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Elle avait la taille faite au tour,
Les hanches pleines, Et chassait l'male aux alentours De la Mad'leine A sa facon d'me dire: ≪Mon rat, Est-ce que j'te tente?≫ Je vis que j'avais affaire a Une debutante L'avait l'don, c'est vrai, j'en conviens, L'avait l'genie, Mais sans technique, un don n'est rien Qu'une sale manie Certes, on ne se fait pas putain Comme on s'fait nonne C'est du moins c'qu'on preche en latin, A la Sorbonne Me sentant rempli de pitie Pour la donzelle, J'lui enseignai, de son metier, Les p'tites ficelles J'lui enseignai l'moyen d'bientot Faire fortune, En bougeant l'endroit ou le dos Ressemble a la lune Car, dans l'art de faire le trottoir, Je le confesse, Le difficile est d'bien savoir Jouer des fesses On n'tortille pas son popotin D'la meme maniere, Pour un droguiste, un sacristain, Un fonctionnaire Rapidement instruite par Mes bons offices, Elle m'investit d'une part D'ses benefices On s'aida mutuellement, Comme dit l'poete Elle etait l'corps, naturellement, Puis moi la tete Un soir, a la suite de Manœuvres douteuses, Elle tomba victime d'une Maladie honteuses Lors, en tout bien, toute amitie, En fille probe, Elle me passa la moitie De ses microbes Apres des injections aigues D'antiseptique, J'abandonnai l'metier d'cocu Systematique Elle eut beau pousser des sanglots, Braire a tue-tete, Comme je n'etais qu'un salaud, J'me fis honnete Sitot privee de ma tutelle, Ma pauvre amie Courut essuyer du bordel Les infamies Parait qu'elle s'vend meme a des flics, Quelle decadence! Y'a plus d'moralite publique Dans notre France! |
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" Cher monsieur, m'ont-ils dit, vous en etes un autre ",
Lorsque je refusai de monter dans leur train. Oui, sans doute, mais moi, j'fais pas le bon apotre, Moi, je n'ai besoin de personn' pour en etre un. Le pluriel ne vaut rien a l'homme et sitot qu'on Est plus de quatre on est une bande de cons. Bande a part, sacrebleu ! c'est ma regle et j'y tiens. Dans les noms des partants on n'verra pas le mien. Dieu ! que de processions, de monomes, de groupes, Que de rassemblements, de corteges divers, - Que de ligu's, que de cliqu's, que de meut's, que de troupes ! Pour un tel inventaire il faudrait un Prevert. Le pluriel ne vaut rien a l'homme et sitot qu'on Est plus de quatre on est une bande de cons. Bande a part, sacrebleu ! c'est ma regle et j'y tiens. Parmi les cris des loups on n'entend pas le mien. Oui, la cause etait noble, etait bonne, etait belle ! Nous etions amoureux, nous l'avons epousee. Nous souhaitions etre heureux tous ensemble avec elle, Nous etions trop nombreux, nous l'avons defrisee. Le pluriel ne vaut rien a l'homme et sitot qu'on Est plus de quatre on est une bande de cons. Bande a part, sacrebleu ! c'est ma regle et j'y tiens. Parmi les noms d'elus on n'verra pas le mien. Je suis celui qui passe a cote des fanfares Et qui chante en sourdine un petit air frondeur. Je dis, a ces messieurs que mes notes effarent : " Tout aussi musicien que vous, tas de bruiteurs ! " Le pluriel ne vaut rien a l'homme et sitot qu'on Est plus de quatre on est une bande de cons. Bande a part, sacrebleu ! c'est ma regle et j'y tiens. Dans les rangs des pupitr's on n'verra pas le mien. Pour embrasser la dam', s'il faut se mettre a douze, J'aime mieux m'amuser tout seul, cre nom de nom ! Je suis celui qui reste a l'ecart des partouzes. L'obelisque est-il monolithe, oui ou non ? Le pluriel ne vaut rien a l'homme et sitot qu'on Est plus de quatre on est une bande de cons. Bande a part, sacrebleu ! c'est ma regle et j'y tiens. Au faisceau des phallus on n'verra pas le mien. Pas jaloux pour un sou des morts des hecatombes, J'espere etre assez grand pour m'en aller tout seul. Je ne veux pas qu'on m'aide a descendre a la tombe, Je partage n'importe quoi, pas mon linceul. Le pluriel ne vaut rien a l'homme et sitot qu'on Est plus de quatre on est une bande de cons. Bande a part, sacrebleu ! c'est ma regle et j'y tiens. Au faisceau des tibias on n'verra pas les miens. |
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Autrefois, quand j'etais marmot
J'avais la phobie des gros mots Et si j'pensais " merde " tout bas Je ne le disais pas Mais Aujourd'hui que mon gagne-pain C'est d'parler comme un turlupin Je n'pense plus " merde ", pardi Mais je le dis R: J'suis l'pornographe Du phonographe Le polisson De la chanson Afin d'amuser la gal'rie Je crache des gauloiseries Des pleines bouches de mots crus Tout a fait incongrus Mais En m'retrouvant seul sous mon toit Dans ma psyche j'me montre au doigt Et m'crie: " Va t'faire, homme incorrec' Voir par les Grecs " +R: Tous les sam'dis j'vais a confess' M'accuser d'avoir parle d'fess's Et j'promets ferme au marabout De les mettre tabou Mais Craignant, si je n'en parle plus D'finir a l'Armee du Salut Je r'mets bientot sur le tapis Les fesses impies +R: Ma femme est, soit dit en passant D'un naturel concupiscent Qui l'incite a se coucher nue Sous le premier venu Mais M'est-il permis, soyons sincer's D'en parler au cafe-concert Sans dire qu'elle a, suraigu Le feu au cul ? +R: J'aurais sans doute du bonheur Et peut-etre la Croix d'Honneur A chanter avec decorum L'amour qui mene a Rom' Mais Mon ang' m'a dit : " Turlututu Chanter l'amour t'est defendu S'il n'eclot pas sur le destin D'une putain " +R: Et quand j'entonne, guilleret A un patron de cabaret Une adorable bucolique Il est melancolique Et Me dit, la voix noyee de pleurs " S'il vous plait de chanter les fleurs Qu'ell's poussent au moins rue Blondel Dans un bordel " +R: Chaque soir avant le diner A mon balcon mettant le nez Je contemple les bonnes gens Dans le soleil couchant Mais N'me d'mandez pas d'chanter ca, si Vous redoutez d'entendre ici Que j'aime a voir, de mon balcon Passer les cons +R: Les bonnes ames d'ici bas Comptent ferme qu'a mon trepas Satan va venir embrocher Ce mort mal embouche Mais Mais veuille le grand manitou Pour qui le mot n'est rien du tout Admettre en sa Jerusalem A l'heure bleme Le pornographe Du phonographe Le polisson De la chanson |
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En ce temps-la, je vivais dans la lune
Les bonheurs d'ici-bas m'etaient tous defendus Je semais des violettes et chantais pour des prunes Et tendais la patte aux chats perdus Ah ah ah ah Putain de toi Ah ah ah ah ah Pauvre de moi Un soir de pluie v'la qu'on gratte a ma porte Je m'empresse d'ouvrir, sans doute un nouveau chat Nom de Dieu l'beau felin que l'orage m'apporte C'etait toi, c'etait toi, c'etait toi Ah ah ah ah Putain de toi Ah ah ah ah ah Pauvre de moi Les yeux fendus et couleur de pistache T'as pose sur mon cœur ta patte de velours Fort heureus'ment pour moi t'avais pas de moustache Et ta vertu ne pesait pas trop lourd Ah ah ah ah Putain de toi Ah ah ah ah ah Pauvre de moi Aux quatre coins de ma vie de boheme Tu as prom'ne, tu as prom'ne le feu de tes vingt ans Et pour moi, pour mes chats, pour mes fleurs, mes poemes C'etait toi la pluie et le beau temps Ah ah ah ah Putain de toi Ah ah ah ah ah Pauvre de moi Mais le temps passe et fauche a l'aveuglette Notre amour murissait a peine que deja Tu brulais mes chansons, crachais sur mes violettes Et faisais des miseres a mes chats Ah ah ah ah Putain de toi Ah ah ah ah ah Pauvre de moi Le comble enfin, miserable salope Comme il n'restait plus rien dans le garde-manger T'as couru sans vergogne, et pour une escalope Te jeter dans le lit du boucher Ah ah ah ah Putain de toi Ah ah ah ah ah Pauvre de moi C'etait fini, t'avais passe les bornes Et, r'noncant aux amours frivoles d'ici-bas J'suis r'monte dans la lune en emportant mes cornes Mes chansons, et mes fleurs, et mes chats Ah ah ah ah Putain de toi Ah ah ah ah ah Pauvre de moi |
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Au bois d'Clamart y a des petit's fleurs
Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Au fond de ma cour j'suis renomme J'suis renomme Pour avoir le cœur mal fame Le cœur mal fame Au bois d'Vincenn's y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Quand y a plus d'vin dans mon tonneau Dans mon tonneau Ils n'ont pas peur de boir' mon eau De boire mon eau Au bois d'Meudon y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Ils m'accompagn'nt a la mairie A la mairie Chaque fois que je me marie Que je me marie Au bois d'Saint-Cloud y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Chaqu' fois qu'je meurs fidelement Fidelement Ils suivent mon enterrement Mon enterrement ...des petites fleurs... Au, au bois d'mon cœur... |
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J'ai plaque mon chene
Comme un saligaud Mon copain le chene Mon alter ego On etait du meme bois Un peu rustique un peu brut Dont on fait n'importe quoi Sauf naturell'ment les flutes J'ai maint'nant des frenes Des arbres de judee Tous de bonne graine De haute futaie Mais toi, tu manque a l'appel Ma vieille branche de campagne Mon seul arbre de Noel Mon mat de cocagne Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du M'eloigner d' mon arbre Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du Le quitter des yeux Je suis un pauvr' type J'aurais plus de joie J'ai jete ma pipe Ma vieill' pipe en bois Qu'avait fume sans s' facher Sans jamais m'brule la lippe L'tabac d'la vache enragee Dans sa bonn' vieill' tet' de pipe J'ai des pip's d'ecume Ornees de fleurons De ces pip's qu'on fume En levant le front Mais j'retrouv'rai plus ma foi Dans mon coeur ni sur ma lippe Le gout d'ma vieill' pipe en bois Sacre nom d'un' pipe Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du M'eloigner d' mon arbre Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du Le quitter des yeux Le surnom d'infame Me va comme un gant D'avecques ma femme J'ai foutu le camp Parc' que depuis tant d'annees C'etait pas un' sinecure De lui voir tout l'temps le nez Au milieu de la figure Je bas la campagne Pour denicher la Nouvelle compagne Valant celles-la Qui, bien sur, laissait beaucoup Trop de pierr's dans les lentilles Mais se pendait a mon cou Quand j'perdais mes billes Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du M'eloigner d' mon arbre Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du Le quitter des yeux J'avais un' mansarde Pour tout logement Avec des lezardes Sur le firmament Je l'savais par coeur depuis Et pour un baiser la course J'emmenais mes bell's de nuits Faire un tour sur la grande ourse J'habit' plus d' mansarde Il peut desormais Tomber des hall'bardes Je m'en bats l'oeil mais Mais si quelqu'un monte aux cieux Moins que moi j'y paie des prunes Y a cent sept ans qui dit mieux, Qu' j'ai pas vu la lune Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du M'eloigner d' mon arbre Aupres de mon arbre Je vivais heureux J'aurais jamais du Le quitter des yeux |
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Malgre la bise qui mord
La pauvre vieille de somme Va ramasser du bois mort Pour chauffer Bonhomme Bonhomme qui va mourir De mort naturelle Melancolique, elle va A travers la foret bleme Ou jadis elle reva De celui qu'elle aime Qu'elle aime et qui va mourir De mort naturelle Rien n'arretera le cours De la vieille qui moissonne Le bois mort de ses doigts gourds Ni rien ni personne Car Bonhomme va mourir De mort naturelle Non, rien ne l'arretera Ni cette voix de malheur Qui dit : " Quand tu rentreras Chez toi, tout a l'heure Bonhomm' sera deja mort De mort naturelle " Ni cette autre et sombre voix Montant du plus profond d'elle Lui rappeler que, parfois Il fut infidele Car Bonhomme, il va mourir De mort naturelle |
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La cane
De Jeanne Est morte au gui l'an neuf L'avait fait la veille Merveille Un œuf La cane De Jeanne Est morte d'avoir fait Du moins on le presume Un rhume Mauvais La cane De Jeanne Est morte sur son œuf Et dans son beau costume De plumes Tout neuf La cane De Jeanne Ne laissant pas de veuf C'est nous autres qui eumes Les plumes Et l'œuf Tous, toutes Sans doute Garderons longtemps le Souvenir de la cane De Jeanne Morbleu |
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Il pleuvait fort sur la grand-route
Elle cheminait sans parapluie J'en avais un, vole sans doute Le matin meme a un ami Courant alors a sa rescousse Je lui propose un peu d'abri En sechant l'eau de sa frimousse D'un air tres doux, elle m'a dit oui Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Chemin faisant, que ce fut tendre D'ouir a deux le chant joli Que l'eau du ciel faisait entendre Sur le toit de mon parapluie J'aurais voulu, comme au deluge Voir sans arret tomber la pluie Pour la garder, sous mon refuge Quarante jours, quarante nuits Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Mais betement, meme en orage Les routes vont vers des pays Bientot le sien fit un barrage A l'horizon de ma folie Il a fallu qu'elle me quitte Apres m'avoir dit grand merci Et je l'ai vue toute petite Partir gaiement vers mon oubli Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi |
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Si, par hasard
Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde a ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde a ton chapeau Les jean-foutre et les gens probes Medis'nt du vent furibond Qui rebrouss' les bois, detrouss' les toits, retrouss' les robes Des jean-foutre et des gens probes Le vent, je vous en reponds S'en soucie, et c'est justic', comm' de colin-tampon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde a ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde a ton chapeau Bien sur, si l'on ne se fonde Que sur ce qui saute aux yeux Le vent semble une brut' raffolant de nuire a tout l'monde Mais une attention profonde Prouv' que c'est chez les facheux Qu'il prefer' choisir les victimes de ses petits jeux Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde a ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde a ton chapeau |
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Avec une beche a l'epaule,
Avec, a la levre, un doux chant, Avec, a la levre, un doux chant, Avec, a l'ame, un grand courage, Il s'en allait trimer aux champs! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Pour gagner le pain de sa vie, De l'aurore jusqu'au couchant, De l'aurore jusqu'au couchant, Il s'en allait becher la terre En tous les lieux, par tous les temps! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Sans laisser voir, sur son visage, Ni l'air jaloux ni l'air mechant, Ni l'air jaloux ni l'air mechant, Il retournait le champ des autres, Toujours bechant, toujours bechant! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Et quand la mort lui a fait signe De labourer son dernier champ, De labourer son dernier champ, Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant... Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant, En faisant vite, en se cachant, Et s'y etendit sans rien dire Pour ne pas deranger les gens... Pauvre Martin, pauvre misere, Dors sous la terre, dors sous le temps! |
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Margoton, la jeune bergere,
Trouvant dans l'herbe un petit chat Qui venait de perdre sa mere L'adopta... Elle entr'ouvre sa collerette Et le couche contre son sein. C'etait tout c'quelle avait, pauvrette, Comme coussin... Le chat, la prenant pour sa mere, Se mit a teter tout de go. Emu', Margot le laissa faire... Brav' Margot ! Un croquant, passant a la ronde Trouvant le tableau peu commun, S'en alla le dire a tout l'monde, Et, le lendemain... Refrain : Quand Margot degrafait son corsage Pour donner la gougoutte a son chat, Tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... Et Margot, qu'etait simple et tres sage, Presumait qu'c'etait pour voir son chat Qu'tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... L'maitre d'ecole et ses potaches, Le mair', le bedeau, le bougnat, Negligeaient carrement leur tache Pour voir ca... Le facteur, d'ordinair' si preste, Pour voir ca, ne distribuait plus Les lettres que personne, au reste, N'aurait lues... Pour voir ca (Dieu le leur pardonne !) Les enfants de choeur, au milieu Du saint sacrifice, abandonnent Le saint lieu... Les gendarmes, mem' les gendarmes, Qui sont par natur' si ballots, Se laissaient toucher par les charmes Du joli tableau... Mais les autr's femm's de la commune Prive's d'leurs epoux d'leurs galants, Accumulerent la rancune, Patiemment... Puis un jour, ivres de colere, Elles s'armerent de batons Et, farouch's, elles immolerent le chaton... La bergere, apres bien des larmes, Pour s'consoler prit un mari Et ne devoila plus ses charmes Que pour lui... Le temps passa sur les memoires, On oublie l'evenement, Seuls des vieux racontent encore A leurs p'tits enfants |
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from Georges Brassens - Georges Brassens 1 & 2 (2001)
He ! donn' moi ta bouche, he ! ma jolie fraise !
L'aube a mis des frais's plein notre horizon Garde tes dindons, moi mes porcs, Therese Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons L'un tient le couteau, l'autre la cuiller La vie, c'est toujours les memes chansons Pour sauter l'gros sourceau de pierre en pierre Comme tous les jours mes bras t'enlev'ront Nos dindes, nos truies nous suivront legeres Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons La vie, c'est toujours amour et misere La vie, c'est toujours les memes chansons J'ai tant de respect pour ton cœur, Therese Et pour tes dindons, quand nous nous aimons Quand nous nous fachons, he ! ma jolie fraise Ne r'pousse pas du pied mes p'tits cochons Va, comme hier ! comme hier ! comme hier ! Si tu ne m'aimes point, c'est moi qui t'aim'rons L'un tient le couteau, l'autre la cuiller La vie, c'est toujours la meme chansons |
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Ci-git au fond de mon cœur
Une histoire ancienne, Un fantome, un souvenir D'une que j'aimais Le temps, a grands coups de faux, Peut faire des siennes, Mon bel amour dure encore, Et c'est a jamais. J'ai perdu la tramontane En trouvant Margot, Princesse vetue de laine, Deesse en sabots Si les fleurs, le long des routes, S'mettaient a marcher, C'est a la Margot, sans doute, Qu'elles feraient songer J'lui ai dit: "De la Madone, Tu es le portrait!" Le Bon Dieu me le pardonne, C'etait un peu vrai Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine: Je suis un voyou. La mignonne allait aux vepres Se mettre a genoux, Alors j'ai mordu ses levres Pour savoir leur gout... Ell' m'a dit, d'un ton severe: "Qu'est-ce que tu fais la?" Mais elle m'a laisse faire, Les filles, c'est comme ca. J'lui ai dit: "Par la Madone, Reste aupres de moi!" Le Bon Dieu me le pardonne, Mais chacun pour soi Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine: Je suis un voyou. C'etait une fille sage, A bouche, que veux-tu? J'ai croque dans son corsage Les fruits defendus Elle m'a dit d'un ton severe: "Qu'est-ce que tu fais la?" Mais elle m'a laisse faire, Les filles, c'est comme ca. Puis, j'ai dechire sa robe, Sans l'avoir voulu Le Bon Dieu me le pardonne, Je n'y tenais plus! Qu'il me pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine: Je suis un voyou. J'ai perdu la tramontane En perdant Margot, Qui epousa, contre son ame, Un triste bigot Elle doit avoir a l'heure, A l'heure qu'il est, Deux ou trois marmots qui pleurent Pour avoir leur lait Et, moi, j'ai tete leur mere Longtemps avant eux Le Bon Dieu me le pardonne, J'etais amoureux! Qu'il me le pardonne ou non, D'ailleurs, je m'en fous, J'ai deja mon ame en peine: Je suis un voyou. |
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La cane
De Jeanne Est morte au gui l'an neuf L'avait fait la veille Merveille Un œuf La cane De Jeanne Est morte d'avoir fait Du moins on le presume Un rhume Mauvais La cane De Jeanne Est morte sur son œuf Et dans son beau costume De plumes Tout neuf La cane De Jeanne Ne laissant pas de veuf C'est nous autres qui eumes Les plumes Et l'œuf Tous, toutes Sans doute Garderons longtemps le Souvenir de la cane De Jeanne Morbleu |
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On les r'trouve en raccourci
Dans nos p'tits amours d'un jour Toutes les joies, tous les soucis Des amours qui durent toujours C'est la l'sort de la marine Et de toutes nos p'tites cheries On accoste. Vite ! un bec Pour nos baisers, l'corps avec Et les joies et les bouderies Les facheries, les bons retours Il y a tout ca, en raccourci Des grandes amours dans nos p'tits On a ri, on s'est baises Sur les neunœils, les nenes Dans les ch'veux a plein becots Pondus comme des œufs tout chauds Tout c'qu'on fait dans un seul jour! Et comme on allonge le temps! Plus d'trois fois, dans un seul jour Content, pas content, content Y a dans la chambre une odeur D'amour tendre et de goudron Ca vous met la joie au cœur La peine aussi, et c'est bon On n'est pas la pour causer Mais on pense, meme dans l'amour On pense que d'main il fera jour Et qu'c'est une calamite C'est la l'sort de la marine Et de toutes nos p'tites cheries On s'accoste. Mais on devine Qu'ca n'sera pas le paradis On aura beau s'depecher Faire, bon Dieu ! la pige au temps Et l'bourrer de tous nos peches Ca n'sera pas ca ; et pourtant Toutes les joies, tous les soucis Des amours qui durent toujours ! On les r'trouve en raccourci Dans nos p'tits amours d'un jour... |
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from Georges Brassens - Georges Brassens 1 & 2 (2001)
Quand l'jour de gloire est arrive
Comm' tous les autr's etaient creves Moi seul connus le deshonneur De n'pas etr' mort au champ d'honneur Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes La mort faucha les autres Braves gens, braves gens Et me fit grace a moi C'est immoral et c'est comm' ca La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu La fille a tout l'monde a bon cœur Ell' me donne au petit bonheur Les p'tits bouts d'sa peau, bien caches Que les autres n'ont pas touches Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes Elle se vend aux autres Braves gens, braves gens Elle se donne a moi C'est immoral et c'est comme ca La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Qu'on m'aime un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Qu'on m'aime un peu Les hommes sont faits, nous dit-on Pour vivre en bande, comm' les moutons Moi, j'vis seul, et c'est pas demain Que je suivrai leur droit chemin Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens Je pousse en liberte Dans les jardins mal frequentes La la la la la la la la La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ca vous derange Que j'vive un peu |
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Dieu sait qu'je n'ai pas le fond mechant
Je ne souhait' jamais la mort des gens Mais si l'on ne mourait plus J'crev'rais de faim sur mon talus J'suis un pauvre fossoyeur Les vivants croient qu'je n'ai pas d'remords A gagner mon pain sur l'dos des morts Mais ca m'tracasse et d'ailleurs J'les enterre a contrecœur J'suis un pauvre fossoyeur Et plus j'lach' la bride a mon emoi Et plus les copains s'amus'nt de moi Y m'dis'nt: " Mon vieux, par moments T'as un' figur' d'enterr'ment" J'suis un pauvre fossoyeur J'ai beau m'dir' que rien n'est eternel J'peux pas trouver ca tout naturel Et jamais je ne parviens A prendr' la mort comme ell' vient J'suis un pauvre fossoyeur Ni vu ni connu, brav' mort adieu ! Si du fond d'la terre on voit l'Bon Dieu Dis-lui l'mal que m'a coute La derniere pelletee J'suis un pauvre fossoyeur |
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Il pleuvait fort sur la grand-route
Elle cheminait sans parapluie J'en avais un, vole sans doute Le matin meme a un ami Courant alors a sa rescousse Je lui propose un peu d'abri En sechant l'eau de sa frimousse D'un air tres doux, elle m'a dit oui Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Chemin faisant, que ce fut tendre D'ouir a deux le chant joli Que l'eau du ciel faisait entendre Sur le toit de mon parapluie J'aurais voulu, comme au deluge Voir sans arret tomber la pluie Pour la garder, sous mon refuge Quarante jours, quarante nuits Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi Mais betement, meme en orage Les routes vont vers des pays Bientot le sien fit un barrage A l'horizon de ma folie Il a fallu qu'elle me quitte Apres m'avoir dit grand merci Et je l'ai vue toute petite Partir gaiement vers mon oubli Un p'tit coin d'parapluie Contre un coin d'paradis Elle avait quelque chose d'un ange Un p'tit coin d'paradis Contre un coin d'parapluie Je n'perdais pas au change, pardi |
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Le petit cheval dans le mauvais temps
Qu'il avait donc du courage C'etait un petit cheval blanc Tous derriere et lui devant Il n'y avait jamais de beau temps Dans ce pauvre paysage Il n'y avait jamais de printemps Ni derriere ni devant Mais toujours il etait content Menant les gars du village A travers la pluie noire des champs Tous derriere et lui devant Sa voiture allait poursuivant Sa belle petite queue sauvage C'est alors qu'il etait content Tous derriere et lui devant Mais un jour, dans le mauvais temps Un jour qu'il etait si sage Il est mort par un eclair blanc Tous derriere et lui devant Il est mort sans voir le beau temps Qu'il avait donc du courage Il est mort sans voir le printemps Ni derriere ni devant |
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Avec une beche a l'epaule,
Avec, a la levre, un doux chant, Avec, a la levre, un doux chant, Avec, a l'ame, un grand courage, Il s'en allait trimer aux champs! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Pour gagner le pain de sa vie, De l'aurore jusqu'au couchant, De l'aurore jusqu'au couchant, Il s'en allait becher la terre En tous les lieux, par tous les temps! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Sans laisser voir, sur son visage, Ni l'air jaloux ni l'air mechant, Ni l'air jaloux ni l'air mechant, Il retournait le champ des autres, Toujours bechant, toujours bechant! Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Et quand la mort lui a fait signe De labourer son dernier champ, De labourer son dernier champ, Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant... Pauvre Martin, pauvre misere, Creuse la terre, creuse le temps! Il creusa lui-meme sa tombe En faisant vite, en se cachant, En faisant vite, en se cachant, Et s'y etendit sans rien dire Pour ne pas deranger les gens... Pauvre Martin, pauvre misere, Dors sous la terre, dors sous le temps! |
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Une manie de vieux garcon
Moi j'ai pris l'habitude D'agrementer ma sollitude Aux accents de cette chanson Refrain: Quand je pense a Fernande Je bande, je bande Quand j'pense a Felicie Je bande aussi Quand j'pense a Leonore Mon Dieu je bande encore Mais quand j'pense a Lulu La je ne bande plus La bandaison papa Ca n'se commande pas C'est cette male ritournelle Cette antienne virile Qui retentit dans la guerite De la vaillante sentinelle Au refrain Afin de tromper son cafard De voir la vie moins terne Tout en veillant sur sa lanterne Chante ainsi le gardien de phare Au refrain Apres la priere du soir Comme il est un peu triste Chante ainsi le seminariste A genoux sur son reposoire Au refrain A l'Etoile ou j'etais venu Pour ranimer la flamme J'entendis emu jusqu'aux larmes La voix du soldat inconnu Au refrain Et je vais mettre un point final A ce chant salutaire En suggerant au solitaire D'en faire un hymme national Au refrain |
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Jadis, au lieu du jardin que voici,
C'etait la zone et tout ce qui s'ensuit, Des masures des taudis insolites, Des ruines pas romaines pour un sou Quant a la faune habitant la-dessous C'etait la fine fleur, c'etait l'elite. La fine fleur, l'elite du pave, Des besogneux, des gueux, des reprouves, Des mendiants rivalisant de tares, Des chevaux de retour, des propres a rien, Ainsi qu'un croque-note, un musicien, Une epave accrochee a sa guitare. Adoptee par ce beau monde attendri, Une petite fee avait fleuri Au milieu de toute cette bassesse. Comme on l'avait trouvee pres du ruisseau, Abandonnee en un somptueux berceau, A tout hasard on l'appelait "princesse". Or, un soir, Dieu du ciel, protegez-nous! La voila qui monte sur les genoux Du croque-note et doucement soupire, En rougissant quand meme un petit peu: "C'est toi que j'aime et si tu veux tu peux M'embrasser sur la bouche et meme pire..." "Tout beau, princesse, arrete un peu ton tir, J'ai pas tellement l'etoffe du satyr', Tu as treize ans, j'en ai trente qui sonnent, Grosse difference, et je ne suis pas chaud Pour tater d'la paille humide du cachot" "Mais croque-not', j'dirai rien a personne!" "N'insiste pas, fit-il d'un ton railleur, D'abord tu n'es pas mon genre et d'ailleurs Mon cœur est deja pris par une grande" Alors princesse est partie en courant, Alors princesse est partie en pleurant, Chagrine qu'on ait boude son offrande. Y a pas eu detournement de mineure, Le croque-note au matin, de bonne heure, A l'anglaise a file dans la charette Des chiffonniers en grattant sa guitare. Passant par la quelques vingt ans plus tard, Il a le sentiment qu'il le regrette. |
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Ayant avecques lui toujours fait bon menage
J'eusse aime celebrer sans etre inconvenant Tendre corps feminin ton plus bel apanage Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant. Ceut ete mon ultime chant mon chant du cygne Mon dernier billet doux mon message d'adieu Or malheureusement les mots qui le designent Le disputent a l'execrable a l'odieux. C'est la grande pitie de la langue francaise C'est son talon d'Achille et c'est son deshonneur De n'offrir que des mots entaches de bassesse A cette incomparable instrument de bonheur. Alors que tant de fleurs ont des noms poetiques Tendre corps feminin' c'est fort malencontreux Que la fleur la plus douce la plus erotique Et la plus enivrante en ait de plus scabreux. Mais le pire de tous est un petit vocable De trois lettres pas plus familier coutumier Il est inexplicable il est irrevocable Honte a celui-la qui l'employa le premier Honte a celui-la qui par depit par gageure Dota de meme terme en son fiel venimeux Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure Celui-la c'est probable en etait un fameux. Misogyne a coup sur asexue sans doute Au charmes de Venus absolument retif Etait ce bougre qui toute honte bue toute Fit ce rapprochement d'ailleurs intempestif. La malpeste soit de cette homonymie C'est injuste madame et c'est desobligeant Que ce morceau de roi de votre anatomie Porte le meme nom qu'une foule de gens. Fasse le ciel qu'un jour, dans un trait de genie Un poete inspire que Pegase soutient Donne en effacant d'un coup des siecles d'avanie A cette vraie merveille un joli nom chretien En attendant madame il semblerait dommage Et vos adorateurs en seraient tous peines D'aller perdre de vue que pour lui rendre hommage Il est d'autre moyen et que je les connais Et que je les connais. |
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Non certe',elle n'est pas batie,
Non certe',elle n'est pas batie Sur du sable,sa dynastie, Sur du sable,sa dynastie. Il y a peu de chances qu'on Detrone le roi des cons. Il peut dormir,ce souverain, Il peut dormir,ce souverain, Sur ses deux oreilles,serein, Sur ses deux oreilles,serein. Il y a peu de chances qu'on Detrone le roi des cons. Je,tu,il,elle,nous,vous,ils, Je,tu,il,elle,nous,vous,ils, Tout le monde le suit,docil', Tout le monde le suit,docil'. Il y a peu de chances qu'on Detrone le roi des cons. Il est possible,au demeurant, Il est possible,au demeurant, Qu'on deloge le shah d'Iran, Qu'on deloge le shah d'Iran, Mais il y a peu de chances qu'on Detrone le roi des cons. Qu'un jour on dise:"C'est fini", Qu'un jour on dise:"C'est fini" Au petit roi de Jordani', Au petit roi de Jordani', Mais il y a peu de chances qu'on Detrone le roi des cons. Qu'en Abyssinie on recus', Qu'en Abyssinie on recus', Le roi des rois,le bon Negus, Le roi des rois,le bon Negus, Mais il y a peu de chances qu'on Detrone le roi des cons. Que,sur un air de fandango, Que,sur un air de fandango, On congedi' le vieux Franco, On congedi' le vieux Franco, Mais il y a peu de chances qu'on Detrone le roi des cons Que la couronne d'Angleterre, Que la couronne d'Angleterre, Ce soir,demain,roule par terre, Ce soir,demain,roule par terre, Mais il y a peu de chances qu'on Detrone le roi des cons. Que, ca c'est vu dans le passe, Que,ca c'est vu dans le passe, Marianne soit renverse' Marianne soit renverse' Mais il y a peu de chances qu'on Detrone le roi des cons. |
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Je veux dedier ce poeme
A toutes les femmes qu'on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu'on connait a peine Qu'un destin different entraine Et qu'on ne retrouve jamais A celle qu'on voit apparaitre Une seconde a sa fenetre Et qui, preste, s'evanouit Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu'on en demeure epanoui A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font paraitre court le chemin Qu'on est seul, peut-etre, a comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleure la main A celles qui sont deja prises Et qui, vivant des heures grises Pres d'un etre trop different, Vous ont, inutile folie, Laisse voir la melancolie D'un avenir desesperant Cheres images apercues Esperances d'un jour decues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des episodes du chemin Mais si l'on a manque sa vie On songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux cœurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus Alors, aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantomes du souvenir On pleure les levres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir |
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Si vous y tenez tant parlez-moi des affaires publiques
Encor que ce sujet me rende un peu melancolique Parlez-m'en toujours je n'vous en tiendrai pas rigueur Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois Fi des chantres belant qui taquine la muse erotique Des poetes galants qui lechent le cul d'Aphrodite Des auteurs courtois qui vont en se frappant le cœur Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois Naguere mes idees reposaient sur la non-violence Mon agressivite je l'avait reduite au silence Mais tout tourne court ma compagne etait une gueuse Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois Ancienne enfant trouvee n'ayant connu pere ni mere Coiffee d'un chap'ron rouge ell' s'en fut ironie amere Porter soi-disant une galette a son aieule Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois Je l'attendis un soir je l'attendis jusqu'a l'aurore Je l'attendis un an pour peu je l'attendrais encore Un loup de rencontre aura seduite cette gueuse Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois Cupidon ce salaud reste chez lui qui n'est pas rare Avais trempe sa fleche un petit peu dans le curare Le philtre magique avait tout du bouillon d'onze heures Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois Ainsi qu'il est frequent sous la blancheur de ses petales La marguerite cachait une tarentule un crotale Une vraie vipere a la fois lubrique et visqueuse Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois Que le septieme ciel sur ma pauvre tete retombe Lorsque le desespoir m'aura mis au bord de la tombe Cet ultime discours s'exhalera de mon linceul Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule Sauf le respect que je vous dois |
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La belle qui couchait avec le roi de Prusse
Avec le roi de Prusse A qui l'on a tondu le crane rasibus Le crane rasibus Son penchant prononce pour les " ich liebe dich ", Pour les " ich liebe dich " Lui valut de porter quelques cheveux postich's Quelques cheveux postich's Les braves sans-culott's et les bonnets phrygiens Et les bonnets phrygiens Ont livre sa criniere a un tondeur de chiens A un tondeur de chiens J'aurais du prendre un peu parti pour sa toison Parti pour sa toison J'aurais du dire un mot pour sauver son chignon Pour sauver son chignon Mais je n'ai pas bouge du fond de ma torpeur Du fond de ma torpeur Les coupeurs de cheveux en quatre m'ont fait peur En quatre m'ont fait peur Quand, pire qu'une brosse, elle eut ete tondue Elle eut ete tondue J'ai dit : " C'est malheureux, ces accroch'-cœur perdus Ces accroch'-cœur perdus " Et, ramassant l'un d'eux qui trainait dans l'orniere Qui trainait dans l'orniere Je l'ai, comme une fleur, mis a ma boutonniere Mis a ma boutonniere En me voyant partir arborant mon toupet Arborant mon toupet Tous ces coupeurs de natt's m'ont pris pour un suspect M'ont pris pour un suspect Comme de la patrie je ne merite guere Je ne merite guere J'ai pas la Croix d'honneur, j'ai pas la croix de guerre J'ai pas la croix de guerre Et je n'en souffre pas avec trop de rigueur Avec trop de rigueur J'ai ma rosette a moi: c'est un accroche-cœur C'est un accroche-cœur |
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Un vingt-deux de septembre au diable vous partites,
Et, depuis, chaque annee, a la date susdite, Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous... Or, nous y revoila, mais je reste de pierre, Plus une seule larme a me mettre aux paupieres: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous. On ne reverra plus au temps des feuilles mortes, Cette ame en peine qui me ressemble et qui porte Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous... Que le brave Prevert et ses escargots veuillent Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes, Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle Et me rompais les os en souvenir de vous... Le complexe d'Icare a present m'abandonne, L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Pieusement noue d'un bout de vos dentelles, J'avais, sur ma fenetre, un bouquet d'immortelles Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous... Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe, Les regrets eternels a present me depassent: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Desormais, le petit bout de coeur qui me reste Ne traversera plus l'equinoxe funeste En battant la breloque en souvenir de vous... Il a crache sa flamme et ses cendres s'eteignent, A peine y pourrait-on rotir quatre chataignes: Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous. Et c'est triste de n'etre plus triste sans vous |
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Du temps que regnait le Grand Pan,
Les dieux protegaient les ivrognes Des tas de genies titubants Au nez rouge, a la rouge trogne. Des qu'un homme vidait les cruchons, Qu'un sac a vin faisait carousse Ils venaient en bande a ses trousses Compter les bouchons. La plus humble piquette etait alors benie, Distillee par Noe, Silene, et compagnie. Le vin donnait un lustre au pire des minus, Et le moindre pochard avait tout de Bacchus. {Refrain:} Mais en se touchant le crane, en criant " J'ai trouve " La bande au professeur Nimbus est arrivee Qui s'est mise a frapper les cieux d'alignement, Chasser les Dieux du Firmament. Aujourd'hui ca et la, les gens boivent encore, Et le feu du nectar fait toujours luire les trognes. Mais les dieux ne repondent plus pour les ivrognes. Bacchus est alcoolique, et le grand Pan est mort. Quand deux imbeciles heureux S'amusaient a des bagatelles, Un tas de genies amoureux Venaient leur tenir la chandelle. Du fin fond du champs elysees Des qu'ils entendaient un " Je t'aime ", Ils accouraient a l'instant meme Compter les baisers. La plus humble amourette Etait alors benie Sacree par Aphrodite, Eros, et compagnie. L'amour donnait un lustre au pire des minus, Et la moindre amoureuse avait tout de Venus. {Refrain} Aujourd'hui ca et la, les cœurs battent encore, Et la regle du jeu de l'amour est la meme. Mais les dieux ne repondent plus de ceux qui s'aiment. Venus s'est faite femme, et le grand Pan est mort. Et quand fatale sonnait l'heure De prendre un linceul pour costume Un tas de genies l'œil en pleurs Vous offraient des honneurs posthumes. Et pour aller au celeste empire, Dans leur barque ils venaient vous prendre. C'etait presque un plaisir de rendre Le dernier soupir. La plus humble depouille etait alors benie, Embarquee par Caron, Pluton et compagnie. Au pire des minus, l'ame etait accordee, Et le moindre mortel avait l'eternite. {Refrain} Aujourd'hui ca et la, les gens passent encore, Mais la tombe est helas la derniere demeure Les dieux ne repondent plus de ceux qui meurent. La mort est naturelle, et le grand Pan est mort. Et l'un des dernier dieux, l'un des derniers supremes, Ne doit plus se sentir tellement bien lui-meme Un beau jour on va voir le Christ Descendre du calvaire en disant dans sa lippe " Merde je ne joue plus pour tous ces pauvres types. J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste. " |
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from Georges Brassens - Georges Brassens (2001)
Elle n'a pas encor de plumes
La flech' qui doit percer son flanc Et dans son cœur rien ne s'allume Quand elle cede a ses galants Elle se rit bien des gondoles Des fleurs bleues, des galants discours Des Venus de la vieille ecole Cell's qui font l'amour par amour N'allez pas croire davantage Que le demon brule son corps Il s'arrete au premier etage Son septieme ciel, et encor Elle n'est jamais langoureuse Passee par le pont des soupirs Et voit comm' des betes curieuses Cell's qui font l'amour par plaisir Croyez pas qu'elle soit a vendre Quand on l'a mise sur le dos On n'est pas tenu de se fendre D'un somptueux petit cadeau Avant d'aller en bacchanale Ell' presente pas un devis Ell' n'a rien de ces bell's venales Cell's qui font l'amour par profit Mais alors, pourquoi cede-t-elle Sans cœur, sans lucre, sans plaisir Si l'amour vaut pas la chandelle Pourquoi le joue-t-elle a loisir Si quiconque peut, sans ambages L'aider a degrafer sa rob' C'est parc' qu'ell' veut etre a la page Que c'est la mode et qu'elle est snob Mais changent coutumes et filles Un jour, peut-etre, en son sein nu Va se planter pour tout' la vie Une petite flech' perdue On n'verra plus qu'elle en gondole Elle ira jouer, a son tour Les Venus de la vieille ecole Cell's qui font l'amour par amour |
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C'etait l'oncle Martin, c'etait l'oncle Gaston
L'un aimait les Tommies, l'autre aimait les Teutons Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts Moi, qui n'aimais personne, eh bien ! je vis encor Maintenant, chers tontons, que les temps ont coule Que vos veuves de guerre ont enfin convole Que l'on a requinque, dans le ciel de Verdun Les etoiles ternies du marechal Petain Maintenant que vos controverses se sont tues Qu'on s'est bien partage les cordes des pendus Maintenant que John Bull nous boude, maintenant Que c'en est fini des querelles d'Allemand Que vos fill's et vos fils vont, la main dans la main Faire l'amour ensemble et l'Europ' de demain Qu'ils se soucient de vos batailles presque autant Que l'on se souciait des guerres de Cent Ans On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons Vous l'ami les Tommies, vous l'ami des Teutons Que, de vos verites, vos contreverites Tout le monde s'en fiche a l'unanimite De vos epurations, vos collaborations Vos abominations et vos desolations De vos plats de choucroute et vos tasses de the Tout le monde s'en fiche a l'unanimite En depit de ces souvenirs qu'on commemor' Des flammes qu'on ranime aux monuments aux Morts Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous Reverence parler, tout le monde s'en fout La vie, comme dit l'autre, a repris tous ses droits Elles ne font plus beaucoup d'ombre, vos deux croix Et, petit a petit, vous voila devenus L'Arc de Triomphe en moins, des soldats inconnus Maintenant, j'en suis sur, chers malheureux tontons Vous, l'ami des Tommies, vous, l'ami des Teutons Si vous aviez vecu, si vous etiez ici C'est vous qui chanteriez la chanson que voici Chanteriez, en trinquant ensemble a vos santes Qu'il est fou de perdre la vie pour des idees Des idees comme ca, qui viennent et qui font Trois petits tours, trois petits morts, et puis s'en vont Qu'aucune idee sur terre est digne d'un trepas Qu'il faut laisser ce role a ceux qui n'en ont pas Que prendre, sur-le-champ, l'ennemi comme il vient C'est de la bouillie pour les chats et pour les chiens Qu'au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main Mieux vaut toujours remettre une salve a demain Que les seuls generaux qu'on doit suivre aux talons Ce sont les generaux des p'tits soldats de plomb Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en suivant Malbrough qui va-t-en guerre au pays des enfants O vous, qui prenez aujourd'hui la cle des cieux Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu Quand vous rencontrerez mes deux oncles, la-bas Offrez-leur de ma part ces "Ne m'oubliez pas" Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin Un p'tit forget me not pour mon oncle Martin Un p'tit vergiss mein nicht pour mon oncle Gaston Pauvre ami des Tommies, pauvre ami des Teutons... |
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from Georges Brassens - Georges Brassens (2001)
Il est morne, il est taciturne
Il preside aux choses du temps Il porte un joli nom, Saturne Mais c'est Dieu fort inquietant Il porte un joli nom, Saturne Mais c'est Dieu fort inquietant En allant son chemin, morose Pour se desennuyer un peu Il joue a bousculer les roses Le temps tue le temps comme il peut Il joue a bousculer les roses Le temps tue le temps comme il peut Cette saison, c'est toi, ma belle Qui a fait les frais de son jeu Toi qui a du payer la gabelle Un grain de sel dans tes cheveux Toi qui a du payer la gabelle Un grain de sel dans tes cheveux C'est pas vilain, les fleurs d'automne Et tous les poetes l'ont dit Je regarde et je donne Mon billet qu'ils n'ont pas menti Je regarde et je donne Mon billet qu'ils n'ont pas menti Viens encore, viens ma favorite Descendons ensemble au jardin Viens effeuiller la marguerite De l'ete de la Saint-Martin Viens effeuiller la marguerite De l'ete de la Saint-Martin Je sais par cœur toutes tes graces Et pour me les faire oublier Il faudra que Saturne en fasse Des tours d'horloge, de sablier Et la petite pisseuse d'en face Peut bien aller se rhabiller... |
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from Georges Brassens - Georges Brassens (2001)
Que jamais l'art abstrait, qui sevit maintenant
N'enleve a vos attraits ce volume etonnant Au temps ou les faux culs sont la majorite Gloire a celui qui dit toute la verite Votre dos perd son nom avec si bonne grace Qu'on ne peut s'empecher de lui donner raison Que ne suis-je, madame, un poete de race Pour dire a sa louange un immortel blason En le voyant passer, j'en eus la chair de poule Enfin, je vins au monde et, depuis, je lui voue Un culte veritable et, quand je perds aux boules En embrassant Fanny, je ne pense qu'a vous Pour obtenir, madame, un galbe de cet ordre Vous devez torturer les gens de votre entour Donner aux couturiers bien du fil a retordre Et vous devez crever votre dame d'atour C'est le duc de Bordeaux qui s'en va, tete basse Car il ressemble au mien comme deux gouttes d'eau S'il ressemblait au votre, on dirait, quand il passe " C'est un joli garcon que le duc de Bordeaux ! " Ne faites aucun cas des jaloux qui professent Que vous avez place votre orgueil un peu bas Que vous presumez trop, en somme de vos fesses Et surtout, par faveur, ne vous asseyez pas Laissez-les raconter qu'en sortant de caleche La brise a fait voler votre robe et qu'on vit Ecrite dans un c?ur transperce d'une fleche Cette expression triviale : " A Julot pour la vie " Laissez-les dire encor qu'a la cour d'Angleterre Faisant la reverence aux souverains anglois Vous etes, patatras ! tombee assise a terre La loi d'la pesanteur est dur', mais c'est la loi Nul ne peut aujourd'hui trepasser sans voir Naples A l'assaut des chefs-d'?uvre ils veulent tous courir Mes ambitions a moi sont bien plus raisonnables: Voir votre academie, madame, et puis mourir Que jamais l'art abstrait, qui sevit maintenant N'enleve a vos attraits ce volume etonnant Au temps ou les faux culs sont la majorite Gloire a celui qui dit toute la verite |
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from Georges Brassens - Georgesd Brassens Vol.3,4 (2001)
Au bois d'Clamart y a des petit's fleurs
Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Au fond de ma cour j'suis renomme J'suis renomme Pour avoir le cœur mal fame Le cœur mal fame Au bois d'Vincenn's y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Quand y a plus d'vin dans mon tonneau Dans mon tonneau Ils n'ont pas peur de boir' mon eau De boire mon eau Au bois d'Meudon y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Ils m'accompagn'nt a la mairie A la mairie Chaque fois que je me marie Que je me marie Au bois d'Saint-Cloud y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Chaqu' fois qu'je meurs fidelement Fidelement Ils suivent mon enterrement Mon enterrement ...des petites fleurs... Au, au bois d'mon cœur... |
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Leandre le sot,
Pierrot qui d'un saut De puce Franchit le buisson, Cassandre sous son Capuce, Arlequin aussi, Cet aigrefin si Fantasque, Aux costumes fous, Les yeux luisant sous Le masque, Do, mi, sol, mi, fa, Tout ce monde va, Rit, chante Et danse devant Une frele enfant Mechante Dont les yeux pervers Comme les yeux verts Des chattes Gardent ses appas Et disent : "A bas Les pattes !" L'implacable enfant, Preste et relevant Ses jupes, La rose au chapeau, Conduit son troupeau De dupes ! |
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Gastibelza, l'homme a la carabine,
. . Chantait ainsi: "Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ? . . Quelqu'un d'ici ? Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne . . Le mont Falu... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, . . Ma senora ? Sa mere etait la vieille maugrabine . . D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la tour Magne . . Comme un hibou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Vraiment, la reine eut pres d'elle ete laide . . Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolede . . En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne . . Ornait son cou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." Le roi disait, en la voyant si belle, . . A son neveu: "Pour un baiser, pour un sourire d'elle, . . Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerai l'Espagne . . Et le Perou ! Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Je ne sais pas si j'aimais cette dame, . . Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son ame, Moi, pauvre chien, J'aurai gaiment passe dix ans au bagne . . Sous les verrous... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Quand je voyais cette enfant, moi le patre . . De ce canton, Je croyais voir la belle Cleopatre, . . Qui, nous dit-on, Menait Cesar, empereur d'Allemagne, . . Par le licou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe . . Sabine, un jour, A tout vendu, sa beaute de colombe, . . Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, . . Pour un bijou... Le vent qui vient a travers la montagne . . M'a rendu fou." |
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Je n'avais jamais ote mon chapeau
Devant personne Maintenant je rampe et je fait le beau Quand ell' me sonne J'etais chien mechant, ell' me fait manger Dans sa menotte J'avais des dents d'loup, je les ai changees Pour des quenottes Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche J'etais dur a cuire, ell' m'a converti La fine bouche Et je suis tombe tout chaud, tout roti Contre sa bouche Qui a des dents de lait quand elle sourit Quand elle chante Et des dents de loup quand elle est furie Qu'elle est mechante Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche Je subis sa loi, je fis le tout doux Sous son empire Bien qu'ell' soit jalouse au-dela de tout Et meme pire Un' jolie pervenche qui m'avait paru Plus jolie qu'elle Un' jolie pervenche un jour en mourut A coups d'ombrelle Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche Tous les somnambules, tous les mages m'ont Dit sans malice Qu'en ses bras en croix, je subirais mon Dernier supplice Il en est de pir's il en est d'meilleurs Mais a tout prendre Qu'on se pende ici, qu'on se pende ailleurs S'il faut se pendre Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui ferm' les yeux quand on la couche Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupee Qui fait Maman quand on la touche |
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Mariage d'amour, mariage d'argent
J'ai vu se marier toutes sortes de gens Des gens de basse source et des grands de la terre Des pretendus coiffeurs, des soi-disant notaires Quand meme je vivrai jusqu'a la fin des temps Je garderai toujours le souvenir content Du jour de pauvre noce ou mon pere et ma mere S'allerent epouser devant Monsieur le Maire C'est dans un char a bœufs, s'il faut parler bien franc Tire par les amis, pousse par les parents Que les vieux amoureux firent leurs epousailles Apres long temps d'amour, long temps de fiancailles Cortege nuptial hors de l'ordre courant La foule nous couvait d'un œil protuberant Nous etions contemples par le monde futile Qui n'avait jamais vu de noces de ce style Voici le vent qui souffle emportant, creve-cœur Le chapeau de mon pere et les enfants de chœur Voila la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes Comme pour empecher la noce, coute que coute Je n'oublierai jamais la mariee en pleurs Bercant comme un' poupee son gros bouquet de fleurs Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue Sur mon harmonica jouant les grandes orgues Tous les garcons d'honneur, montrant le poing aux nues Criaient: ≪Par Jupiter, la noce continue!≫ Par les hommes decriee, par les dieux contrariee La noce continue et vive la mariee! |
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Avant de chanter
Ma vie, de fair' des Harangues Dans ma gueul' de bois J'ai tourne sept fois Ma langue J'suis issu de gens Qui etaient pas du gen- re sobre On conte que j'eus La tetee au jus D'octobre... Mes parents on du M'trouver au pied d'u- ne souche Et non dans un chou Comm' ces gens plus ou Moins louches En guise de sang ( O noblesse sans Pareille! ) Il coule en mon cœur La chaude liqueur D'la treille... Quand on est un sa- ge, et qu'on a du sa- voir-boire On se garde a vue En cas de soif, u- ne poire Une poire ou deux Mais en forme de Bonbonne Au ventre replet Rempli du bon lait D'l'automne... Jadis, aux Enfers Cert's, il a souffert Tantale Quand l'eau refusa D'arroser ses a- mygdales Etre assoiffe d'eau C'est triste, mais faut Bien dire Que, l'etre de vin C'est encore vingt Fois pire... Helas ! il ne pleut Jamais du gros bleu Qui tache Qu'ell's donnent du vin J'irai traire enfin Les vaches Que vienne le temps Du vin coulant dans La Seine ! Les gens, par milliers Courront y noyer Leur peine... |
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Philistins, epiciers
Tandis que vous caressiez Vos femmes En songeant aux petits Que vos grossiers appetits Engendrent Vous pensiez : " Ils seront Menton rase, ventre rond Notaires " Mais pour bien vous punir Un jour vous voyez venir Sur terre Des enfants non voulus Qui deviennent chevelus Poetes... |
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Quand j'ai couru chanter ma p'tit' chanson pour Marinette
La belle, la traitresse etait allee a l'opera Avec ma p'tit' chanson, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec ma p'tit' chanson, j'avais l'air d'un con Quand j'ai couru porter mon pot d'moutarde a Marinette La belle, la traitresse avait deja fini d'diner Avec mon petit pot, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec mon petit pot, j'avais l'air d'un con Quand j'offris pour etrenne un'bicyclette a Marinette La belle, la traitresse avait achete une auto Avec mon p'tit velo, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec mon p'tit velo, j'avais l'air d'un con Quand j'ai couru tout chose au rendez-vous de Marinette La bell' disait: "J't'adore" a un sal' typ' qui l'embrassait Avec mon bouquet d'fleurs, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec mon bouquet d'fleurs, j'avais l'air d'un con Quand j'ai couru bruler la p'tit' cervelle a Marinette La belle etait deja morte d'un rhume mal place Avec mon revolver, j'avais l'air d'un con, ma mere Avec mon revolver, j'avais l'air d'un con Quand j'ai couru lugubre a l'enterr'ment de Marinette La belle, la traitresse etait deja ressuscitee Avec ma p'tit' couronn', j'avais l'air d'un con, ma mere Avec ma p'tit' couronn', j'avais l'air d'un con |
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O vous, les arracheurs de dents
Tous les cafards, les charlatans Les prophetes Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal A vos fetes, a vos fetes En courant sus a un voleur Qui venait de lui chiper l'heure A sa montre Oncle Archibald, coquin de sort! Fit, de Sa Majeste la Mort La rencontre, la rencontre Telle une femme de petite vertu Elle arpentait le trottoir du Cimetiere Aguichant les hommes en troussant Un peu plus haut qu'il n'est decent Son suaire, son suaire Oncle Archibald, d'un ton gouailleur Lui dit: "Va-t'en faire pendre ailleurs Ton squelette Fi! des femelles decharnees! Vive les belles un tantinet Rondelettes! Rondelettes!" Lors, montant sur ses grands chevaux La mort brandit la longue faux D'agronome Qu'elle serrait dans son linceul Et faucha d'un seul coup, d'un seul Le bonhomme, le bonhomme Comme il n'avait pas l'air content Elle lui dit: "Ca fait longtemps Que je t'aime Et notre hymen a tous les deux Etait prevu depuis le jour de Ton bapteme, ton bapteme " Si tu te couches dans mes bras Alors la vie te semblera Plus facile Tu y seras hors de portee Des chiens, des loups, des hommes et des Imbeciles, imbeciles " Nul n'y contestera tes droits Tu pourras crier “Vive le roi!” Sans intrigue Si l'envie te prend de changer Tu pourras crier sans danger “Vive la Ligue! Vive la Ligue!” " Ton temps de dupe est revolu Personne ne se paiera plus Sur ta bete Les “plait-il, maitre?” auront plus cours Plus jamais tu n'auras a cour- ber la tete, ber la tete." Et mon oncle emboita le pas De la belle, qui ne semblait pas Si feroce Et les voila, bras d'ssus, bras d'ssous, Les voila partis je n'sais ou Faire leurs noces, faire leurs noces O vous, les arracheurs de dents Tous les cafards, les charlatans Les prophetes Comptez plus sur oncle Archibald Pour payer les violons du bal A vos fetes, a vos fetes |
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Au bois d'Clamart y a des petit's fleurs
Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Au fond de ma cour j'suis renomme J'suis renomme Pour avoir le cœur mal fame Le cœur mal fame Au bois d'Vincenn's y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Quand y a plus d'vin dans mon tonneau Dans mon tonneau Ils n'ont pas peur de boir' mon eau De boire mon eau Au bois d'Meudon y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Ils m'accompagn'nt a la mairie A la mairie Chaque fois que je me marie Que je me marie Au bois d'Saint-Cloud y a des petit's fleurs Y a des petit's fleurs Y a des copains au, au bois d'mon cœur Au, au bois d'mon cœur Chaqu' fois qu'je meurs fidelement Fidelement Ils suivent mon enterrement Mon enterrement ...des petites fleurs... Au, au bois d'mon cœur... |
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J'ai plaque mon chene
Comme un saligaud Mon copain le chene Mon alter ego On etait du meme bois Un peu rustique un peu brute Dont on fait n'importe quoi Sauf naturell'ment les flutes J'ai maint'nant des frenes Des arbres de judee Tous de bonne graine De haute futaie Mais toi tu manques a l'appel Ma vieille branche de campagne Mon seul arbre de Noel Mon mat de cocagne. Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. Je suis un pauvre type J'aurai plus de joie J'ai jete ma pipe Ma vieille pipe en bois Qui avait fume sans s'facher Sans jamais m'bruler la lippe L'tabac d'la vache enragee Dans sa bonne vieille tete de pipe J'ai des pipes d'ecume Ornees de fleurons De ces pipes qu'on fume En levant le front Mais j'retrouv'rai plus ma foi Dans mon cœur ni sur ma lippe Le gout d'ma vieille pipe en bois Sacre nom d'une pipe. Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. Le surnom d'infame Me va comme un gant D'avecque ma femme J'ai foutu le camp Parce que depuis tant d'annees C'etait pas une sinecure De lui voir tout l'temps le nez Au milieu de la figure Je bas la campagne Pour denicher la Nouvelle compagne Valant celle-la Qui, bien sur, laissait beaucoup Trop de pierres dans les lentilles Mais se pendait a mon cou Quand j'perdais mes billes. Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. J'avais une mansarde Pour tout logement Avec des lezardes Sur le firmament Je l'savais par cœur depuis Et pour un baiser la course J'emmenais mes belles de nuits Faire un tour sur la grande ourse J'habite plus d'mansarde Il peut desormais Tomber des hallebardes Je m'en bats l'œil mais, Mais si quelqu'un monte aux cieux Moins que moi j'y paie des prunes Y'a cent sept ans, qui dit mieux, Qu'j'ai pas vu la lune! Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du m'eloigner d'mon arbre Aupres de mon arbre, Je vivais heureux J'aurais jamais du le quitter des yeux. |
