées Librement tendrement Nos corps se sont réunis Il parait que c’est un délit La police et les juges Ont violé le refuge De mon toit de mes bras Ils ont tout démoli Pour faire cesser le délit Une enfant s’est échappée Est venue se réfugier Sous mon toit dans mes bras Dans mon cœur dans mon lit Il parait que c’est un délit! |
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