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Aimer a perdre la raison
Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison Ah c'est toujours toi que l'on blesse C'est toujours ton miroir brise Mon pauvre bonheur, ma faiblesse Toi qu'on insulte et qu'on delaisse Dans toute chair martyrisee Aimer a perdre la raison Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison La faim, la fatigue et le froid Toutes les miseres du monde C'est par mon amour que j'y crois En elle je porte ma croix Et de leurs nuits ma nuit se fonde Aimer a perdre la raison Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison |
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Le vent dans tes cheveux blonds
Le soleil a l'horizon Quelques mots d'une chanson Que c'est beau, c'est beau la vie Un oiseau qui fait la roue Sur un arbre deja roux Et son cri par dessus tout Que c'est beau, c'est beau la vie. Tout ce qui tremble et palpite Tout ce qui lutte et se bat Tout ce que j'ai cru trop vite A jamais perdu pour moi Pouvoir encore regarder Pouvoir encore ecouter Et surtout pouvoir chanter Que c'est beau, c'est beau la vie. Le jazz ouvert dans la nuit Sa trompette qui nous suit Dans une rue de Paris Que c'est beau, c'est beau la vie. La rouge fleur eclatee D'un neon qui fait trembler Nos deux ombres etonnees Que c'est beau, c'est beau la vie. Tout ce que j'ai failli perdre Tout ce qui m'est redonne Aujourd'hui me monte aux levres En cette fin de journee Pouvoir encore partager Ma jeunesse, mes idees Avec l'amour retrouve Que c'est beau, c'est beau la vie. Pouvoir encore te parler Pouvoir encore t'embrasser Te le dire et le chanter Oui c'est beau, c'est beau la vie. |
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La mer sans arret
Roulait ses galets Les cheveux defaits Ils se regardaient Dans l'odeur des pins Du sable et du thym Qui baignait la plage Ils se regardaient Tous deux sans parler Comme s'ils buvaient l'eau de leurs visages Et c'etait comme si tout recommencait La meme innocence les faisait trembler Devant le merveilleux Le miraculeux Voyage de l'amour Dehors ils ont passe la nuit L'un contre l'autre ils ont dormi La mer longtemps les a berces Et quand ils se sont eveilles C'etait comme s'ils venaient au monde Dans le premier matin du monde La mer sans arret Roulait ses galets Quand ils ont couru Dans l'eau les pieds nus A l'ombre des pins Se sont pris la main Et sans se defendre Sont tombes dans l'eau Comme deux oiseaux Sous le baiser chaud de leurs bouches tendres Et c'etait comme si tout recommencait La vie, l'esperance et la liberte Avec le merveilleux Le miraculeux Voyage de l'amour |
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Quand tu applaudiras sur la cendre du stade
Les garcons de l'ete au torse de couleurs Lorsque tu les verras vibrer devant l'estrade Ou Vilar et Planchon se firent bateleurs Lorsque tu les verras sur les neiges en pente Ecrire en noir et blanc et le risque et l'effort Quand les filles riront avec leur peau brulante Et la mer qui ruisselle attachee a leur corps Alors tu comprendras alors tu aimeras La jeunesse la jeunesse la jeunesse Quand ils t'agaceront ces sourires futiles Ces vacarmes du soir ces indecents chahuts Quand tu t'affligeras du juke-box imbecile Et des danses nouvelles que tu ne danses plus Quand le monome idiot te barrera la route Reviens donc sur tes pas ils menent au printemps Et tu murmureras pour celle qui t'ecoute Lorsque je faisais ca moi j'avais dix-sept ans Alors tu comprendras alors tu aimeras La jeunesse la jeunesse la jeunesse Quand tu seras emu devant leur joie de vivre Devant leur soif d'amour quand tu auras pleure Pour un Alain-Fournier vivant le temps d'un livre Ou bien pour Guy Moquet mourant au temps d'aimer Le temps d'aimer se perd le temps est ce qui passe Le temps est ce qui meurt l'espoir est ce qui nait Regarde ces garcons ces filles qui s'embrassent Il va naitre pour eux le temps que tu voulais Alors tu aimeras alors tu salueras La jeunesse la jeunesse la jeunesse |
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M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Qui chante au fond de moi au bruit de l'ocean M'en voudrez-vous beaucoup si la revolte gronde Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents Ma memoire chante en sourdine Potemkine Ils etaient des marins durs a la discipline Ils etaient des marins, ils etaient des guerriers Et le cœur d'un marin au grand vent se burine Ils etaient des marins sur un grand cuirasse Sur les flots je t'imagine Potemkine M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Ou celui qui a faim va etre fusille Le crime se prepare et la mer est profonde Que face aux revoltes montent les fusiliers C'est mon frere qu'on assassine Potemkine Mon frere, mon ami, mon fils, mon camarade Tu ne tireras pas sur qui souffre et se plaint Mon frere, mon ami, je te fais notre alcade Marin ne tire pas sur un autre marin Ils tournerent leurs carabines Potemkine M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Ou l'on punit ainsi qui veut donner la mort M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Ou l'on n'est pas toujours du cote du plus fort Ce soir j'aime la marine Potemkine |
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from Jean Ferrat - Jean Ferrat Vol.2/ Les Talents Du Siecle (2005)
Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi sur les choses humaines Et j'ai vu desormais le monde a ta facon J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les etoiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne Qu'il fait jour a midi qu'un ciel peut etre bleu Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne Ou l'homme ne sait plus ce que c'est qu'etre deux Tu m'as pris par la main comme un amant heureux Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes N'est-ce pas un sanglot de la deconvenue Une corde brisee aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le reve ailleurs que dans les nues Terre terre voici ses rades inconnues Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement |
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from Jean Ferrat - Chante Aragon (2002)
Aimer a perdre la raison
Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison Ah c'est toujours toi que l'on blesse C'est toujours ton miroir brise Mon pauvre bonheur, ma faiblesse Toi qu'on insulte et qu'on delaisse Dans toute chair martyrisee Aimer a perdre la raison Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison La faim, la fatigue et le froid Toutes les miseres du monde C'est par mon amour que j'y crois En elle je porte ma croix Et de leurs nuits ma nuit se fonde Aimer a perdre la raison Aimer a n'en savoir que dire A n'avoir que toi d'horizon Et ne connaitre de saisons Que par la douleur du partir Aimer a perdre la raison |
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from Jean Ferrat - Chante Aragon (2002) | |||||
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from Jean Ferrat - Chante Aragon (2002)
Je reve et je me reveille
Dans une odeur de lilas De quel cote du sommeil T'ai-je ici laisse ou la Je dormais dans ta memoire Et tu m'oubliais tout bas Ou c'etait l'inverse histoire Etais-je ou tu n'etais pas Je me rendors pour t'atteindre Au pays que tu songeas Rien n'y fait que fuir et feindre Toi tu l'as quitte deja Dans la vie ou dans le songe Tout a cet etrange eclat Du parfum qui se prolonge Et d'un chant qui s'envola O claire nuit jour obscur Mon absente entre mes bras Et rien d'autre en moi ne dure Que ce que tu murmuras |
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from Jean Ferrat - Chante Aragon (2002) | |||||
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from Jean Ferrat - Chante Aragon (2002)
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin, minuit, midi Dans l'enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C'etait hier que je t'ai dit Nous dormirons ensemble C'etait hier et c'est demain Je n'ai plus que toi de chemin J'ai mis mon c?ur entre tes mains Avec le tien comme il va l'amble Tout ce qu'il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J'ai referme sur toi mes bras Et tant je t'aime que j'en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble |
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from Jean Ferrat - Chante Aragon (2002)
Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi sur les choses humaines Et j'ai vu desormais le monde a ta facon J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les etoiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne Qu'il fait jour a midi qu'un ciel peut etre bleu Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne Ou l'homme ne sait plus ce que c'est qu'etre deux Tu m'as pris par la main comme un amant heureux Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes N'est-ce pas un sanglot de la deconvenue Une corde brisee aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le reve ailleurs que dans les nues Terre terre voici ses rades inconnues Que serais-je sans toi qui vins a ma rencontre Que serais-je sans toi qu'un c?ur au bois dormant Que cette heure arretee au cadran de la montre Que serais-je sans toi que ce balbutiement |
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from Jean Ferrat - Chante Aragon (2002)
Tu portais dans ta voix comme un chant de Nerval
Quand tu parlais du sang jeune homme singulier Scandant la cruaute de tes vers reguliers Le rire des bouchers t'escortait dans les Halles Tu avais en ces jours ces accents de gageure Que j'entends retentir a travers les annees Poete de vingt ans d'avance assassine Et que vengeaient deja le blaspheme et l'injure Je pense a toi Desnos qui partis de Compiegne Comme un soir en dormant tu nous en fis recit Accomplir jusqu'au bout ta propre prophetie La-bas ou le destin de notre siecle saigne Debout sous un porche avec un cornet de frites Te voila par mauvais temps pres de Saint-Merry Devisageant le monde avec effronterie De ton regard pareil a celui d'Amphitrite Enorme et palpitant d'une pale buee Et le sol a ton pied comme au sein nu l'ecume Se couvre de megots de crachats de legumes Dans les pas de la pluie et des prostituees Je pense a toi Desnos qui partis de Compiegne Comme un soir en dormant tu nous en fis recit Accomplir jusqu'au bout ta propre prophetie La-bas ou le destin de notre siecle saigne Et c'est encore toi sans fin qui te promenes Berger des longs desirs et des songes brises Sous les arbres obscurs dans les Champs-Elysees Jusqu'a l'epuisement de la nuit ton domaine O la Gare de l'Est et le premier croissant Le cafe noir qu'on prend pres du percolateur Les journaux frais les boulevards pleins de senteur Les bouches du metro qui captent les passants Je pense a toi Desnos qui partis de Compiegne Comme un soir en dormant tu nous en fis recit Accomplir jusqu'au bout ta propre prophetie La-bas ou le destin de notre siecle saigne La ville un peu partout garde de ton passage Une ombre de couleur a ses frontons salis Et quand le jour se leve au Sacre-C?ur pali Quand sur le Pantheon comme un equarissage Le crepuscule met ses lambeaux ecorches Quand le vent hurle aux loups dessous le Pont-au-Change Quand le soleil au Bois roule avec les oranges Quand la lune s'assied de clocher en clocher Je pense a toi Desnos qui partis de Compiegne Comme un soir en dormant tu nous en fis recit Accomplir jusqu'au bout ta propre prophetie La-bas ou le destin de notre siecle saigne |
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from Jean Ferrat - Chante Aragon (2002)
Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses heros Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu Emplissant tout a coup l'univers de silence Contre les violents tourne la violence Dieu le fracas que fait un poete qu'on tue Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange Un jour de palme, un jour de feuillages au front Un jour d'epaule nue ou les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche Ah je desesperais de mes freres sauvages Je voyais, je voyais l'avenir a genoux La Bete triomphante et la pierre sur nous Et le feu des soldats porte sur nos rivages Quoi toujours ce serait par atroce marche Un partage incessant que se font de la terre Entre eux ces assassins que craignent les pantheres Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touche Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange Un jour de palme, un jour de feuillages au front Un jour d'epaule nue ou les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle Des manieres de rois et des fronts prosternes Et l'enfant de la femme inutilement ne Les bles dechiquetes toujours des sauterelles Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue Le massacre toujours justifie d'idoles Aux cadavres jetes ce manteau de paroles Le baillon pour la bouche et pour la main le clou Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange Un jour de palme, un jour de feuillages au front Un jour d'epaule nue ou les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001) | |||||
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Toutes les portes se ressemblent
Quelque part dans ce grand ensemble Ariane, Ariane m'attend Maudite soit ma maladresse J'ai perdu sa nouvelle adresse Ariane, Ariane m'attend Toutes les portes se ressemblent Les escaliers montent ou descendent Selon le sens ou on les prend Les judas me font la grimace Je vais, je cours, les heures passent Au fil du temps l'amour se casse Ariane, Ariane m'attend Toutes les portes se ressemblent Mais a tant crier il me semble Qu'Ariane, qu'Ariane m'entend Escalier cent-soixante-quatre Mon c?ur va-t-il cesser de battre Ariane, Ariane m'attend Ariane, vois ma triste posture Devant ces portes d'imposture Ariane, ouvre-moi, je t'entends Mais luit ou tant je tambourine J'entrouvre et soudain je devine Ce n'est qu'une tele-speakerine Qui parle, qui parle du temps Je veux hurler mais ma voix tremble Je pleure et je ris tout ensemble Ariane, Ariane m'attend Devant ces mille et une portes Je sens que la colere m'emporte Ariane, Ariane m'attend Ariane, tu ne peux pas paraitre Il me reste un moyen peut-etre Nous verrons bien si cela prend Par l'allumette que j'enflamme J'en fonds cet ensemble sans ame Le feu fera surgir la femme Ariane, Ariane, Ariane, Ariane Ariane, Ariane, Ariane... |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001) | |||||
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Dors petit homme
Dors petit frere La nuit A Bahia de tous les Saints Bruisse de papier d'etain D'ombres dures et familieres La nuit Tu t'endors le long des quais Pres des futs abandonnes Poings fermes dans la poussiere Dors petit homme Dors petit frere La faim Met sa robe d'apparat C'est l'heure ou l'on voit les rats Regagner les grands navires C'est l'heure Ou des financiers au bras Les putains ouvrent leurs draps En forme de tirelire Dors petit homme Dors petit frere Parfois Tu ecoutes les indiens Parler de mal et de bien Sur leurs siecles de misere Tu vois Le diable n'est qu'un pantin Qui s'evanouit au matin Quand tu leves la paupiere Dors petit homme Dors petit frere Hier Sur les toits jaune orange L'oiseau qui te fait rever A survole la frontiere |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001) | |||||
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
En groupe en ligue en procession
En banniere en slip en veston Il est temps que je le confesse A pied a cheval et en voiture Avec des gros des p'tits des durs Je suis de ceux qui manifestent Avec leurs gueules de travers Leurs fins de mois qui sonnent clair Les uns me trouvent tous les vices Avec leur teint calamiteux Leurs fins de mois qui sonnent creux D'autres trouvent que c'est justice Je suis de ceux que l'on fait taire Au nom des libertes dans l'air Une sorte d'amoraliste Le fossoyeur de nos affaires Le Deroulede de l'arriere Le plus complet des defaitistes L'empecheur de tuer en rond Perdant avec satisfaction Vingt ans de guerres colonialistes La petite voix qui dit non Des qu'on lui pose une question Quand elle vient d'un parachutiste En groupe en ligue en procession Depuis deux cents generations Si j'ai souvent commis des fautes Qu'on me donne tort ou raison De greves en revolutions Je n'ai fait que penser aux autres Pareil a tous ces compagnons Qui de Charonne a la Nation En ont vu defiler parole Des pelerines et des batons Sans jamais rater l'occasion De se faire casser la gueule En groupe en ligue en procession Et puis tout seul a l'occasion J'en ferai la preuve par quatre S'il m'arrive Marie-Jesus D'en avoir vraiment plein le cul Je continuerai de me battre On peut me dire sans remission Qu'en groupe en ligue en procession On a l'intelligence bete Je n'ai qu'une consolation C'est qu'on peut etre seul et con Et que dans ce cas on le reste |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Excusez-moi
De ne pas etre plus habile De ne pas danser sur un fil De ne pas me tenir tres droit Je ne ferai pas de claquettes Ni de culbutes sur la tete Je ne sais quoi faire de mes bras de mes bras Excusez-moi Si je n'arrive pas a dire Tout ce que je voudrais vous dire A belle a claire a haute voix Louer le ciel la nuit le jour Et l'evidence de l'amour Simplement comme je le dois je le dois Excusez-moi Quand ma chanson deviendra triste C'est que j'ai sous les yeux la liste Des hommes partout mis en croix Je ne manque pas de courage Mais nous vivons au moyen-age Les bras m'en tombent quelquefois quelquefois Excusez-moi Je reve de chansons trempees Tranchantes comme un fil d'epee Et ne manie qu'un sabre en bois Un jour j'en ris l'autre j'en pleure Et qu'importe si c'est un leurre Je pourrai dire que j'y crois que j'y crois Excusez-moi Quand ma chanson deviendra folle Je n'y aurai pas d'autre role Que de vous chanter qu'a Cuba On prend l'argent pour seule cible On dit que rien n'est impossible Et que l'homme seul comptera comptera Excusez-moi De ne pas etre plus habile De ne pas danser sur un fil De ne pas me tenir tres droit Je ne courberai pas la tete A la fin de mes chansonnettes Je prefere vous regarder droit vous regarder droit |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Les guitares jouent des serenades
Que j'entends sonner comme un tocsin Mais jamais je n'atteindrai Grenade "Bien que j'en sache le chemin" Dans ta voix Galopaient des cavaliers Et les gitans etonnes Levaient leurs yeux de bronze et d'or Si ta voix se brisa Voila plus de vingt ans qu'elle resonne encore Federico Garcia Voila plus de vingt ans, Camarades Que la nuit regne sur Grenade Il n'y a plus de prince dans la ville Pour rever tout haut Depuis le jour ou la guardia civil T'a mis au cachot Et ton sang tiede en quete de l'aurore S'apprete deja J'entends monter par de longs corridors Le bruit de leurs pas Et voici la porte grande ouverte On t'entraine par les rues desertees Ah! Laissez-moi le temps de connaitre Ce que ma mere m'a donne Mais deja Face au mur blanc de la nuit Tes yeux voient dans un eclair Les champs d'oliviers endormis Et ne se ferment pas Devant l'acre lueur eclatant des fusils Federico Garcia Les lauriers ont pali, Camarades Le jour se leve sur Grenade Dure est la pierre et froide la campagne Garde les yeux clos De noirs taureaux font mugir la montagne Garde les yeux clos Et vous Gitans, serrez bien vos compagnes Au creux des lits chauds Ton sang inonde la terre d'Espagne O Federico Les guitares jouent des serenades Dont les voix se brisent au matin Non, jamais je n'atteindrai Grenade "Bien que j'en sache le chemin" |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001) | |||||
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Pauvre pauvre pauvre Indien
Plante un a un Plante plante un a un Le mais en grains Dure est la terre Que l'on arrache a la foret Dure est la terre Ou il vivra jusqu'a l'ete Solitaire La faim au ventre Il attendra de voir monter La faim au ventre Les maigres tiges a recolter Entre les pierres Pauvre pauvre pauvre Indien Plante un a un Plante plante un a un Le mais en grains Dans son village Il a laisse femme et enfants Dans son village Qui l'attendent depuis longtemps Sans colere La terre est rouge Rouges ses mains rouge son c?ur La terre est rouge Frere sa peau a la couleur Qui nous est chere Pauvre pauvre pauvre Indien Plante un a un Plante plante un a un Le mais en grains |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Il se peut que je vous deplaise
En peignant la realite Mais si j'en prends trop a mon aise Je n'ai pas a m'en excuser Le monde ouvert a ma fenetre Que je referme ou non l'auvent S'il continue de m'apparaitre Comment puis-je faire autrement Je ne chante pas pour passer le temps Le monde ouvert a ma fenetre Comme l'eau claire le torrent Comme au ventre l'enfant a naitre Et neige la fleur au printemps Le monde ouvert a ma fenetre Avec sa dulie ses horreurs Avec ses armes et ses reitres Avec son bruit et sa fureur Je ne chante pas pour passer le temps Mon Dieu mon Dieu tout assumer L'odeur du pain et de la rose Le poids de ta main qui se pose Comme un temoin du mal d'aimer Le cri qui gonfle la poitrine De Lorca a Maiakovski Des poetes qu'on assassine Ou qui se tuent pourquoi pour qui Je ne chante pas pour passer le temps Le monde ouvert a ma fenetre Et que je brise ou non la glace S'il continue a m'apparaitre Que voulez-vous donc que j'y fasse Mon c?ur mon c?ur si tu t'arretes Comme un piano qu'on desaccorde Qu'il me reste une seule corde Et qu'a la fin mon chant repete Je ne chante pas pour passer le temps |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Pour ce rien cet imponderableQui fait qu'on croit a l'incroyableAu premier regard echangePour cet instant de trouble etrangeOu l'on entend rire les angesAvant meme de se toucherPour cette robe que l'on froleCe chale quittant vos epaulesEn haut des marches d'escalierJe vous aimeJe vous aimePour la lampe deja eteinteEt la premiere de vos plaintesLa porte a peine refermeePour vos dessous qui s'eparpillentComme des grappes de jonquillesAux quatre coins du lit semesPour vos yeux de vague mouranteEt ce desir qui s'impatienteAux pointes de vos seins levesJe vous aimeJe vous aimePour vos toisons de ronces doucesQui me retiennent me repoussentQuand mes levres vont s'y noyerPour vos paroles demesureLa source le chant la blessureDe votre corps ecartelePour vos reins de houle profondePour ce plaisir qui vous inondeEn long sanglots inachevesJe vous aimeJe vous aime
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Quand tu applaudiras sur la cendre du stade
Les garcons de l'ete au torse de couleurs Lorsque tu les verras vibrer devant l'estrade Ou Vilar et Planchon se firent bateleurs Lorsque tu les verras sur les neiges en pente Ecrire en noir et blanc et le risque et l'effort Quand les filles riront avec leur peau brulante Et la mer qui ruisselle attachee a leur corps Alors tu comprendras alors tu aimeras La jeunesse la jeunesse la jeunesse Quand ils t'agaceront ces sourires futiles Ces vacarmes du soir ces indecents chahuts Quand tu t'affligeras du juke-box imbecile Et des danses nouvelles que tu ne danses plus Quand le monome idiot te barrera la route Reviens donc sur tes pas ils menent au printemps Et tu murmureras pour celle qui t'ecoute Lorsque je faisais ca moi j'avais dix-sept ans Alors tu comprendras alors tu aimeras La jeunesse la jeunesse la jeunesse Quand tu seras emu devant leur joie de vivre Devant leur soif d'amour quand tu auras pleure Pour un Alain-Fournier vivant le temps d'un livre Ou bien pour Guy Moquet mourant au temps d'aimer Le temps d'aimer se perd le temps est ce qui passe Le temps est ce qui meurt l'espoir est ce qui nait Regarde ces garcons ces filles qui s'embrassent Il va naitre pour eux le temps que tu voulais Alors tu aimeras alors tu salueras La jeunesse la jeunesse la jeunesse |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Comme cul et chemise Le sabre et le goupillon
Comme larrons en foire J'ai vu se constituer tant d'associations Mais il n'en reste qu'une au travers de l'histoire Qui ait su nous donner toute satisfaction Le sabre et le goupillon L'un brandissant le glaive et l'autre le ciboire Les peuples n'avaient plus a s'poser de questions Et quand ils s'en posaient c'etait deja trop tard On se sert aussi bien pour tondre le mouton Du sabre que du goupillon Quand un abbe de cour poussait une bergere Vers des chemins tremblants d'ardente deraison La belle ne savait pas quand elle se laissait faire Qu'ils condamnaient l'usage de la contraception Le sabre et le goupillon Et maintes eminences et maints beaux capitaines Reposaient le guerrier de la meme facon Dans le salon chinois ou Madame Germaine Grace a ses pensionnaires realisait l'union Du sabre et du goupillon C'etait le temps reve de tous les militaires On leur offrait des guerres et des expeditions Que de manants joyeux sont partis chez Saint-Pierre Le c?ur plein de mitraille et de benedictions Du sabre et du goupillon Quand ils s'en revenaient et d'Asie et d'Afrique Ils faisaient regner l'ordre au sein de la nation Les uns possedaient l'art d'utiliser la trique Les autres sans le dire pensaient qu'elle a du bon Le sabre et le goupillon On n'sait plus aujourd'hui a qui faire la guerre Ca brise le moral de la generation C'est pourquoi les credits que la paix nous libere Il est juste qu'il aillent comme consolation Au sabre et au goupillon L'un jouant du clairon l'autre de l'harmonium Ils instruiront ainsi selon la tradition Des cracks en Sambre et Meuse des forts en Te Deum Qui nous donneront encore bien des satisfactions Le sabre et le goupillon |
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C'en est bien fini
Nous ne verrons plus De l'Andalousie Les gitans venus La chemise ouverte Sur leur peau brulee Les roulottes vertes Au milieu des bles Et coquelicot Pavot arrache Les grands calicots Place du marche Le ciel se fait lourd, les roses se fanent Nous vivons le temps des derniers tziganes Disparus l'enfant Voleur de cerceaux Les chevaux piaffants De tous leurs naseaux Disparus les anes Avec leurs paniers Les belles gitanes Sous les marronniers En ce temps qui va Qui va devorant On n'a plus le droit D'etre different Le ciel se fait lourd, les roses se fanent Nous vivons le temps des derniers tziganes Plus de feux de camp Pres des HLM Revolu le temps Des anciens bohemes Finis l'esplanade Et les tambourins Les derniers nomades Claquent dans leurs mains Et la liberte Femme de gitan Tombe poignardee Sous l'effet du temps Le ciel se fait lourd, les roses se fanent Nous vivons le temps des derniers tziganes |
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Les enfants terribles marchent dans les rues
Si leur ciel est vide s'ils ne savent plus Leurs mains sont avides d'etreindre demain Les enfants terribles n'epargneront rien Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Les enfants terribles ont des dents de loups Si vous en doutez prenez garde a vous Leur soif n'a d'egal que leur appetit Les enfants terribles luttent pour la vie Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Quand l'orage tonne les enfants sourient Ils sont surs d'eux-memes et durs pour autrui Mais quand l'amour vient les cueillir au nid Les enfants terribles tremblent dans la nuit Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Avec leurs grands rires avec leurs facons De toujours remettre le monde en question Ce sont eux qui font les revolutions Les enfants terribles ont toujours raison Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Les enfants Les enfants... |
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Les filles longues longues longues
Sans autre ornement ni bijou Que leurs cheveux qui tombent tombent Sur leurs genoux Les filles folles folles folles Sans autre probite candide Que leur fourrure qui frole frole Ma bouche avide Peut-etre passeront-elles fieres Quand je les verrai de nouveau Comment allez-vous bien ma chere Le temps va-t-il se mettre au beau Les filles longues longues longues Sans autre geste ni discours Que ce froissement de leurs ongles Sur mon velours Les filles lasses lasses lasses De rechercher au petit jour Leur linge fin avec leur masque D'avant l'amour Vous pourraiz jeter feux et flammes Un autre jour en d'autres lieux Moi je n'entendrai plus madame Que cette voix disant mon Dieu La fille longue longue longue Sans autre ornement ni bijou Que ses cheveux qui tombent tombent A mes genoux La fille folle folle folle Sans autre probite candide Que sa fourrure qui frole frole Ma bouche avide |
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Je reve et je me reveille
Dans une odeur de lilas De quel cote du sommeil T'ai-je ici laisse ou la Je dormais dans ta memoire Et tu m'oubliais tout bas Ou c'etait l'inverse histoire Etais-je ou tu n'etais pas Je me rendors pour t'atteindre Au pays que tu songeas Rien n'y fait que fuir et feindre Toi tu l'as quitte deja Dans la vie ou dans le songe Tout a cet etrange eclat Du parfum qui se prolonge Et d'un chant qui s'envola O claire nuit jour obscur Mon absente entre mes bras Et rien d'autre en moi ne dure Que ce que tu murmuras |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin, minuit, midi Dans l'enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C'etait hier que je t'ai dit Nous dormirons ensemble C'etait hier et c'est demain Je n'ai plus que toi de chemin J'ai mis mon c?ur entre tes mains Avec le tien comme il va l'amble Tout ce qu'il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J'ai referme sur toi mes bras Et tant je t'aime que j'en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble |
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On se marie tot a vingt ans
Et l'on n'attend pas des annees Pour faire trois ou quatre enfants Qui vous occupent vos journees Entre les courses la vaisselle Entre menage et dejeuner Le monde peut battre de l'aile On n'a pas le temps d'y penser Faut-il pleurer, faut-il en rire Fait-elle envie ou bien pitie Je n'ai pas le c?ur a le dire On ne voit pas le temps passer Une odeur de cafe qui fume Et voila tout son univers Les enfants jouent, le mari fume Les jours s'ecoulent a l'envers A peine voit-on ses enfants naitre Qu'il faut deja les embrasser Et l'on n'etend plus aux fenetres Qu'une jeunesse a repasser Faut-il pleurer, faut-il en rire Fait-elle envie ou bien pitie Je n'ai pas le c?ur a le dire On ne voit pas le temps passer Elle n'a vu dans les dimanches Qu'un costume frais repasse Quelques fleurs ou bien quelques branches Decorant la salle a manger Quand toute une vie se resume En millions de pas derisoires Prise comme marteau et enclume Entre une table et une armoire Faut-il pleurer, faut-il en rire Fait-elle envie ou bien pitie Je n'ai pas le c?ur a le dire On ne voit pas le temps passer |
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from Jean Ferrat - 2cd Collection Vol.2 (2001)
Tu vois rien n'a vraiment change
Depuis que tu nous a quitte Les cons n'arretent pas de voler Les autres de les regarder Si l'autre jour on a bien ri Il parait que " Le deserteur " Est un des grands succes de l'heure Quand c'est chante par Anthony Pauvre Boris Voila quinze ans qu'en Indochine La France se deshonorait Et l'on te traitait de vermine De dire que tu n'irais jamais Si tu les vois sur leurs guitares Ajuster tes petits couplets Avec quinze annees de retard Ce que tu dois en rigoler Pauvre Boris Ils vont chercher en Amerique La mode qui fait des dollars Un jour ils chantent des cantiques Et l'autre des refrains a boire Et quand ca marche avec Dylan Chacun a son petit Vietnam Chacun son negre dont les os Lui dechirent le c?ur et la peau Pauvre Boris On va quitter ces pauvres mecs Pour faire une java d'enfer Manger la cervelle d'un eveque Avec le foie d'un militaire Faire sauter a la dynamite La bourse avec le Pantheon Pour voir si ca tuera les mythes Qui nous devorent tout du long Pauvre Boris Tu vois rien n'a vraiment change Depuis que tu nous a quittes |
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Quatre cents enfants noirs
Dans un journal du soir Et leur pauvre sourire Ces quatre cents visages A la premiere page M'empechent de dormir Toi, tu dors pres de moi Heureuse, et je le sais Tu dors comme autrefois Moi aussi je dormais Si la nuit est venue Pourtant Paris n'est plus Qu'un effrayant silence J'attends que le jour vienne J'attends que l'on eteigne J'attends qu'un oiseau chante Qu'un oiseau chante Quatre cents enfants noirs Sans manger et sans boire Avec leurs grands yeux tristes Ces quatre cents prieres Dans un hebdomadaire Rappellent qu'ils existent Toi, tu dors malgre tout De ton sommeil heureux Tu dors et tout a coup Je suis seul avec eux Le soleil s'est leve L'arroseur est passe A Paris c'est dimanche Ceux qui veillaient s'endorment Ceux qui dormaient s'etonnent Quelque part rien ne change Rien ne change, rien ne change |
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Raconte-moi la mer
Dis-moi le gout des algues Et le bleu et le vert Qui dansent sur les vagues La mer c'est l'impossible C'est le rivage heureux C'est le matin paisible Quand on ouvre les yeux C'est la porte du large Ouverte a deux battants C'est la tete en voyage Vers d'autres continents C'est voler comme Icare Au devant du soleil En fermant sa memoire A ce monde cruel La mer c'est le desir De ce pays d'amour Qu'il faudra decouvrir Avant la fin du jour Raconte-moi la mer Dis-moi ses aubes pales Et le bleu et le vert Ou tombent des etoiles La mer c'est l'innocence Du paradis perdu Le jardin de l'enfance Ou rien ne chante plus C'est l'ecume et le sable Toujours recommences Et la vie est semblable Au rythme des marees C'est l'infinie detresse Des choses qui s'en vont C'est tout ce qui nous laisse A la morte saison La mer c'est le regret De ce pays d'amour Que l'on cherche toujours Et qu'on n'atteint jamais Raconte-moi la mer Dis-moi le gout des algues Et le bleu et le vert Qui dansent sur les vagues |
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Petite Sainte Nitouche
Tu viens sur ma bouche Chercher ton plaisir Mais tu t'effarouches Quand ma main te touche Pour te retenir Tu joues et tu ruses Ce que tu t'amuses De mon desarroi Et puis soudain grise Te voila soumise Au creux de mes bras Petite Sainte Coquette Tu veux que la fete Dure jusqu'au jour Tu fais l'innocente Pour mieux que j'invente Des jeux a l'amour Tu mords et tu griffes Et tu te rebiffes Pour t'apaiser mieux Et pour plus de charme Tu cherches une larme Au bord de tes yeux Petite Sainte Canaille Garde ta medaille Autour de ton cou Tout le reste sombre Quelque part dans l'ombre Jete n'importe ou Savoir si je t'aime C'est ton seul probleme Tu n'en sauras rien Car le jour eclate Et comme une chatte Tu t'endors si bien |
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Dors petit homme
Dors petit frere La nuit A Bahia de tous les Saints Bruisse de papier d'etain D'ombres dures et familieres La nuit Tu t'endors le long des quais Pres des futs abandonnes Poings fermes dans la poussiere Dors petit homme Dors petit frere La faim Met sa robe d'apparat C'est l'heure ou l'on voit les rats Regagner les grands navires C'est l'heure Ou des financiers au bras Les putains ouvrent leurs draps En forme de tirelire Dors petit homme Dors petit frere Parfois Tu ecoutes les indiens Parler de mal et de bien Sur leurs siecles de misere Tu vois Le diable n'est qu'un pantin Qui s'evanouit au matin Quand tu leves la paupiere Dors petit homme Dors petit frere Hier Sur les toits jaune orange L'oiseau qui te fait rever A survole la frontiere |
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La mer sans arret
Roulait ses galets Les cheveux defaits Ils se regardaient Dans l'odeur des pins Du sable et du thym Qui baignait la plage Ils se regardaient Tous deux sans parler Comme s'ils buvaient l'eau de leurs visages Et c'etait comme si tout recommencait La meme innocence les faisait trembler Devant le merveilleux Le miraculeux Voyage de l'amour Dehors ils ont passe la nuit L'un contre l'autre ils ont dormi La mer longtemps les a berces Et quand ils se sont eveilles C'etait comme s'ils venaient au monde Dans le premier matin du monde La mer sans arret Roulait ses galets Quand ils ont couru Dans l'eau les pieds nus A l'ombre des pins Se sont pris la main Et sans se defendre Sont tombes dans l'eau Comme deux oiseaux Sous le baiser chaud de leurs bouches tendres Et c'etait comme si tout recommencait La vie, l'esperance et la liberte Avec le merveilleux Le miraculeux Voyage de l'amour |
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Verticalement
Tu n'es pas une affaire Je sais bien Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Je m'sens le plus triste Des cruciverbistes Car je suis Derriere une grille Seul ou toi ma fille Tu m'as mis Pour trouver ta definition Je n'ai pas trente-six solutions Belle comme l'amour futee comme un balai Tu es la source de tous mes mots croises Verticalement Tu n'es pas une affaire Je sais bien Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Apres les extases Tu as quelques cases Mal remplies En libertinage Tu as pour ton age Du genie En cinq lettres sur mon journal On demande au trois vertical Un mal qui peut se dissiper la nuit En pensant a toi j'ai trouve l'ennui Verticalement Tu n'es pas une affaire Je sais bien Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Pourquoi dans nos phrases Tous nos mots se croisent Pleins d'aigreur Idiots que nous sommes Puisque la nuit gomme Nos erreurs Au fond de notre carree noire M'arrive une lueur d'espoir Alors j'oublie ce qui m'obsede chez toi Qui n'as pas invente l'eau tiede crois-moi Verticalement Tu n'es pas une affaire Je sais bien Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin Mais horizontalement C'est toi que je prefere Et de loin |
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On a les yeux de toutes les couleurs
Le rire aux levres et la colere au c?ur Et des milliers de chansons dans la voix Vous mes amis que je ne connais pas Je ne vous connais pas Mais je vous imagine Rien d'autre comme en moi Qu'un reve qui s'obstine Hourrah On a le front mouille de tous les ciels On a l'amour aux rythmes essentiels Des rivages d'etoiles sous nos pas Vous mes amis que je ne connais pas Je ne vous connais pas Mais je sais qui vous etes De grands poissons lilas Dansent dans votre tete Hourrah Depuis le temps qu'on joue les memes billes Que le temps passe au bras des memes filles Et qu'a la source on boit le meme vin Vous mes amis je vous connais si bien Et le temps d'un refrain Et l'espace d'un cri Et le temps d'un refrain C'est pour vous que je crie Hourrah Pour chaque fruit murit une saison C'est en ete que tombent les prisons Grenade un jour aura brise ses liens Vous mes amis que je connais si bien L'avenir l'avenir Ouvre ses jambes bleues Faudra-t-il en mourir Ou bien n'est-ce qu'un jeu Hourrah Paris s'endort a l'heure ou le matin Un autre monde est a moitie chemin En nous aidant le ciel nous aidera Vous mes amis que je ne connais pas En nous aidant le ciel nous aidera Vous mes amis que je ne connais pas Hourrah |
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Les enfants terribles marchent dans les rues
Si leur ciel est vide s'ils ne savent plus Leurs mains sont avides d'etreindre demain Les enfants terribles n'epargneront rien Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Les enfants terribles ont des dents de loups Si vous en doutez prenez garde a vous Leur soif n'a d'egal que leur appetit Les enfants terribles luttent pour la vie Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Quand l'orage tonne les enfants sourient Ils sont surs d'eux-memes et durs pour autrui Mais quand l'amour vient les cueillir au nid Les enfants terribles tremblent dans la nuit Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Avec leurs grands rires avec leurs facons De toujours remettre le monde en question Ce sont eux qui font les revolutions Les enfants terribles ont toujours raison Soyez terribles terribles Soyez terribles les enfants Les enfants Les enfants... |
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Ils sont nes pres de Barcelone
Ils ont grandi en Australie Ils se sont aimes a Paris Mais ils s'en vont encore d'ici Les Nomades Ils ont habite la roulotte Les quatre planches qui cahotent De Saint-Ouen aux Saintes-Maries Mais ils s'en vont encore d'ici Les Nomades Ni la couronne d'oranger Ni la cheminee de faux marbre Ne leur mettent racine au pied Ils ne sont pas comme les arbres Les Nomades Ils vont toujours de ville en plaine Il n'y a rien qui les retienne Eux c'est la route qui les mene En dimanche comme en semaine Les Nomades Ils ont eu froid comme personne Ils ont chante mieux que nous tous Mais c'est la route qui les pousse Avec des fifres a leurs trousses Les Nomades Qu'ils soient venus du fond des ages Tous les gitans, tous les tziganes Un violon leur a brise l'ame Ils en gardent parfois des larmes Les Nomades Ni la peur de mourir un jour Dans quelque ville frontaliere Sans tenir la main d'un amour Ne les arrete sur la terre Les Nomades Et quand on voit sous les platanes Passer les mulets et les anes On a beau etre des profanes On voudrait suivre la caravane Des Nomades |
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Ils sont nes pres de Barcelone
Ils ont grandi en Australie Ils se sont aimes a Paris Mais ils s'en vont encore d'ici Les Nomades Ils ont habite la roulotte Les quatre planches qui cahotent De Saint-Ouen aux Saintes-Maries Mais ils s'en vont encore d'ici Les Nomades Ni la couronne d'oranger Ni la cheminee de faux marbre Ne leur mettent racine au pied Ils ne sont pas comme les arbres Les Nomades Ils vont toujours de ville en plaine Il n'y a rien qui les retienne Eux c'est la route qui les mene En dimanche comme en semaine Les Nomades Ils ont eu froid comme personne Ils ont chante mieux que nous tous Mais c'est la route qui les pousse Avec des fifres a leurs trousses Les Nomades Qu'ils soient venus du fond des ages Tous les gitans, tous les tziganes Un violon leur a brise l'ame Ils en gardent parfois des larmes Les Nomades Ni la peur de mourir un jour Dans quelque ville frontaliere Sans tenir la main d'un amour Ne les arrete sur la terre Les Nomades Et quand on voit sous les platanes Passer les mulets et les anes On a beau etre des profanes On voudrait suivre la caravane Des Nomades |
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Loin, loin, il y a loin
De l'aube grise ou vos reves frissonnent Loin, loin, il y a loin A la verite des matins Loin, loin, il y a loin De la vie d'homme a laquelle on aspire Loin, loin, il y a loin A celle qui vous glisse des mains Loin, loin, entre nos mains Ils sont truques, les des que l'on nous donne Loin, loin, a coups de poing Il faut se frayer son chemin Loin, loin, j'irai plus loin Tant pis si cela doit me couter cher Loin, loin, j'irai plus loin Je paierai le prix qui convient Loin, loin, changer d'habit Changer de rue, de metier, de frontieres Loin, loin, changer d'amis Il faut savoir en payer le prix Loin, loin, changer de vie Changer d'etat, de decor, d'habitudes Loin, loin, changer de vie C'est ma liberte d'aujourd'hui |
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Mes amours
Vous qui me savez des votres Vous qui me savez si pauvre Si pauvre et si nu pourtant Mes amours La vie n'est qu'une chimere Si l'amour n'y vient pas faire Sa ronde d'oiseau geant Mes amours Moi qui ai cette fortune Entre mes mains desarmees Je pense a ceux qui n'ont qu'une Chanson triste pour pleurer Mes amours Mais il faut tant de chansons De poemes d'Aragon Pour sauver encore le nom De l'amour Mes amours Vous qui me savez offert Moi qui suit la bonne ferte Pour votre c?ur vagabond Mes amours La cruaute n'est qu'un leurre N'attendez pas que j'en pleure Pour partager ma chanson Mes amours Vous et moi c'est la conquete Dans ce monde devaste Le soleil a la fenetre Par dessus les cheminees Mes amours Mais il faut tant de chansons De poemes d'Aragon Pour sauver encore le nom De l'amour Mes amours Mais si vous savez m'entendre Si vous savez me comprendre Que je chante juste ou non Mes amours Voici la terre promise Quoi qu'on fasse quoi qu'on dise Le c?ur n'a qu'une chanson Mes amours Vous voici en terre douce La peur a cloue son bec Toujours coulera la source Sous le caillou le plus sec Mes amours Il y a tant de chansons De poemes d'Aragon Que l'on sauvera le nom De l'amour |
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Ils etaient vingt et cent, ils etaient des milliers,
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombes, Qui dechiraient la nuit de leurs ongles battants, Ils etaient des milliers, ils etaient vingt et cent. Ils se croyaient des hommes, n'etaient plus que des nombres: Depuis longtemps leurs des avaient ete jetes. Des que la main retombe il ne reste qu'une ombre, Ils ne devaient jamais plus revoir un ete La fuite monotone et sans hate du temps, Survivre encore un jour, une heure, obstinement Combien de tours de roues, d'arrets et de departs Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir. Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel, Certains priaient Jesus, Jehovah ou Vichnou, D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel, Ils voulaient simplement ne plus vivre a genoux. Ils n'arrivaient pas tous a la fin du voyage; Ceux qui sont revenus peuvent-ils etre heureux? Ils essaient d'oublier, etonnes qu'a leur age Les veines de leurs bras soient devenus si bleues. Les Allemands guettaient du haut des miradors, La lune se taisait comme vous vous taisiez, En regardant au loin, en regardant dehors, Votre chair etait tendre a leurs chiens policiers. On me dit a present que ces mots n'ont plus cours, Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour, Que le sang seche vite en entrant dans l'histoire, Et qu'il ne sert a rien de prendre une guitare. Mais qui donc est de taille a pouvoir m'arreter? L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'ete, Je twisterais les mots s'il fallait les twister, Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous etiez. Vous etiez vingt et cent, vous etiez des milliers, Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombes, Qui dechiriez la nuit de vos ongles battants, Vous etiez des milliers, vous etiez vingt et cent. |
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from Jean Ferrat - La Montagne/ Deux Enfants Au Soleil (2001)
M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Qui chante au fond de moi au bruit de l'ocean M'en voudrez-vous beaucoup si la revolte gronde Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents Ma memoire chante en sourdine Potemkine Ils etaient des marins durs a la discipline Ils etaient des marins, ils etaient des guerriers Et le cœur d'un marin au grand vent se burine Ils etaient des marins sur un grand cuirasse Sur les flots je t'imagine Potemkine M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Ou celui qui a faim va etre fusille Le crime se prepare et la mer est profonde Que face aux revoltes montent les fusiliers C'est mon frere qu'on assassine Potemkine Mon frere, mon ami, mon fils, mon camarade Tu ne tireras pas sur qui souffre et se plaint Mon frere, mon ami, je te fais notre alcade Marin ne tire pas sur un autre marin Ils tournerent leurs carabines Potemkine M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Ou l'on punit ainsi qui veut donner la mort M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Ou l'on n'est pas toujours du cote du plus fort Ce soir j'aime la marine Potemkine |