Il pleuvait fort sur la grand-route Elle cheminait sans parapluie J'en avais un, vole sans doute Le matin meme a un ami Courant alors a sa rescousse Je lui propose un peu d'abri En sechant l'eau de sa frimousse D'un air tres doux, elle m'a dit oui
Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi
Chemin faisant, que ce fut tendre D'ouir a deux le chant joli Que l'eau du ciel faisait entendre Sur le toit de mon parapluie J'aurais voulu, comme au deluge Voir sans arret tomber la pluie Pour la garder, sous mon refuge Quarante jours, quarante nuits
Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi
Mais betement, meme en orage Les routes vont vers des pays Bientot le sien fit un barrage A l'horizon de ma folie Il a fallu qu'elle me quitte Apres m'avoir dit grand merci Et je l'ai vue toute petite Partir gaiement vers mon oubli
Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi
Rien n'est jamais acquis a l'homme Ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur Et quand il croit ouvrir ses bras Son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur Il le broie Sa vie est un etrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie, elle ressemble a ces soldats sans armes Qu'on avait habilles pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir desarmes incertains Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour, mon cher amour, ma dechirure Je te porte dans moi comme un oiseau blesse Et ceux-la sans savoir nous regardent passer Repetant apres moi les mots que j'ai tresses Et qui pour tes grands yeux tout aussitot moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre a vivre Il est deja trop tard Que pleurent dans la nuit nos cœurs a l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit a douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit fletri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour a tous deux
Les gens qui voient de travers Pensent que les bancs verts Qu'on voit sur les trottoirs Sont faits pour les impotents Ou les ventripotents Mais c'est une absurdite Car a la verite Ils sont la, c'est notoire Pour accueillir quelque temps Les amours debutants
Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques
Ils se tiennent par la main Parlent du lendemain Du papier bleu d'azur Que revetiront les murs De leur chambre a coucher Ils se voient deja, doucement Elle cousant, lui fumant Dans un bien-etre sur Et choisissent les prenoms De leur premier bebe
Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques
Quand la sainte famille machin Croise sur son chemin Deux de ces malappris Elle leur decoche hardiment Des propos venimeux N'empeche que toute la famille Le pere, la mere, la fille, Le fils, le Saint-Esprit Voudrait bien, de temps en temps Pouvoir s'conduire comme eux
Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques
Quand les mois auront passe Quand seront apaises Leurs beaux reves flambants Quand leur ciel se couvrira De gros nuages lourds Ils s'apercevront, emus, Qu'c'est au hasard des rues Sur un d'ces fameux bancs Qu'ils ont vecu le meilleur Morceau de leur amour
Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'foutant pas mal du r'gard oblique Des passants honnetes Les amoureux qui s'becotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des Je t'aime pathetiques Ont des p'tites gueules bien sympathiques
Margoton, la jeune bergere, Trouvant dans l'herbe un petit chat Qui venait de perdre sa mere L'adopta... Elle entr'ouvre sa collerette Et le couche contre son sein. C'etait tout c'quelle avait, pauvrette, Comme coussin... Le chat, la prenant pour sa mere, Se mit a teter tout de go. Emu', Margot le laissa faire... Brav' Margot ! Un croquant, passant a la ronde Trouvant le tableau peu commun, S'en alla le dire a tout l'monde, Et, le lendemain...
Refrain : Quand Margot degrafait son corsage Pour donner la gougoutte a son chat, Tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... Et Margot, qu'etait simple et tres sage, Presumait qu'c'etait pour voir son chat Qu'tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la...
L'maitre d'ecole et ses potaches, Le mair', le bedeau, le bougnat, Negligeaient carrement leur tache Pour voir ca... Le facteur, d'ordinair' si preste, Pour voir ca, ne distribuait plus Les lettres que personne, au reste, N'aurait lues... Pour voir ca (Dieu le leur pardonne !) Les enfants de choeur, au milieu Du saint sacrifice, abandonnent Le saint lieu... Les gendarmes, mem' les gendarmes, Qui sont par natur' si ballots, Se laissaient toucher par les charmes Du joli tableau...