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from Georges Brassens - Anthologie (2003)
Malgre la bise qui mord
La pauvre vieille de somme Va ramasser du bois mort Pour chauffer Bonhomme Bonhomme qui va mourir De mort naturelle Melancolique, elle va A travers la foret bleme Ou jadis elle reva De celui qu'elle aime Qu'elle aime et qui va mourir De mort naturelle Rien n'arretera le cours De la vieille qui moissonne Le bois mort de ses doigts gourds Ni rien ni personne Car Bonhomme va mourir De mort naturelle Non, rien ne l'arretera Ni cette voix de malheur Qui dit : " Quand tu rentreras Chez toi, tout a l'heure Bonhomm' sera deja mort De mort naturelle " Ni cette autre et sombre voix Montant du plus profond d'elle Lui rappeler que, parfois Il fut infidele Car Bonhomme, il va mourir De mort naturelle |
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Margoton, la jeune bergere,
Trouvant dans l'herbe un petit chat Qui venait de perdre sa mere L'adopta... Elle entr'ouvre sa collerette Et le couche contre son sein. C'etait tout c'quelle avait, pauvrette, Comme coussin... Le chat, la prenant pour sa mere, Se mit a teter tout de go. Emu', Margot le laissa faire... Brav' Margot ! Un croquant, passant a la ronde Trouvant le tableau peu commun, S'en alla le dire a tout l'monde, Et, le lendemain... Refrain : Quand Margot degrafait son corsage Pour donner la gougoutte a son chat, Tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... Et Margot, qu'etait simple et tres sage, Presumait qu'c'etait pour voir son chat Qu'tous les gars, tous les gars du village, Etaient la, la la la la la la... Etaient la, la la la la la... L'maitre d'ecole et ses potaches, Le mair', le bedeau, le bougnat, Negligeaient carrement leur tache Pour voir ca... Le facteur, d'ordinair' si preste, Pour voir ca, ne distribuait plus Les lettres que personne, au reste, N'aurait lues... Pour voir ca (Dieu le leur pardonne !) Les enfants de choeur, au milieu Du saint sacrifice, abandonnent Le saint lieu... Les gendarmes, mem' les gendarmes, Qui sont par natur' si ballots, Se laissaient toucher par les charmes Du joli tableau... Mais les autr's femm's de la commune Prive's d'leurs epoux d'leurs galants, Accumulerent la rancune, Patiemment... Puis un jour, ivres de colere, Elles s'armerent de batons Et, farouch's, elles immolerent le chaton... La bergere, apres bien des larmes, Pour s'consoler prit un mari Et ne devoila plus ses charmes Que pour lui... Le temps passa sur les memoires, On oublie l'evenement, Seuls des vieux racontent encore A leurs p'tits enfants |
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Elle est a toi cette chanson
Toi l'Auvergnat qui, sans facon, M'as donne quatre bouts de bois Quand dans ma vie il faisait froid. Toi qui m'as donne du feu quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes M'avaient ferme la porte au nez. Ce n'etait rien qu'un feu de bois Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un feu de joie... Toi, l'Auvergnat quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. Elle est a toi cette chanson Toi l'hotesse qui, sans facon, M'as donne quatre bouts de pain Quand dans ma vie il faisait faim. Toi qui m'ouvris ta huche quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes S'amusaient a me voir jeuner. Ce n'etait rien qu'un peu de pain Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un grand festin... Toi, l'hotesse quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. Elle est a toi cette chanson Toi l'etranger qui, sans facon, D'un air malheureux m'as souri Lorsque les gendarmes m'ont pris. Toi qui n'as pas applaudi quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnes Riaient de me voir emmene. Ce n'etait rien qu'un peu de miel Mais il m'avait chauffe le corps Et dans mon ame, il brule encore A la maniere d'un grand soleil... Toi, l'Etranger quand tu mourras Quand le croc-mort t'emportera Qu'il te conduise a travers ciel Au pere eternel. |
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Pour changer en amour notre amourette
Il s'en serait pas fallu de beaucoup Mais, ce jour-la, Venus etait distraite Il est des jours ou Cupidon s'en fout Des jours ou il joue les mouches du coche Ou elles sont emoussees dans le bout Les fleches courtoises qu'il nous decoche Il est des jours ou Cupidon s'en fout Se consacrant a d'autres imbeciles Il n'eu pas l'heur de s'occuper de nous Avec son arc et tous ses ustensiles Il est des jours ou Cupidon s'en fout On a tente sans lui d'ouvrir la fete Sur l'herbe tendre, on s'est roules, mais vous Avez perdu la vertu, pas la tete Il est des jours ou Cupidon s'en fout Si vous m'avez donne toute licence Le cœur, helas, n'etait pas dans le coup Le feu sacre brillait par son absence Il est des jours ou Cupidon s'en fout On effeuilla vingt fois la marguerite Elle tomba vingt fois sur "pas du tout" Et notre pauvre idylle a fait faillite Il est des jours ou Cupidon s'en fout Quand vous irez au bois conter fleurette Jeunes galants, le ciel soit avec vous Je n'eus pas cette chance et le regrette Il est des jours ou Cupidon s'en fout |
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from Georges Brassens - Anthologie (2003)
Dans l'eau de la claire fontaine
Elle se baignait toute nue Une saute de vent soudaine Jeta ses habits dans les nues En detresse, elle me fit signe Pour la vetir, d'aller chercher Des monceaux de feuilles de vigne Fleurs de lis ou fleurs d'oranger Avec des petales de roses Un bout de corsage lui fis La belle n'etait pas bien grosse Une seule rose a suffi Avec le pampre de la vigne Un bout de cotillon lui fis Mais la belle etait si petite Qu'une seule feuille a suffi Elle me tendit ses bras, ses levres Comme pour me remercier Je les pris avec tant de fievre Qu'ell' fut toute deshabillee Le jeu dut plaire a l'ingenue Car, a la fontaine souvent Ell' s'alla baigner toute nue En priant Dieu qu'il fit du vent Qu'il fit du vent... |
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from Georges Brassens - Anthologie (2003)
Une manie de vieux garcon
Moi j'ai pris l'habitude D'agrementer ma sollitude Aux accents de cette chanson Refrain: Quand je pense a Fernande Je bande, je bande Quand j'pense a Felicie Je bande aussi Quand j'pense a Leonore Mon Dieu je bande encore Mais quand j'pense a Lulu La je ne bande plus La bandaison papa Ca n'se commande pas C'est cette male ritournelle Cette antienne virile Qui retentit dans la guerite De la vaillante sentinelle Au refrain Afin de tromper son cafard De voir la vie moins terne Tout en veillant sur sa lanterne Chante ainsi le gardien de phare Au refrain Apres la priere du soir Comme il est un peu triste Chante ainsi le seminariste A genoux sur son reposoire Au refrain A l'Etoile ou j'etais venu Pour ranimer la flamme J'entendis emu jusqu'aux larmes La voix du soldat inconnu Au refrain Et je vais mettre un point final A ce chant salutaire En suggerant au solitaire D'en faire un hymme national Au refrain |
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from Georges Brassens - Anthologie (2003)
Gastibelza, l'homme a la carabine,
. . Chantait ainsi: "Quelqu'un a-t-il connu dona Sabine ? . . Quelqu'un d'ici ? Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne . . Le mont Falu... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, . . Ma senora ? Sa mere etait la vieille maugrabine . . D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la tour Magne . . Comme un hibou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Vraiment, la reine eut pres d'elle ete laide . . Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolede . . En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne . . Ornait son cou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." Le roi disait, en la voyant si belle, . . A son neveu: "Pour un baiser, pour un sourire d'elle, . . Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerai l'Espagne . . Et le Perou ! Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Je ne sais pas si j'aimais cette dame, . . Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son ame, Moi, pauvre chien, J'aurai gaiment passe dix ans au bagne . . Sous les verrous... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Quand je voyais cette enfant, moi le patre . . De ce canton, Je croyais voir la belle Cleopatre, . . Qui, nous dit-on, Menait Cesar, empereur d'Allemagne, . . Par le licou... Le vent qui vient a travers la montagne . . Me rendra fou." "Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe . . Sabine, un jour, A tout vendu, sa beaute de colombe, . . Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, . . Pour un bijou... Le vent qui vient a travers la montagne . . M'a rendu fou." |