Mais les autr's femm's de la commune Prive's d'leurs epoux d'leurs galants, Accumulerent la rancune, Patiemment... Puis un jour, ivres de colere, Elles s'armerent de batons Et, farouch's, elles immolerent le chaton... La bergere, apres bien des larmes, Pour s'consoler prit un mari Et ne devoila plus ses charmes Que pour lui... Le temps passa sur les memoires, On oublie l'evenement, Seuls des vieux racontent encore A leurs p'tits enfants
Monseigneur l'astre solaire Comme je n'l'admire pas beaucoup M'enleve son feu, Oui mais, d'son feu, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La lumiere que je prefere C'est celle de vos yeux jaloux Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous
Monsieur mon proprietaire Comme je lui devaste tout M'chasse de son toit, Oui mais, d'son toit, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La demeure que je prefere C'est votre robe a froufrous Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous
Madame ma gargotiere Comme je lui dois trop de sous M'chasse de sa table, Oui mais, d'sa table, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous Le menu que je prefere C'est la chair de votre cou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous
Sa Majeste financiere Comme je n'fais rien a son gout Garde son or, Or, de son or, moi j'm'en fous J'ai rendez-vous avec vous La fortune que je prefere C'est votre cœur d'amadou Tout le restant m'indiffere J'ai rendez-vous avec vous
Jamais sur terre il n'y eut d'amoureux Plus aveugles que moi dans tous les ages Mais faut dire que je m'etais creuve les yeux En regardant de trop pres son corsage
Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur
Le ciel l'avait pourvue des mille appas Qui vous font prendre feu des qu'on y touche L'en avait tant que je ne savais pas Ne savais plus ou donner de la bouche
Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur
Elle n'avait pas de tete, elle n'avait pas L'esprit beaucoup plus grand qu'un de a coudre Mais pour l'amour on ne demande pas Aux filles d'avoir invente la poudre
Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur
Puis un jour elle a pris la clef des champs En me laissant a l'ame un mal funeste Et toutes les herbes de la Saint-Jean N'ont pas pu me guerir de cette peste
Je lui en ai bien voulu, mais a present J'ai plus d'rancune et mon cœur lui pardonne D'avoir mis mon cœur a feu et a sang Pour qu'il ne puisse plus servir a personne
Une jolie fleur dans une peau d'vache Une jolie vache deguisee en fleur Qui fait la belle et qui vous attache Puis, qui vous mene par le bout du cœur
Les sabots d'Helene Etaient tout crottes Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau
Moi j'ai pris la peine De les dechausser Les sabots d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Dans les sabots de la pauvre Helene Dans ses sabots crottes Moi j'ai trouve les pieds d'une reine Et je les ai gardes
Son jupon de laine Etait tout mite Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau
Moi j'ai pris la peine De le retrousser Le jupon d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Sous le jupon de la pauvre Helene Sous son jupon mite Moi j'ai trouve des jambes de reine Et je les ai gardes
Et le cœur d'Helene N'savait pas chanter Les trois capitaines L'auraient appelee vilaine Et la pauvre Helene Etait comme une ame en peine Ne cherche plus longtemps de fontaine Toi qui as besoin d'eau Ne cherche plus, aux larmes d'Helene Va-t'en remplir ton seau
Moi j'ai pris la peine De m'y arreter Dans le cœur d'Helen' Moi qui ne suis pas capitaine Et j'ai vu ma peine Bien recompensee Et dans le cœur de la pauvre Helene Qu'avait jamais chante Moi j'ai trouve l'amour d'une reine Et moi je l'ai garde
Quand l'jour de gloire est arrive Comm' tous les autr's etaient creves Moi seul connus le deshonneur De n'pas etr' mort au champ d'honneur
Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes La mort faucha les autres Braves gens, braves gens Et me fit grace a moi C'est immoral et c'est comm' ca La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu
La fille a tout l'monde a bon cœur Ell' me donne au petit bonheur Les p'tits bouts d'sa peau, bien caches Que les autres n'ont pas touches
Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes Elle se vend aux autres Braves gens, braves gens Elle se donne a moi C'est immoral et c'est comme ca La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Qu'on m'aime un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Qu'on m'aime un peu
Les hommes sont faits, nous dit-on Pour vivre en bande, comm' les moutons Moi, j'vis seul, et c'est pas demain Que je suivrai leur droit chemin
Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens Je pousse en liberte Dans les jardins mal frequentes La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu
J'ai tout oublie des campagnes D'Austerlitz et de Waterloo D'Italie, de Prusse et d'Espagne De Pontoise et de Landernau
Jamais de la vie On ne l'oubliera La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras La premiere etrangere A qui l'on a dit "tu" Mon cœur, t'en souviens-tu? Comme elle nous etait chere Qu'elle soit fille honnete Ou fille de rien Qu'elle soit pucelle Ou qu'elle soit putain On se souvient d'elle On s'en souviendra La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras
Ils sont partis a tire-d'aile Mes souvenirs de la Suzon Et ma memoire est infidele A Julie, Rosette ou Lison
Jamais de la vie On ne l'oubliera La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras C'etait une bonne affaire Mon cœur, t'en souviens-tu? J'ai change ma vertu Contre une primevere Qu'ce soit en grande pompe Comme les gens bien Ou bien dans la rue Comme les pauvres et les chiens On se souvient d'elle On s'en souviendra La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras
Toi qui m'a donne le bapteme D'amour et de septieme ciel Moi, je te garde et, moi je t'aime Dernier cadeau du pere Noel
Jamais de la vie On ne l'oubliera La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras On a beau faire le brave Quand elle s'est mise nue Mon cœur, t'en souviens-tu? On n'en menait pas large Bien d'autres, sans doute Depuis sont venues Oui, mais, entre toutes Celles qu'on a connues Elle est la derniere Que l'on oubliera La premiere fille Qu'on a pris dans ses bras
Gastibelza, l'homme a la carabine, . . Chantait ainsi: "Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ? . . Quelqu'un d'ici ? Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne . . Le mont Falu... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou."
"Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, . . Ma senora ? Sa mere etait la vieille maugrabine . . D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la tour Magne . . Comme un hibou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou."
"Vraiment, la reine eut pres d'elle ete laide . . Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolede . . En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne . . Ornait son cou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou."
Le roi disait, en la voyant si belle, . . A son neveu: "Pour un baiser, pour un sourire d'elle, . . Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerai l'Espagne . . Et le Perou ! Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou."
"Je ne sais pas si j'aimais cette dame, . . Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son ame, Moi, pauvre chien, J'aurai gaiment passe dix ans au bagne . . Sous les verrous... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou."
"Quand je voyais cette enfant, moi le patre . . De ce canton, Je croyais voir la belle Cleopatre, . . Qui, nous dit-on, Menait Cesar, empereur d'Allemagne, . . Par le licou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou."
"Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe . . Sabine, un jour, A tout vendu, sa beaute de colombe, . . Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, . . Pour un bijou... Le vent qui vient a travers la montagne . . M'a rendu fou."
Au marche de Briv'-la-Gaillarde A propos de bottes d'oignons Quelques douzaines de gaillardes Se crepaient un jour le chignon A pied, a cheval, en voiture Les gendarmes mal inspires Vinrent pour tenter l'aventure D'interrompre l'echauffouree
Or, sous tous les cieux sans vergogne C'est un usag' bien etabli Des qu'il s'agit d'rosser les cognes Tout le monde se reconcilie Ces furies perdant tout' mesure Se ruerent sur les guignols Et donnerent je vous l'assure Un spectacle assez croquignol
En voyant ces braves pandores Etre a deux doigts de succomber Moi, j'bichais car je les adore Sous la forme de macchabees De la mansarde ou je reside J'exitais les farouches bras Des megeres gendarmicides En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"
Frenetiqu' l'un' d'elles attache Le vieux marechal des logis Et lui fait crier: "Mort aux vaches, Mort aux lois, vive l'anarchie!" Une autre fourre avec rudesse Le crane d'un de ses lourdauds Entre ses gigantesques fesses Qu'elle serre comme un etau
La plus grasse de ses femelles Ouvrant son corsage dilate Matraque a grand coup de mamelles Ceux qui passent a sa portee Ils tombent, tombent, tombent, tombent Et s'lon les avis competents Il parait que cette hecatombe Fut la plus bell' de tous les temps
Jugeant enfin que leurs victimes Avaient eu leur content de gnons Ces furies comme outrage ultime En retournant a leurs oignons Ces furies a peine si j'ose Le dire tellement c'est bas Leur auraient mem' coupe les choses Par bonheur ils n'en avait pas Leur auraient mem' coupe les choses Par bonheur ils n'en avait pas
J'ai plaque mon chene Comme un saligaud Mon copain le chene Mon alter ego On etait du meme bois Un peu rustique un peu brute Dont on fait n'importe quoi Sauf naturell'ment les flutes J'ai maint'nant des frenes Des arbres de judee Tous de bonne graine De haute futaie Mais toi tu manques a l'appel Ma vieille branche de campagne Mon seul arbre de Noel Mon mat de cocagne.
Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux.
Je suis un pauvre type J'aurai plus de joie J'ai jete ma pipe Ma vieille pipe en bois Qui avait fume sans s'facher Sans jamais m'bruler la lippe L'tabac d'la vache enragee Dans sa bonne vieille tete de pipe J'ai des pipes d'ecume Ornees de fleurons De ces pipes qu'on fume En levant le front Mais j'retrouv'rai plus ma foi Dans mon cœur ni sur ma lippe Le gout d'ma vieille pipe en bois Sacre nom d'une pipe.
Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux.
Le surnom d'infame Me va comme un gant D'avecque ma femme J'ai foutu le camp Parce que depuis tant d'annees C'etait pas une sinecure De lui voir tout l'temps le nez Au milieu de la figure Je bas la campagne Pour denicher la Nouvelle compagne Valant celle-la Qui, bien sur, laissait beaucoup Trop de pierres dans les lentilles Mais se pendait a mon cou Quand j'perdais mes billes.
Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux.
J'avais une mansarde Pour tout logement Avec des lezardes Sur le firmament Je l'savais par cœur depuis Et pour un baiser la course J'emmenais mes belles de nuits Faire un tour sur la grande ourse J'habite plus d'mansarde Il peut desormais Tomber des hallebardes Je m'en bats l'œil mais, Mais si quelqu'un monte aux cieux Moins que moi j'y paie des prunes Y'a cent sept ans, qui dit mieux, Qu'j'ai pas vu la lune!
Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux.